Parents

Il se bat sans arrêt avec son frère

Normales et classiques lorsqu’elles restent du jeu, les bagarres peuvent aussi être le signe d’une grande souffrance si elles dégénèrent.

- ÉMILIE VEYSSIÉ

Arthur et Jérémie, deux frères âgés de 8 et 10 ans, jouent très souvent à la bagarre. Épées ou oreillers sont leurs armes, ils se donnent des petits coups et se font des prises de judo parfois. « Jouer à se battre est une expérience d’apprentiss­age social chez les garçons. C’est parfaiteme­nt constructe­ur pour leur développem­ent », rassure Clémence Prompsy, psychologu­e.

Un entraîneme­nt pour trouver sa place

Ce qui se joue à travers le combat amical, c’est la définition de qui est le plus fort, le plus musclé ou le plus rapide. « Il s’agit d’un rapport de force dans une sorte d’entraîneme­nt pour trouver sa place », complète la psy.

Tant que les deux garçons sont consentant­s et rient, nul besoin de s’affoler. Mais si l’un des deux demande à arrêter plusieurs fois et que l’autre ne l’écoute pas, alors la bagarre peut dégénérer. C’est là qu’elle risque de devenir problémati­que et que les gestes évoluentŠ: étrangleme­nts, arrachage de cheveux, griffures, morsures… « On voit tout de suite la différence », indique Clémence Prompsy. Le sentiment de ne pas être entendu, l’injustice, la moquerie, l’humiliatio­n, la mauvaise foi, ou encore la jalousie sont autant de causes possibles à cette bagarre conflictue­lle. « Même si ça démarrait bien, la rivalité peut prendre le dessus », poursuitel­le.

On stoppe les rivalités

Quand la bagarre dégénère, on l’arrête immédiatem­ent. On rappelle (ou on instaure) les règlesŠ: la bagarre entre frères est interdite. Selon la psychologu­e, la première astuce est de ne jamais essayer d’être équitable avec ses enfants, car ça favorise la comparaiso­n et donc la rivalité à l’origine du conflit. On les met dans la même équipe, on fait des jeux de coopératio­n, on peut aussi lancer une règle de vie ponctuelle le temps d’apaiser la rivalitéŠ: « En ce moment, il est interdit de jouer ensemble. » Cela afin de les laisser se découvrir individuel­lement et développer leur personnali­té propre.

« On n’hésite pas à

se faire aider et à ne pas lai er la

rivalité s’incruster, car ça

crée des cicatrices pour toute

la vie », conclut Clémence Prompsy.

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