Parents

On avait les mêmes envies: vivre ensemble pour élever notre enfant, tout en ayant chacun sa vie.

Delphine et Alexis, parents d’Anaë, 3 mois.

- PROPOS RECUEILLIS EN AVRIL 2023

Delphine: J’ai toujours eu un désir de maternité, désir que j’ai interrogé au fil des années. Était-ce bien le mien ? Celui de la société ? Celui de ma mère? Je suis quelqu’un de super indépendan­t, je cherchais quelqu’un pour avoir des enfants, mais pas forcément quelqu’un avec qui vivre. Et puis le temps passait. J’ai regardé les sites de coparental­ité, mais j’ai trouvé ça très glauque. Je n’avais pas envie de faire un enfant avec n’importe qui. En rencontran­t Alexis au boulot, ça a été évident pour moi. Je lui ai proposé, en plaisantan­t à moitié: «Si tu cherches quelqu’un pour avoir un enfant, je suis là ! »

Alexis: J’étais un peu surpris par sa propositio­n, on venait de faire connaissan­ce. De mon côté, j’ai toujours eu envie de devenir père. J’avais songé à faire un enfant, en couple, par GPA, mais je n’avais pas rencontré quelqu’un avec qui c’était suffisamme­nt sérieux pour se lancer. Et puis, petit à petit, avec Delphine, on est devenus amis, on est partis en week-ends, en festival ensemble et avec des copains. Et quelques mois après sa propositio­n, je lui ai dit que j’étais partant. On a beaucoup échangé et on a réalisé qu’on avait les mêmes envies : vivre ensemble pour élever notre enfant, en ayant chacun sa vie.

Delphine: Tout est allé très vite. On a commencé les essais. Méthode artisanale, à la pipette! Pendant deux mois, on a fait des inséminati­ons deux fois par jour, pendant six jours. J’étais enceinte en janvier. Après quelque temps en coloc dans mon petit appart, on a trouvé une maison où l’on cohabite depuis juillet.

Alexis : On ne voulait pas une garde alternée. On a fait le choix d’avoir une grande maison, avec cinq chambres, celle de notre fille, Anaë, est au centre. On a chacun notre salle de bains et on partage la cuisine. À la naissance d’Anaë, on a passé deux semaines à dormir tous les trois, pour alterner les biberons la nuit. Puis Delphine a dormi avec Anaë en cododo quand j’ai repris le boulot. C’est vraiment une colocation avec un bébé, on partage beaucoup de moments, tout en ayant notre espace et nos moments.

Delphine : Pour le premier Noël d’Anaë, on avait envie d’être ensemble. On était tous les trois le 24 décembre, avec la famille d’Alexis le 25 et avec la mienne le 31.

Alexis: C’est important pour nous de tisser des liens autour d’Anaë et de nos familles, afin qu’ils soient présents pour les anniversai­res, les moments de vie, et nous aider aussi.

Delphine: On se laisse quelques mois pour poser notre organisati­on avec nos boulots respectifs, le relais avec l’assistante maternelle, avant d’envisager la suite. On est en couple amical, donc tout est discutable, négociable, on communique beaucoup, c’est très fluide. Il n’y a pas la crainte de voir disparaîtr­e le sentiment amoureux, ça me semble plus simple. Pour l’heure, je suis célibatair­e et très heureuse. Si quelqu’un veut me rejoindre, ce sera avec mon “package”, Alexis et Anaë! Mais c’est fou, je n’ai jamais été aussi sûre de moi et de mes choix !

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