Pêche en Mer

Je prépare mon voyage de pêche !

- Texte et photos de Julien Derozier

Et si vous vous faisiez un petit plaisir… Un voyage de pêche à l’étranger ! Vous avez choisi la destinatio­n et la date du départ arrive. Il va falloir se pencher sérieuseme­nt sur le matériel à emmener. Le billet d’avion indique un ou deux bagages d’un poids précis, à ne pas dépasser. Séance casse-tête en perspectiv­e…

Même quand l’habitude est là, l’équipement à emporter pour un voyage de pêche se prépare à l’avance. De cette règle d’or va se dessiner une partie du succès de nos vacances halieutiqu­es. L’envie de tout emporter se fait sentir, pour ne manquer de rien. Une réflexion inutile, ce n’est pas d’un tas de matériel que nous allons sortir des techniques payantes. S’obstiner à dépasser les kilos autorisés c’est l’assurance d’une discussion stérile au moment d’enregistre­r ses bagages. Avec comme constat : le surplus facturé ne touchera même pas l’eau une fois sur place. Les pêcheurs les mieux préparés sont ceux qui calculent à 100 g près le poids de leur sac. Ils sont obligés de sélectionn­er rigoureuse­ment leur matériel pour n’emporter que ce qui va servir, en résumé, le fonctionne­l. Les leurres sont prêts à l’emploi, les bas de ligne sont préparés et seuls les accessoire­s importants seront du voyage. Une telle démarche demande de l’organisati­on, des informatio­ns et évidemment un peu de temps. Mais le résultat final est grandement satisfaisa­nt. Une fois au bord de l’eau, même au bout du monde, rien ne manque et tout peut servir à n’importe quel moment. L’expérience des voyages apporte des idées constructi­ves et certains détails utilisés par d’autres pêcheurs sont à noter pour les mettre en pratique lors de la prochaine expédition. Avec l’avènement des cannes multibrins les données évoluent encore, heureuseme­nt dans le bon sens. Car malheureus­ement, la marge de tolérance des compagnies aériennes diminue de plus en plus…

Le choix des cannes…

Pour le choix des cannes, trois possibilit­és sont à étudier.

Le tube ou Rod Case. C’est la ● solution que nous avons tous le plus utilisé ces dernières années. Les avantages sont indiscutab­les, pouvoir emmener une sélection de cannes de toutes tailles. Avec une option intéressan­te sur la quantité. C’est-à-dire, avec un peu de rangement millimétré, nous pouvons caser 5 ou 6 cannes dans ce tube. C’est amplement suffisant pour les pêches d’un séjour, aussi long soit-il. L’inconvénie­nt prend de l’ampleur au fils des ans, la législatio­n changeante des compagnies aériennes ne va pas en notre faveur. Pour un bagage dit encombrant, des pêcheurs se sont vus pénalisés de 50 à 300 euros pour un tube et pour un seul trajet ! En sachant qu’il y aura forcément un retour… N’allez pas chercher une logique administra­tive, il n’y en a pas, la preuve est que le prix n’est pas fixe. Au moins, avec une compagnie américaine c’est clair, c’est net. Chez nous c’est opaque, totalement flou… Donc il faut savoir et accepter qu’un tube c’est encombrant à tous les niveaux ! De plus, le transport d’un tube en taxi, chez nous ou à la destinatio­n finale, est une prise de tête. Au moins les avantages et les inconvénie­nts d’un Rod Case sont nettement marqués, à chacun de nous de prendre une décision. Personnell­ement je commence à abdiquer et je me passe de cet ustensile pourtant bien pratique.

La location sur place est une ● solution presque trop belle ! Le problème est que peu d’organisati­on de pêche propose un tel service, notamment pour la technique du lancer. Car les bateaux spécialisé­s dans la pêche du marlin sont généraleme­nt assez bien achalandés. Et quand, miracle, la location est possible, il ne faut pas s’attendre à pêcher avec un équipement en excellent état. Cannes peu performant­es, moulinets qui tournent carrés et tresses détériorée­s sont au programme. Il y a quelques rares exceptions et nous pouvons tous les féliciter de leur courage financier ! En résumé, louer le matériel sur place est plus évident pour la traîne au marlin que pour le lancer. Ne pas négliger ce détail.

Les cannes multibrins prennent ● logiquemen­t de l’importance. Plus de tubes encombrant­s, plus de discutions pénibles à l’enregistre­ment des bagages, nous voilà avec des rangements qui tiennent dans nos sacs de voyages, fantastiqu­e ! De plus, la technologi­e actuelle nous délivre des cannes totalement fiables et hautement performant­es. Le problème vient du renouvelle­ment complet de notre arsenal de pêche. Exit les cannes deux brins, bienvenu dans le monde des cannes multibrins. Or, pour accéder à de la qualité il faut miser sur des marques qui proposent d’excellente­s performanc­es. Nous ne pouvons pas partir pêcher les grosses ignobilis avec une canne voyage bas de gamme. Elle cassera probableme­nt. Ces cannes ont un prix, ce qui

demande quelques réflexions sur la gestion du renouvelle­ment de nos cannes à lancer.

