Je prépare mon voyage de pêche !
Et si vous vous faisiez un petit plaisir… Un voyage de pêche à l’étranger ! Vous avez choisi la destination et la date du départ arrive. Il va falloir se pencher sérieusement sur le matériel à emmener. Le billet d’avion indique un ou deux bagages d’un poids précis, à ne pas dépasser. Séance casse-tête en perspective…
Même quand l’habitude est là, l’équipement à emporter pour un voyage de pêche se prépare à l’avance. De cette règle d’or va se dessiner une partie du succès de nos vacances halieutiques. L’envie de tout emporter se fait sentir, pour ne manquer de rien. Une réflexion inutile, ce n’est pas d’un tas de matériel que nous allons sortir des techniques payantes. S’obstiner à dépasser les kilos autorisés c’est l’assurance d’une discussion stérile au moment d’enregistrer ses bagages. Avec comme constat : le surplus facturé ne touchera même pas l’eau une fois sur place. Les pêcheurs les mieux préparés sont ceux qui calculent à 100 g près le poids de leur sac. Ils sont obligés de sélectionner rigoureusement leur matériel pour n’emporter que ce qui va servir, en résumé, le fonctionnel. Les leurres sont prêts à l’emploi, les bas de ligne sont préparés et seuls les accessoires importants seront du voyage. Une telle démarche demande de l’organisation, des informations et évidemment un peu de temps. Mais le résultat final est grandement satisfaisant. Une fois au bord de l’eau, même au bout du monde, rien ne manque et tout peut servir à n’importe quel moment. L’expérience des voyages apporte des idées constructives et certains détails utilisés par d’autres pêcheurs sont à noter pour les mettre en pratique lors de la prochaine expédition. Avec l’avènement des cannes multibrins les données évoluent encore, heureusement dans le bon sens. Car malheureusement, la marge de tolérance des compagnies aériennes diminue de plus en plus…
Le choix des cannes…
Pour le choix des cannes, trois possibilités sont à étudier.
Le tube ou Rod Case. C’est la ● solution que nous avons tous le plus utilisé ces dernières années. Les avantages sont indiscutables, pouvoir emmener une sélection de cannes de toutes tailles. Avec une option intéressante sur la quantité. C’est-à-dire, avec un peu de rangement millimétré, nous pouvons caser 5 ou 6 cannes dans ce tube. C’est amplement suffisant pour les pêches d’un séjour, aussi long soit-il. L’inconvénient prend de l’ampleur au fils des ans, la législation changeante des compagnies aériennes ne va pas en notre faveur. Pour un bagage dit encombrant, des pêcheurs se sont vus pénalisés de 50 à 300 euros pour un tube et pour un seul trajet ! En sachant qu’il y aura forcément un retour… N’allez pas chercher une logique administrative, il n’y en a pas, la preuve est que le prix n’est pas fixe. Au moins, avec une compagnie américaine c’est clair, c’est net. Chez nous c’est opaque, totalement flou… Donc il faut savoir et accepter qu’un tube c’est encombrant à tous les niveaux ! De plus, le transport d’un tube en taxi, chez nous ou à la destination finale, est une prise de tête. Au moins les avantages et les inconvénients d’un Rod Case sont nettement marqués, à chacun de nous de prendre une décision. Personnellement je commence à abdiquer et je me passe de cet ustensile pourtant bien pratique.
La location sur place est une ● solution presque trop belle ! Le problème est que peu d’organisation de pêche propose un tel service, notamment pour la technique du lancer. Car les bateaux spécialisés dans la pêche du marlin sont généralement assez bien achalandés. Et quand, miracle, la location est possible, il ne faut pas s’attendre à pêcher avec un équipement en excellent état. Cannes peu performantes, moulinets qui tournent carrés et tresses détériorées sont au programme. Il y a quelques rares exceptions et nous pouvons tous les féliciter de leur courage financier ! En résumé, louer le matériel sur place est plus évident pour la traîne au marlin que pour le lancer. Ne pas négliger ce détail.
Les cannes multibrins prennent ● logiquement de l’importance. Plus de tubes encombrants, plus de discutions pénibles à l’enregistrement des bagages, nous voilà avec des rangements qui tiennent dans nos sacs de voyages, fantastique ! De plus, la technologie actuelle nous délivre des cannes totalement fiables et hautement performantes. Le problème vient du renouvellement complet de notre arsenal de pêche. Exit les cannes deux brins, bienvenu dans le monde des cannes multibrins. Or, pour accéder à de la qualité il faut miser sur des marques qui proposent d’excellentes performances. Nous ne pouvons pas partir pêcher les grosses ignobilis avec une canne voyage bas de gamme. Elle cassera probablement. Ces cannes ont un prix, ce qui
demande quelques réflexions sur la gestion du renouvellement de nos cannes à lancer.
Pour les moulinets, misez sur la qualité !
