Il s’excite trop quand il voit ses copains
Lorsqu’il invite ses amis à la maison ou qu’il les retrouve à l’extérieur, il s’emballe et oublie toutes les règles. Comment garder une certaine maîtrise de la situation ?
Ce dimanche, Elio, 5 ans, a invité à la maison l’un de ses copains, mais il peine à garder son calme. Il court dans tous les sens, gesticule, hurle. Il change d’activité toutes les minutes. Ses parents n’en peuvent plus et redoutent un accident. Le problème se répète à chaque anniversaire et sortie avec un ami.
Un débordement émotionnel
« C’est une situation fréquente, rassure la psychologue Sandrine Péré*. Certains enfants n’écoutent pas les consignes, d’autres se jettent sur le canapé, etc. Il s’agit d’un débordement émotionnel. » Trop heureux de voir son copain, Elio n’arrive pas à “se contrôler” et se montre sous un autre visage. « À son âge, il lui est encore difficile de réguler ses émotions, et ce jusqu’à l’âge de 7 ou 8 ans », reprend la psychologue, tout en spécifiant que l’apprentissage se poursuit parfois toute la vie. « Le débordement émotionnel inhibe tout ce que l’enfant savait, toutes les règles. » Hormis d’attendre que les années passent, elle recommande aux parents d’anticiper ces rendez-vous sociaux, en ouvrant la discussion. « Souvent, on dit “ne cours pas”, “ne saute pas”… mais on ne spécifie pas à l’enfant ce qu’on attend de lui! On peut aussi lui demander “Comment faire pour que ce moment se passe bien?” et l’impliquer dans ce qui va être proposé. »
Alterner le type d’activités
Pour le responsabiliser, on décide ensemble des activités, en alternant celles qui permettent de se défouler et celles incitant à se calmer. Sandrine Péré donne un exemple: « Après un quart d’heure de trampoline, on prévoit de construire une tour en Lego (en présence d’un parent qui encadre l’activité sans jamais dévaloriser son enfant), de façon à faire retomber l’excitation générale. Mais toujours en partant de ce que l’enfant aime. » De la pâte à sel, un “Jacques a dit”, du yoga… de multiples options trouveront preneurs en fonction des goûts. Quant au bon rythme à trouver pour ces rencontres, il dépend de chaque famille. En observant la fréquence et la durée qui conviennent le mieux à leur enfant, les parents peuvent aussi s’interroger sur leur propre seuil de tolérance à cette agitation.