Elle coupe la parole
Répéter que c’est impoli ne suffit pas, voici de quoi améliorer la technique !
Zélie a toujours quelque chose à raconter. Et peu importe si ses parents discutent déjà avec son grand frère ou des amis, la petite fille les interrompt comme si de rien n’était pour leur parler. Une habitude qui devient pesante car même si ses parents lui disent que ça ne se fait pas, Zélie recommence.
L’envie d’être au centre de l’attention
« Les enfants ont tendance à couper la parole pour remettre l’attention sur eux. En s’insérant dans une discussion, ils tentent d’extraire l’adulte de son centre d’intérêt pour le rediriger sur eux. Jusqu’à 5-6 ans, c’est assez fréquent », reconnaît Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne à Paris. À cet âge, l’enfant est encore très égocentré. Il a également souvent peur d’oublier ce qu’il voulait dire. Il ressent alors le besoin de s’exprimer et d’être entendu tout de suite. Il est dans l’immédiateté et a du mal à différer ses envies. Et puis, il n’a pas encore intégré toutes les règles de politesse et les codes sociaux qui impliquent de parler chacun son tour.
Pédagogie et jeux pour apprendre à patienter
Des jeux de société comme les petits chevaux, par exemple, sont excellents pour apprendre à l’enfant à attendre, afin qu’il distingue bien le tour de chacun. On peut aussi s’amuser à s’envoyer un ballon chacun son tour et l’autoriser à ne parler qu’en possession de ce ballon. Quand l’enfant interrompt une discussion, on lui explique calmement que la politesse veut que l’on ne coupe pas la parole. « Surtout, on le rassure et on lui explique que ce n’est pas parce qu’on ne parle pas avec lui qu’on l’oublie ou qu’il est moins important », ajoute la psychologue. Si la discussion est accessible à son âge, on lui demande de l’écouter et on lui dit qu’on sera disponible pour lui juste après. S’il doit patienter à l’écart, on lui confie une tâche à accomplir afin que l’attente lui paraisse plus courte. On s’assure qu’il ne le vive pas comme une punition ou un rejet, mais comme un respect. « Il respecte le temps de parole de l’adulte et en retour, l’adulte respecte le sien », précise Johanna Rozenblum. Ce sera un outil précieux pour ses futures relations sociales et le développement de ses qualités d’écoute.