J’ai le souvenir par le passé, de partir en expédition avec une valise de moulinets. Puisque la qualité n’était pas là, il me fallait miser sur la quantité ! Heureusement, ce phénomène dérangeant s’est inversé. Aujourd’hui nous pouvons miser sur la qualité ! L’avantage énorme d’un tel choix est de pouvoir compter sur un moulinet précis pour toute la durée d’un séjour. Par contre, il y a une décision à prendre sur les catégories de puissance à emporter, notamment pour une question de poids dans les bagages. La raison nous conseille de se limiter à deux équipements. Par exemple, un moulinet pour une ligne de 80 à 100 lb et un autre pour du 50 ou alors du 30 lb. Si je pars 15 jours ou plus, j’essaye d’ajouter un moulinet de rechange dans la catégorie la plus en vue. Une panne mécanique arrive, forcément au mauvais moment. C’est rageant surtout qu’il est impossible dans la plupart des cas, de se dépanner sur place. Une réparation demande de l’outillage spécifique, ce qui est rarement possible. Donc, le moulinet de rechange est une idée sécurisante. Ce qui nous fera 2 ou 3 moulinets pour un séjour, avec deux puissances complémentaires. Dans le cas d’un choix assez stricte, celui d’un ou deux moulinets, je conseille d’associer une ou deux bobines supplémentaires. Des bobines de moulinet qui seront remplies de tresse en excellent état, mais d’une puissance légèrement différente à celle utilisée. Si vous pêchez en 80 lb, la bobine de rechange peut être du 90 ou 100 lb. Idem pour un équipement plus léger, sur mon Twin Power 8000, j’ai forcément deux bobines. Une en 50 et l’autre en 60 lb. De petits écarts qu’il peut être intéressant d’exploiter sur l’eau, en
fonction des poissons recherchés ou pour exploiter des spots encombrés. Je ne cherche surtout pas à pêcher avec une tresse qui est inadaptée à la taille du moulinet. Avant le départ, un petit test des moulinets permet d’être certain du bon fonctionnement des mécaniques. Une façon de faire qui est loin d’être superflue !
La sélection des leurres, pas si facile…
Le véritable problème dans la préparation d’un bagage, c’est la sélection des leurres ! Entre les classiques, ceux qui pourraient marcher et ceux qui devraient rapporter, il y en a une montagne. Il y a besoin d’une base et je démarre toujours par ce que j’appelle une présélection. Ce premier tri couvre toutes les techniques que je veux employer. Pêches légères et lourdes, leurres flottants, légèrement coulants et franchement lestés. Des tailles de leurres très variées accompagnés de quelques couleurs nettement marquées. Ne pas oublier les indispensables, ceux qui ne déçoivent pas. Au final, je me retrouve avec un tas de leurres impressionnant, de nombreux kilos en perspective. Il va falloir obligatoirement éliminer le superflu. À ce stade, il est intéressant lors des précédents voyages d’avoir noté quelques indications sur les quantités raisonnables de leurres à emporter. D’une année à l’autre on ne se rappelle pas forcément toutes ces subtilités mathématiques. Pour cela, les notes sont précieuses. Il est une vérité inaltérable : mieux vaut avoir 4 très bons leurres que 15 de qualités diverses. Car sur place, les leurres “pas terribles” ne serviront pas, c’est une évidence ! Se dire que nous allons emporter une vingtaine de leurres médiocres, de secours, est une idée qui peut se comprendre à la maison mais pas sur place ! Sur le terrain la théorie est vite remplacée par la
“Partir pêcher à l’autre bout de la planète c’est magnifique ! Pour mettre toutes les chances de son côté, autant bien préparer son voyage.”
pratique et des résultats concrets. Pas question de pêcher avec un leurre qui nage mal et qui n’a même pas votre entière approbation. Ce type de leurre ne mérite pas le voyage. Une fois tous mes leurres sélectionnés, j’évite d’emporter un nombre trop élevé d’un même modèle, aussi bon soit-il. 3 ou 4 exemplaires d’un super leurre est amplement suffisant. Si le matériel employé est performant, le nombre de casse et de leurre perdu reste assez minime. Ne pas l’oublier ! Puis, il y a les leurres qui ne seront qu’occasionnels au bout de mon fil et ceux-ci ne doivent pas prendre trop de place. Un exemplaire c’est bien, deux c’est presque trop. Sauf si je décline la taille. J’ai noté que lors des précédents voyages je n’ai utilisé que 7 à 12 types de leurres différents. Alors pourquoi en vouloir 40 ? Il faut rester raisonnable. Je dirai que les deux tiers de mon stock final est constitué par ce qui va obligatoirement servir et je laisse un tiers à des leurres moins conventionnels, pour des essais et pour casser la monotonie. Pour les accessoires, il faut penser fonctionnel !
Les accessoires obligatoires
Fini la pince à sleeve pesante lorsque nous pouvons faire des noeuds extrêmement solides sur les nylons de tous diamètres. Lorsque l’utilisation d’acier est envisagé, le mieux est de faire chez soi quelques bas de ligne prêts à l’emploi. Sur cette idée, nous pouvons même nous passer de la pince coupante. Toutes destinations confondues, voilà ce que j’emmène à coup sûr :
Des petits ciseaux pour la tresse, ● des pinces à anneaux brisés de deux tailles, un couteau multifonction, une lime, des tubes pour les noeuds et de la colle superglue. Un mètre ruban. Une petite lampe frontale. Un petit sac à dos. Voire un sac étanche. Une paire de gants et un baudrier selon la destination. Une aiguille solide pour une éventuelle réparation. Une gamme complète d’anneaux de canne de rechange. Une pince long bec pour décrocher les poissons. Et évidemment, un stock d’hameçons de rechange, une boîte d’anneaux brisés et d’émerillons, deux casquettes et une paire de lunettes polarisantes. Une réserve de tresse de rechange, dans la puissance la plus utilisée. Un petit rouleau de scotch renforcé.
Selon le voyage et les tech● niques de pêche, j’emporte deux ou trois bas de ligne en acier avec ou sans hameçons simples. Un ou deux montages voiliers/ marlins, bas de ligne 300/400 lb et leurre à jupe type Iland. Et puis, un minimum de jigs déjà armés, avec quelques hameçons de secours. Il y a toujours moyen d’améliorer une liste, c’est selon le pêcheur et ses habitudes. D’où l’intérêt encore une fois de noter quelques détails lors des voyages précédents.