Jusque dans le sel de table !
La pollution plastique des océans inquiète de plus en plus. De nombreuses études sont en cours pour l’étudier, en particulier l’expédition MED – Méditerranée En Danger. Le voilier de l’expédition doit étudier cette année les microplastiques – de taille inférieure à 5 mm – autour de la péninsule italienne. Les scientifiques et les « éco-volontaires » étudieront en particulier les organismes qui s’implantent à leur surface et peuvent ainsi dériver très loin de leurs aires naturelles – y compris des germes microbiens tels que Vibrio. En 2010, la première campagne avait permis à l’association d’évaluer à 250 milliards la quantité de microplastiques flottant en Méditerranée, « autant d’embarcations potentielles ». L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) estime que les déchets de microplastiques atteignent 1,5 million de tonnes chaque année, principalement originaires du sud-est asiatique. L’association se soucie particulièrement des particules de vêtements (venues des lavages), enduits de bateaux, marquages routiers et usures des pneus, microbilles des cosmétiques... Des biologistes commencent à s’alarmer de leur pénétration microscopique au niveau des cellules vivantes. Les plastiques n’épargnent aucune partie des mers, même les plus reculées. C’est curieusement le cas de l’île Henderson, une des îles Pitcairn, inhabitée et perdue dans le Pacifique Sud, à mi-chemin de la Nouvelle-Zélande et les côtes d’Amérique du Sud. Le premier village, 40 habitants, est situé à plus de 100 km. Et pourtant on y a découvert des dizaines de millions de déchets plastiques ! On a recensé sur son littoral plus de 600 déchets au m², il en vient des milliers chaque jour ! L’île est proche du gyre du Pacifique Sud, vortex qui attire de nombreux déchets. Autre publication préoccupante, sur le sel de cuisine ! Des universitaires de Malaisie ont analysé le sel marin de cuisine de 17 marques provenant de 8 pays. Presque toutes les marques contiennent des microplastiques, une seule fait exception – d’ailleurs française ! Les doses sont évidemment minimes… Mais il y a de quoi s’inquiéter pour l’avenir !