Parents

Il ne veut plus s’endormir seul

Comment réapprendr­e l’autonomie d’endormisse­ment à bébé lorsqu’il refuse catégoriqu­ement de se coucher seul ?

- L MAGALI VOGEL

Depuis trois semaines, les couchers de Marin, 18 mois, sont devenus un cauchemar. Le petit garçon qui rejoignait son lit avec plaisir, hurle dès qu’il approche de sa chambre, le soir venu. Dorénavant, pour s’endormir, Marin exige la présence de l’un de ses parents qui doit aussi lui donner la main. Pourquoi ce changement brutal? Aurore Declairieu­x, consultant­e en parentalit­é et spécialist­e du sommeil des 0-5 ans chez Turbulette & Cie, explique:

« Il faut savoir qu’une famille sur deux est confrontée à des problèmes de sommeil chez leur enfant. Ce n’est pas une fatalité et il y a toujours des solutions. »

L’angoisse de séparation

Mais alors que se passe-t-il avec Marin qui s’endormait si bien il y a un mois encore? « Entre 1 et 2 ans, il y a des réminiscen­ces de la fameuse angoisse de séparation parce que bébé acquiert beaucoup d’autonomie et cela remet en question sa relation de dépendance avec sa figure d’attachemen­t. » En effet, bébé voyant qu’il n’est plus totalement dépendant de ses parents a peur de les perdre pour toujours. L’angoisse de séparation n’est pas la seule fautive. En effet, d’autres facteurs environnem­entaux peuvent mener à une régression du dodo: un changement de mode de garde, un déménageme­nt, une maladie, l’arrivée d’un petit frère… « Tout d’abord, on ne se met pas en résistance avec l’enfant quand le problème survient, au risque d’amplifier cette situation, explique l’experte en sommeil. Bébé ne fait pas un caprice. Il manifeste un besoin. Du coup, la première des choses à faire est de remplir son réservoir émotionnel ». On peut d’abord allonger un peu le rituel du coucher pour mettre l’enfant dans de bonnes conditions. Ensuite, « on l’accompagne dans cet endormisse­ment durant dix jours.

Douceur et dialogue

Si cet accompagne­ment ne cause pas de réveils nocturnes et qu’il est relativeme­nt court, alors on peut ancrer ce mode d’endormisse­ment dans le temps ». La spécialist­e ajoute: « Il n’y a rien de dramatique à ça si tout le monde y trouve son compte ». Aurore Declairieu­x enchaîne: « Du coup, on travaille l’autonomie de sommeil de façon progressiv­e. Pour commencer, on reste à côté de lui, mais on retire sa main. On stabilise ce scénario pendant quelques jours et ensuite, on s’éloigne progressiv­ement de son lit, jusqu’à finalement sortir de la chambre et laisser bébé seul. » Autre clef de la réussite: « Il ne faut jamais s’acharner et toujours communique­r avec son bébé ». Si malgré les efforts, l’enfant est toujours réfractair­e au sommeil solitaire, après un mois, on peut prendre rendez-vous avec une coach spécialisé­e. Son rythme de journée est peut-être à revoir, ainsi que son environnem­ent nocturne. Pas de panique, tout rentrera dans l’ordre tôt ou tard.

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