Elle dessine toujours la même chose
Ça nous paraît étrange… Alors on essaie d’ouvrir le dialogue avec son enfant pour mieux comprendre cette répétition.
Olivia, 4 ans, tend toujours à ses parents le même dessin. « Papa, tu aimes ma maison ? » Ses parents ne savent plus comment réagir. Ils lui proposent de s’intéresser à d’autres sujets, mais la maison revient sans cesse… Doivent-ils s’inquiéter de ce manque de créativité ? Pas forcément. « À cet âge, l’enfant dessine ce qui constitue son environnement, ce qui est le plus important pour lui, explique Pauline Leboucher, psychologue du développement de l’enfant et de l’adolescent, en libéral à Orléans. Il commence à tracer des bonshommes et des maisons. » Comme pour tout apprentissage, la répétition est nécessaire. « Avec le temps, arrive un peu plus de détails et une forme de satisfaction. »
Des questions sans réponse
Mais d’autres cas de figure peuvent se présenter. Le motif répété alerte parfois sur une question de l’enfant à laquelle l’adulte n’a pas répondu, ou sur une angoisse. « Par exemple, un personnage méchant dans un dessin animé l’a effrayé, reprend la psychologue. Il va le représenter à sa manière, de façon répétitive. » La meilleure réaction reste de l’interroger : « Qu’as-tu dessiné ? », « Qu’arrive-t-il à ton bonhomme ? ». Ou encore de constater : « Tu dessines souvent la même chose. Peut-être veux-tu me dire quelque chose ? » C’est une façon simple d’identifier un réel schéma répétitif et d’ouvrir la discussion (mais sans tomber dans un interrogatoire).
Pour certains, une recherche de compliments
Pour Pauline Leboucher, d’autres enfants demeurent dans « la séduction, en ajoutant à chaque fois de nombreux coeurs, par exemple. Ils dessinent surtout pour faire plaisir à l’autre ». Réaction typique de l’adulte devant la feuille : « C’est joli ! » S’il est important de complimenter, on peut aussi essayer, parfois, de répondre autrement. La psychologue suggère : « Est-ce que tu aimes ce que tu as fait ? » On ramène ainsi les petits qui veulent plaire à tout prix à leur propre ressenti. Et si, face aux dessins identiques, la situation nous inquiète, on n’hésite pas à en parler à un professionnel de santé.
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