Parents

À moins de 5 ans, il savait lire seul et faire des additions.

Marie, 35 ans, maman de Maël, 6 ans et demi, et Mia, 2 ans et demi.

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Mon fils Maël a un quotient intellectu­el de 130 pour une moyenne de 90 à 110 pour un enfant de son âge. C’est lorsqu’il avait 5 ans qu’il a été diagnostiq­ué HPI. Maël a toujours eu des problèmes de comporteme­nt et de socialisat­ion. Chez la nourrice, il était gardé seul et on pensait que c’était normal, car il était chouchouté et avait reçu beaucoup d’attention. Évidemment, il était turbulent en petite section de maternelle, mais ça ne nous a pas alertés. Lorsqu’il a commencé la moyenne section, on a eu un déclic.

Ce sont nos proches qui nous ont ouvert les yeux

Maël savait lire des livres tout seul et faire des additions alors qu’il n’avait même pas 5 ans. On s’est dit que c’était peut-être un peu précoce. En parallèle, il nous disait qu’il s’ennuyait beaucoup en classe et qu’il trouvait qu’il n’y avait que des bébés. Par rapport aux enfants de son âge, il avait un vocabulair­e très riche. Il arrivait à retenir des numéros de téléphone ou à mémoriser des plaques d’immatricul­ation. Il savait aussi mettre des dates sur des lieux où on était allés: “Tu vois, on a été dans cette poste le 3 janvier 2022”. On était bluffés, mais comme c’était notre premier enfant, on pensait que c’était normal.

Pourtant, c’est à ce moment-là qu’on a décidé de prendre le sujet en main et de consulter des spécialist­es. Le psychologu­e nous a indiqué que Maël était HPI et en total décalage avec ceux de sa classe. Un combat s’est alors engagé avec l’école. Nous vivons dans un village de 200 habitants et on s’était dit qu’avec ses problèmes de comporteme­nt, il serait mieux dans une classe à petit effectif et que les institutri­ces lui accorderai­ent plus de temps. Ça n’a pas été le cas, au contraire. Il a été un bouc émissaire. On était convoqués tous les vendredis à 16 heures, pour nous informer que Maël était difficile. À la récréation, il était souvent puni et obligé de rester assis sur un banc.

On était peinés, choqués et usés de tant de reproches

À bout de souffle, on a demandé à Maël d’essayer de s’adapter. Notre psychologu­e nous a informés que Maël ne pouvait pas changer car il avait une façon de réfléchir et de penser différente des autres. Le monde doit s’adapter à lui et pas le contraire. De fait, on a décidé de le changer d’école. Ça a été une révélation. Une des maîtresses a pris son cas à coeur et lui a fait sauter une classe. Tout est allé mieux. Aujourd’hui, il est en double niveau CE1-CE2.

À la maison, Maël a toujours un fort caractère et il a beaucoup de mal avec la frustratio­n. Mais on ne lui passe pas tout. On lui rappelle souvent quelle est sa place d’enfant, un recadrage encouragé par notre psychologu­e. C’est un travail de longue haleine et on est fiers du chemin parcouru. Pour les parents, c’est fatigant, mais avec mon mari, on est unis. On est d’ailleurs assez heureux, car notre entourage proche commence à comprendre les difficulté­s qu’on a eues avec Maël. Aujourd’hui, pour aider Maël au mieux, on voit beaucoup de spécialist­es. C’est un suivi coûteux. Pour exemple, un test de QI individuel coûte 400 €. On fait cet effort pour qu’il soit bien et heureux. »

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