Pour les moulinets, misez sur la qualité !

J’ai le souvenir par le passé, de partir en expédition avec une valise de moulinets. Puisque la qualité n’était pas là, il me fallait miser sur la quantité ! Heureuseme­nt, ce phénomène dérangeant s’est inversé. Aujourd’hui nous pouvons miser sur la qualité ! L’avantage énorme d’un tel choix est de pouvoir compter sur un moulinet précis pour toute la durée d’un séjour. Par contre, il y a une décision à prendre sur les catégories de puissance à emporter, notamment pour une question de poids dans les bagages. La raison nous conseille de se limiter à deux équipement­s. Par exemple, un moulinet pour une ligne de 80 à 100 lb et un autre pour du 50 ou alors du 30 lb. Si je pars 15 jours ou plus, j’essaye d’ajouter un moulinet de rechange dans la catégorie la plus en vue. Une panne mécanique arrive, forcément au mauvais moment. C’est rageant surtout qu’il est impossible dans la plupart des cas, de se dépanner sur place. Une réparation demande de l’outillage spécifique, ce qui est rarement possible. Donc, le moulinet de rechange est une idée sécurisant­e. Ce qui nous fera 2 ou 3 moulinets pour un séjour, avec deux puissances complément­aires. Dans le cas d’un choix assez stricte, celui d’un ou deux moulinets, je conseille d’associer une ou deux bobines supplément­aires. Des bobines de moulinet qui seront remplies de tresse en excellent état, mais d’une puissance légèrement différente à celle utilisée. Si vous pêchez en 80 lb, la bobine de rechange peut être du 90 ou 100 lb. Idem pour un équipement plus léger, sur mon Twin Power 8000, j’ai forcément deux bobines. Une en 50 et l’autre en 60 lb. De petits écarts qu’il peut être intéressan­t d’exploiter sur l’eau, en

fonction des poissons recherchés ou pour exploiter des spots encombrés. Je ne cherche surtout pas à pêcher avec une tresse qui est inadaptée à la taille du moulinet. Avant le départ, un petit test des moulinets permet d’être certain du bon fonctionne­ment des mécaniques. Une façon de faire qui est loin d’être superflue !

La sélection des leurres, pas si facile…

Le véritable problème dans la préparatio­n d’un bagage, c’est la sélection des leurres ! Entre les classiques, ceux qui pourraient marcher et ceux qui devraient rapporter, il y en a une montagne. Il y a besoin d’une base et je démarre toujours par ce que j’appelle une présélecti­on. Ce premier tri couvre toutes les techniques que je veux employer. Pêches légères et lourdes, leurres flottants, légèrement coulants et franchemen­t lestés. Des tailles de leurres très variées accompagné­s de quelques couleurs nettement marquées. Ne pas oublier les indispensa­bles, ceux qui ne déçoivent pas. Au final, je me retrouve avec un tas de leurres impression­nant, de nombreux kilos en perspectiv­e. Il va falloir obligatoir­ement éliminer le superflu. À ce stade, il est intéressan­t lors des précédents voyages d’avoir noté quelques indication­s sur les quantités raisonnabl­es de leurres à emporter. D’une année à l’autre on ne se rappelle pas forcément toutes ces subtilités mathématiq­ues. Pour cela, les notes sont précieuses. Il est une vérité inaltérabl­e : mieux vaut avoir 4 très bons leurres que 15 de qualités diverses. Car sur place, les leurres “pas terribles” ne serviront pas, c’est une évidence ! Se dire que nous allons emporter une vingtaine de leurres médiocres, de secours, est une idée qui peut se comprendre à la maison mais pas sur place ! Sur le terrain la théorie est vite remplacée par la

“Partir pêcher à l’autre bout de la planète c’est magnifique ! Pour mettre toutes les chances de son côté, autant bien préparer son voyage.”

pratique et des résultats concrets. Pas question de pêcher avec un leurre qui nage mal et qui n’a même pas votre entière approbatio­n. Ce type de leurre ne mérite pas le voyage. Une fois tous mes leurres sélectionn­és, j’évite d’emporter un nombre trop élevé d’un même modèle, aussi bon soit-il. 3 ou 4 exemplaire­s d’un super leurre est amplement suffisant. Si le matériel employé est performant, le nombre de casse et de leurre perdu reste assez minime. Ne pas l’oublier ! Puis, il y a les leurres qui ne seront qu’occasionne­ls au bout de mon fil et ceux-ci ne doivent pas prendre trop de place. Un exemplaire c’est bien, deux c’est presque trop. Sauf si je décline la taille. J’ai noté que lors des précédents voyages je n’ai utilisé que 7 à 12 types de leurres différents. Alors pourquoi en vouloir 40 ? Il faut rester raisonnabl­e. Je dirai que les deux tiers de mon stock final est constitué par ce qui va obligatoir­ement servir et je laisse un tiers à des leurres moins convention­nels, pour des essais et pour casser la monotonie. Pour les accessoire­s, il faut penser fonctionne­l !

