Il se bat sans arrêt avec son frère
Normales et classiques lorsqu’elles restent du jeu, les bagarres peuvent aussi être le signe d’une grande souffrance si elles dégénèrent.
Arthur et Jérémie, deux frères âgés de 8 et 10 ans, jouent très souvent à la bagarre. Épées ou oreillers sont leurs armes, ils se donnent des petits coups et se font des prises de judo parfois. « Jouer à se battre est une expérience d’apprentissage social chez les garçons. C’est parfaitement constructeur pour leur développement », rassure Clémence Prompsy, psychologue.
Un entraînement pour trouver sa place
Ce qui se joue à travers le combat amical, c’est la définition de qui est le plus fort, le plus musclé ou le plus rapide. « Il s’agit d’un rapport de force dans une sorte d’entraînement pour trouver sa place », complète la psy.
Tant que les deux garçons sont consentants et rient, nul besoin de s’affoler. Mais si l’un des deux demande à arrêter plusieurs fois et que l’autre ne l’écoute pas, alors la bagarre peut dégénérer. C’est là qu’elle risque de devenir problématique et que les gestes évoluent: étranglements, arrachage de cheveux, griffures, morsures… « On voit tout de suite la différence », indique Clémence Prompsy. Le sentiment de ne pas être entendu, l’injustice, la moquerie, l’humiliation, la mauvaise foi, ou encore la jalousie sont autant de causes possibles à cette bagarre conflictuelle. « Même si ça démarrait bien, la rivalité peut prendre le dessus », poursuitelle.
On stoppe les rivalités
Quand la bagarre dégénère, on l’arrête immédiatement. On rappelle (ou on instaure) les règles: la bagarre entre frères est interdite. Selon la psychologue, la première astuce est de ne jamais essayer d’être équitable avec ses enfants, car ça favorise la comparaison et donc la rivalité à l’origine du conflit. On les met dans la même équipe, on fait des jeux de coopération, on peut aussi lancer une règle de vie ponctuelle le temps d’apaiser la rivalité: « En ce moment, il est interdit de jouer ensemble. » Cela afin de les laisser se découvrir individuellement et développer leur personnalité propre.
« On n’hésite pas à
se faire aider et à ne pas lai er la
rivalité s’incruster, car ça
crée des cicatrices pour toute
la vie », conclut Clémence Prompsy.