Elle ne veut pas se laver
À chaque fois, c’est la crise. Mais pourquoi autant de négociations pour une activité aussi banale : aller au bain ? Pas de panique, tout est normal. Des solutions existent pour stopper les conflits.
ucy, 6 ans, lance à sa mère, qui lui répète, en vain, que c’est l’heure du bain : « Attends, encore 5 minutes! » Son père hausse le ton. Lucy, alors en train de jouer aux Lego, s’énerve et crie que, vraiment, elle ne veut pas y aller! « Le bain est un faux problème. Ce n’est pas que l’enfant n’aime pas se laver, c’est surtout qu’il n’aime pas changer d’activité! », indique Clémence Prompsy, psychologue et coauteure de “Je ne veux pas”. En effet, qui n’a jamais constaté, qu’une fois dans l’eau, notre loulou ne voulait plus en sortir?
Elle fait semblant...
« Un enfant vit dans l’instant présent, décrypte la psychologue. Devoir se laver pour être propre dans une heure est une projection qui lui échappe complètement, ce n’est pas du tout naturel pour lui! » Mais si ce conflit devient quotidien, cela peut se traduire par une grande résistance. Et ça peut parfois même aller jusqu’à faire semblant de se laver, en faisant couler l’eau, mais sans se mettre dessous, ou en se frottant uniquement à l’eau. « Par ces actes, l’enfant est dans une forme de combat pour avoir le contrôle de la situation. OK, je vais dans la salle de bains, mais je ne me lave pas vraiment, j’ai gagné. Car pour lui, il n’y a aucun intérêt à se laver, il ne saisit pas le bien-fondé de l’hygiène », ajoute-t-elle. Pour son bien, et pour que se laver devienne un réflexe, on ne lâche rien! D’autant plus que ça peut durer longtemps ou partir puis revenir… Mais ce n’est pas définitif. On peut faire avec son enfant une liste qui détaille tous ses plaisirs VS ses quelques obligations (se laver, aller à l’école…). Il va constater qu’il a beaucoup plus de moments de liberté et que les obligations sont nécessaires et obligatoires, il ne sert à rien de les rejeter.
De bonnes conditions
Mieux vaut lui dire « Je te demande d’aller au bain », plutôt que « Peux-tu aller au bain s’il te plaît? » qui implique que si ça lui déplaît, il peut alors dire non. On évite les écrans juste avant, car ça risque d’être très compliqué de le faire décrocher. On peut aussi négocier moins de bains par semaine et rendre le bain plus fun, avec de la mousse, des jeux, des colorants dans l’eau… Si rien ne marche, on n’hésite pas à consulter un.e psychologue pour ne pas rester seul.e.s.
« Pour le sensibiliser à l’hygiène, on peut lui faire regarder le film “Les Visiteurs” ou encore un bon vieux James Bond pour lui doer envie d’être coquet », propose Clémence Prompsy.