Parents

Il va trop vers les inconnus

Il a le don de foncer vers tous ceux qu’il ne connaît ni d’Ève, ni d’Adam !

- DOROTHÉE LOUESSARD

Au parc, à la pharmacie, ou au supermarch­é, Maxime, 3 ans, fait copain-copain avec chaque personne qu’il croise. Bien qu’ils se réjouissen­t de voir leur fils sociable, cette facilité à accorder sa confiance inquiète parfois ses parents. L’enfant est naturellem­ent confiant et sans préjugé, il ne voit donc pas le mal à aller tailler une bavette avec un parfait inconnu juste parce qu’il trouve qu’il a une bonne tête. « Certains enfants sont plus sociables, d’autres plus introverti­s et refusent même d’approcher certains membres de leur famille. C’est une question de personnali­té, de curiosité aussi », décrypte Aurélie Callet, psychologu­e pour enfants. En outre, « c’est un âge propice à aller vers l’autre, car il marque le début de la socialisat­ion », précise-t-elle. Et pour cause, avant, il était trop petit pour pouvoir le faire et en grandissan­t, il risque de s’inhiber et de ne plus oser.

Ils font plus confiance aux gens beaux !

Les enfants en bas âge font davantage confiance aux gens qu’ils trouvent beaux. Selon une étude chinoise*, les chercheurs ont présenté 200 visages masculins à 138 participan­ts (de jeunes enfants et des adultes). Il leur fallait ensuite noter leur attractivi­té physique et s’ils leur semblaient dignes de confiance. Résultat, les hommes considérés comme ayant de beaux traits leur paraissaie­nt majoritair­ement plus dignes de confiance.

Accompagne­r et expliquer

Ce qui est important, selon Aurélie Callet : distinguer inconnu et étranger. « L’enfant peut croiser plein de gens dans le cadre familial qu’il ne connaît pas. Or, il n’y a, a priori, pas de mal à ce qu’il s’en approche. » Au contraire même, on lui demande de dire « bonjour » et donc, de s’adresser à eux. « Une injonction contradict­oire », estime la psy. Son conseil : lui expliquer simplement, et quand la situation se présente, d’éviter de parler aux adultes qu’il ne connaît pas, si l’on n’est pas à côté de lui, car tout le monde n’est pas forcément gentil. Sans trop rabâcher au risque de l’effrayer et qu’il n’ose même plus s’approcher d’enfants de son âge. Enfin, « de toute façon, à 3 ou 4 ans, il n’a aucune raison de se retrouver seul avec un inconnu », rappelle-t-elle. Or, en notre présence, qu’il soit sociable est une bonne chose, autant ne pas casser son élan.

l *Étude 2016, Front. Psychol.,

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“LA BOÎTE ANTI-ENNUI” pour les enfants de 3 à 10 ans (éd. Le Courrier du Livre), d’Aurélie Callet et Clémence Prompsy
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Sec. Developmen­tal Psychology

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