Elle ne me dit rien
Sans forcer la porte de son jardin secret, on peut, avec quelques astuces, garder le contact.
Toute petite, Paula n’arrêtait pas de parler ! Elle racontait ses histoires de copines, des blagues… Mais depuis ses 9 ans, elle se confie beaucoup moins et ses parents s’inquiètent de ce nouveau comportement. Est-ce qu’elle va mal ? « Entre 8 et 10 ans, le corps et le caractère du préado commencent à changer. Tout comme elle ferme désormais la porte de la salle de bains, elle a besoin d’un jardin secret où elle garde ses pensées intimes. Elle grandit ! Rien d’inquiétant… », rassure Stephan Valentin, docteur en psychologie, spécialiste de la petite enfance*, qui conseille cependant de rester vigilant.
On reste à l’écoute
Essayons de ne pas toujours voir ce côté secret comme quelque chose de négatif. L’enfant ne va pas forcément mal et, s’il a droit à la discrétion, ça ne doit pas nous empêcher de lui poser des questions… si on choisit le bon moment ! « On ne lui demande pas à la sortie de l’école, alors qu’il a besoin de décompresser ! C’est comme nous quand on rentre fatigué du travail, on n’a pas forcément envie d’être pressé de questions, conseille l’expert qui propose le moment du repas pour communiquer. Pour donner l’exemple, on raconte notre journée et les anecdotes qui s‘y rapportent. Souvent, l’enfant enchaîne : “Moi aussi, il s’est passé ça…” Sinon, on lui pose des questions précises : “Quels copains étaient au judo aujourd’hui ? Avec qui as-tu déjeuné à la cantine ? ” On peut aussi se demander si, coincée entre une grande soeur volubile et un benjamin qui accapare l’attention, elle a assez de place dans la famille pour s’exprimer. »
On repère les signaux d’alarme
Mais si on voit son enfant se renfermer et devenir triste, on lui dit qu’on a ressenti un changement dans son comportement et on lui demande ce qui le préoccupe : « Je vois que tu es mal en ce moment, est-ce que tu te sens bien à l’école ? Quelque chose te tracasse ? ». « Souvent, l’enfant ne veut pas parler pour protéger ses parents. On doit lui signaler qu’on est assez fort pour tenir et que si quelque chose le perturbe, il peut nous le dire, car on va l’aider et trouver une solution. Parfois, faire intervenir, un grand cousin, un grand-parent… ou son médecin traitant permet à l’enfant de s’ouvrir plus facilement », conseille Stephan Valentin. Mais si son mutisme s’aggrave, on l’adresse à un psychologue qui saura, lui, trouver les mots justes.