4 techniques pour une pêche de digue
La digue est un mastodonte de pierres ou de béton. Fermement ancrée dans le sol, elle s’oppose fièrement à la mer, à l’océan et leurs colères, nombreuses. Parfois brutalisées, mais toujours fières face à ce contre quoi elles se dressent, les digues protègent les hommes, et les poissons…
Qu’elle soit faite de roches, de blocs ou de béton coulé, une digue n’est jamais posée là sans raison. La plupart du temps, elle oeuvre comme protection. Elle protège un port, un quartier de ville ou une plage des assauts de la mauvaise mer. Avec le temps, l’ouvrage prend vie. Algues, coquillages et crustacés viennent s’y installer, créant une chaîne alimentaire d’une grande richesse. On peut y pratiquer un bon nombre de techniques de pêche, car là où il y a des poissons, il y a des pêcheurs !
La structure d’une digue
Une digue a pour but d’endiguer les flots. Elle a donc un effet non négligeable sur les courants, et ces effets ne se localisent pas qu’à sa seule position au sol. Les effets d’une digue sur l’environnement sont bien plus vastes, et c’est pour cette raison qu’elle peut être pêchée de différentes façons. Comprendre la structure d’une digue est le point de départ essentiel pour qui veut réussir à prendre un peu de poisson.
L’orientation
Une digue peut s’orienter de diverses manières. Elle peut être perpendiculaire à la plage, et dans ce sens elle a pour vocation de retenir le sable. Elle peut aussi être parallèle à la plage, et alors elle permet de protéger ce qui se trouve derrière. La face exposée au large est celle qui subit les assauts de la mer en cas de mauvais temps. On peut pêcher toute la longueur de la digue, pourvu que la profondeur convienne à la technique et qu’aucune contre indication ne vienne perturber la bonne pratique. Certaines zones sont par contre plus prometteuses que d’autres, notamment en raison du relief du fond. La face intérieure est bien plus calme car protégée du mauvais temps. Elle n’est pas forcément moins intéressante que l’extérieur, tout dépendra de la richesse de cette zone. En effet, dans les grands ports il est fréquent que le bassin soit plus riche que la plage, notamment par beau temps. De plus, les poissons qui peuvent transiter dans le bassin sont plus faciles à intercepter en raison du point d’entrée que constituent les passes des ports.
La base au sol
La base au sol comprend tout la partie immergée en “dur” de la digue. C’est au coeur de la roche ou le long des aplombs de béton que se logent les poissons. La pêche en contact avec la roche est typiquement le domaine du rockfishing, et on peut être surpris des poissons qui sont cachés là, juste sous nos pieds…
La bande de contact
J’entends par bande de contact la zone liquide directement accessible à proximité de la digue. On peut estimer à une trentaine de mètres au large cette zone de pêche qui peut être mise à profit au leurre ou à la longue canne. Le long de cette bande de contact se forment souvent des courants. La poussée venant du large rencontre la digue et s’évacue d’un côté ou de l’autre, créant ainsi des courants que les prédateurs utilisent.
L’exposition aux courants
L’exposition de la digue aux courants naturels est un point très important. En localisant la direction habituelle des courants, on peut identifier clairement l’interaction qui se produit avec la digue. Généralement, les digues qui pointent vers le large sont perpendiculaires aux courants. Alors la confrontation avec les deux forces, l’une mobile, l’autre immobile crée des courants perpendiculaires et des zones de remous qui seront à exploiter. En comprenant les différents points clés d’une digue, nous pouvons alors nous atteler à la pêcher. Nous vous proposons quatre techniques majeures et pour chacune d’entres elles nous exposerons les grandes lignes de la technique, les conditions idéales et les points à retenir.