Il ne veut plus de câlins
Et ça inclut également les bisous et les mots doux…
Fini les câlins pour Ryan, 8 ans. Il s’esquive et scande qu’il n’est plus un bébé. « En grandissant, l’enfant s’émancipe peu à peu de ses parents, une évolution logique et naturelle dans notre culture », analyse Emeric Lebreton*, docteur en psychologie.
Se détacher pour mieux grandir
Notre enfant s’autonomise, entre dans une période intermédiaire appelée la préadolescence. « La tranche d’âge des 8-10 ans marque également l’approche de l’entrée au collège, une étape souvent décisive de son indépendance », note Emeric Lebreton. Si certains acceptent encore un petit bisou devant l’école, beaucoup le refusent, craignant de se faire charrier par les copains. « L’enfant intègre également que les câlins sont principalement réservés aux couples », souligne-t-il. Le fait qu’il boude nos papouilles est la preuve qu’il grandit, gagne en maturité. Toutefois, s’il n’a plus envie d’être câliné en public, il peut chercher un réconfort avant de dormir, après une journée difficile, par exemple, et plonger dans nos bras.
Le début d’une nouvelle relation
Selon le psychologue, la raréfaction de ces moments d’affection est l’opportunité d’apprendre à manifester notre affection autrement pour entamer une nouvelle relation. Comment ? En piochant dans la théorie des 5 langages de l’amour, issue d’un ouvrage de Gary Chapman, selon lequel : « chaque individu a une manière privilégiée d’exprimer son amour et une manière préférée de le recevoir », rappelle Emeric Lebreton. Et d’ajouter : « Au fil des ans, l’enfant a moins besoin de câlins et de soins, mais toujours celui de se sentir aimé. Le langage évolue ». À nous de nous adapter en discutant avec lui de ses attentes. S’il n’a pas forcément de réponse adéquate sur le moment, s’interroger sur ses envies constituera un outil dans ses relations futures.●