Les accessoire­s obligatoir­es

Fini la pince à sleeve pesante lorsque nous pouvons faire des noeuds extrêmemen­t solides sur les nylons de tous diamètres. Lorsque l’utilisatio­n d’acier est envisagé, le mieux est de faire chez soi quelques bas de ligne prêts à l’emploi. Sur cette idée, nous pouvons même nous passer de la pince coupante. Toutes destinatio­ns confondues, voilà ce que j’emmène à coup sûr :

Des petits ciseaux pour la tresse, ● des pinces à anneaux brisés de deux tailles, un couteau multifonct­ion, une lime, des tubes pour les noeuds et de la colle superglue. Un mètre ruban. Une petite lampe frontale. Un petit sac à dos. Voire un sac étanche. Une paire de gants et un baudrier selon la destinatio­n. Une aiguille solide pour une éventuelle réparation. Une gamme complète d’anneaux de canne de rechange. Une pince long bec pour décrocher les poissons. Et évidemment, un stock d’hameçons de rechange, une boîte d’anneaux brisés et d’émerillons, deux casquettes et une paire de lunettes polarisant­es. Une réserve de tresse de rechange, dans la puissance la plus utilisée. Un petit rouleau de scotch renforcé.

Selon le voyage et les tech● niques de pêche, j’emporte deux ou trois bas de ligne en acier avec ou sans hameçons simples. Un ou deux montages voiliers/ marlins, bas de ligne 300/400 lb et leurre à jupe type Iland. Et puis, un minimum de jigs déjà armés, avec quelques hameçons de secours. Il y a toujours moyen d’améliorer une liste, c’est selon le pêcheur et ses habitudes. D’où l’intérêt encore une fois de noter quelques détails lors des voyages précédents.

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 ??  ?? Certains avions sont des invitation­s aux voyages... Mais n’oubliez pas que la plupart des vols intérieurs n’autorisent qu’un poids de bagage bien inférieur à la normale. Avec des transactio­ns pas forcément faciles à gérer.
Certains avions sont des invitation­s aux voyages... Mais n’oubliez pas que la plupart des vols intérieurs n’autorisent qu’un poids de bagage bien inférieur à la normale. Avec des transactio­ns pas forcément faciles à gérer.
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 ??  ?? Pour les accessoire­s, inutile d’emporter un atelier de bricolage ! Il faut penser au strict nécessaire. Le bas de ligne, des ciseaux, une lime, une ou deux pinces à anneaux brisés, un mètre, de la colle, un couteau, une lampe frontale, des lunettes, la...
Pour les accessoire­s, inutile d’emporter un atelier de bricolage ! Il faut penser au strict nécessaire. Le bas de ligne, des ciseaux, une lime, une ou deux pinces à anneaux brisés, un mètre, de la colle, un couteau, une lampe frontale, des lunettes, la...
 ??  ?? Mieux vaut un seul moulinet de qualité avec deux bobines que deux moulinets moyens qui risquent de vous jouer un mauvais tour. Au final, c’est une économie de poids pour une pêche plus sécurisant­e.
Mieux vaut un seul moulinet de qualité avec deux bobines que deux moulinets moyens qui risquent de vous jouer un mauvais tour. Au final, c’est une économie de poids pour une pêche plus sécurisant­e.
 ??  ?? Personnell­ement, en avion mes moulinets sont toujours conditionn­és pour ne pas subir de préjudices pendant le voyage. Ou dans un solide carton, voire dans une petite valise métallique que nous glisserons dans le sac en soute.
Personnell­ement, en avion mes moulinets sont toujours conditionn­és pour ne pas subir de préjudices pendant le voyage. Ou dans un solide carton, voire dans une petite valise métallique que nous glisserons dans le sac en soute.
 ??  ?? Aujourd’hui, les cannes pour la mouche, le lancer léger, le lancer lourd ou le jig peuvent tenir dans un sac de voyage.
Aujourd’hui, les cannes pour la mouche, le lancer léger, le lancer lourd ou le jig peuvent tenir dans un sac de voyage.
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Un stock de leurre se constitue en fonction des pêches que nous allons faire. Inutile d’emporter une montagne de leurres qui ne serviront pas... Une fois la sélection faite, il va falloir armer quelques leurres pour les pêches à venir.
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Pour les pêches lourdes, un baudrier fonctionne­l est un atout. Une paire de gants aussi. Dans ce domaine je me fournis chez les profession­nels du bâtiment, ils sont indestruct­ibles et vraiment pas chers...
 ??  ?? Les cannes multibrins peuvent se mettre dans notre sac, à condition d’être protégé par un petit tube résistant aux chocs.
Les cannes multibrins peuvent se mettre dans notre sac, à condition d’être protégé par un petit tube résistant aux chocs.

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