Conception française
Conçu et assemblé en France, le Ribwest 699 est proposé en trois versions, Fishing, Family Time ou Sailing Team. C’est le modèle Fishing que nous avons essayé lors d’une sortie pêche avec Jean Servant, Guide de pêche du bassin d’Arcachon.
C’est sur le port de La Vigne au Cap Ferret que nous avons rendez-vous ce matin avec Jean Servant, guide de pêche pour une sortie à bord de son semi-rigide, un Ribwest 699 propulsé par un 250 ch Mercury Verado. Si son bateau est un des premiers 699 fabriqués par le chantier Ribwest, il s’avère un peu plus lourd que les nouveaux modèles car il a été construit de façon traditionnelle avec des couches de tissus de verre et de résine appliqués à la main, alors que les coques des semi-rigides sont maintenant réalisées avec la technique de l’infusion sous vide à Nantes. Les flotteurs en Hypalon Néoprène sont produits à La Rochelle et le bateau est assemblé à Larmor Baden dans le Morbihan. Au final, le Ribwest 699 est un semirigide 100 % français. Nouveauté cette année, le pneu qui était jusqu’à présent homologué uniquement en catégorie C pour 12 personnes profite également maintenant d’une homologation en catégorie de conception B pour 6 personnes. Cela permet de sortir avec du vent pouvant atteindre force 8 et des vagues d’une hauteur de quatre mètres tout en restant couvert par son assurance en cas de pépin. C’est une sécurité pour pêcher sur les épaves au large lorsque les conditions météorologiques sont changeantes. Ce n’est pas le cas aujourd’hui car malgré une couverture nuageuse importante prévue par Windguru sur le Bassin d’Arcachon, le ciel est dégagé et le vent faible lorsque
nous nous retrouvons vers 6h30 près de la cale de mise à l’eau. Pour cette journée, Yves et son fils Adrien embarquent avec nous au port de La Vigne et nous avons rendez-vous à 7 heures de l’autre côté du bassin pour récupérer Fabrice et Laurent dans le port d’Arcachon. Le coefficient de marée est de 41 avec seulement deux mètres de marnage dans le bassin. La mer était pleine à 3h04 et sera basse à 9h03 pour être à nouveau haute à 15h37.
En route pour les premières prospections
Il est 6h50 lorsque nous quittons La Vigne. Le plan d’eau est calme avec un léger clapot. À cette heure matinale, seuls quelques pêcheurs sont déjà sur l’eau, mais la foule des plaisanciers est encore à la maison. La vitesse est limitée à 20 noeuds et à la barre, Jean ménage sa monture, mais avec son 250 ch Verado sur
le tableau arrière on sent tout de suite que le Ribwest ne demande qu’à prendre de la vitesse. Il nous faut peu de temps pour récupérer Fabrice et Laurent et prendre la direction de la sortie du bassin. Notre guide profite de l’occasion pour donner les consignes de sécurité et présenter le matériel permettant de prévenir les secours en cas de détresse. C’est notamment le cas pour la radiobalise de localisation des sinistres, le radeau de survie et la radio VHF Lowrance Link8 dotée de la fonction ASN. Yves et Adrien ont pris place sur la grande banquette coffre située à l’arrière et Laurent et Fabrice sont installés sur celle placée devant la console centrale de pilotage. Jean et moi profitons d’assises Jockey Coastal Pro dotées d’amortisseurs. Elles sont très confortables et permettent de protéger le dos lorsque la mer est dure surtout quand les sorties sont quotidiennes, ce qui est le cas pour Jean pendant sa saison de guidage. Nous prenons la direction de la passe Sud pour une première série de dérives. Pendant le trajet, Jean garde en permanence l’oeil sur les combinés Lowrance HDS9 installés sur le tableau de bord. Celui de tribord affiche la cartographie et celui de bâbord est dédié au sondeur avec un écran divisé en deux parties, CHIRP à gauche et StructureScan à droite. La position des bancs de sable change régulièrement à cause des courants et on observe tout de suite que celle indiquée par le traceur n’est pas tout à fait conforme à la réalité. Il est donc essentiel de garder un oeil sur les fonds et un autre sur les données du sondeur. Cela nous permet d’éviter l’échouage car la marée est descendante et certains bancs commencent à émerger. Il est 7h30 lorsque nos passagers peuvent enfin effectuer leurs pre- miers lancers. Sur les conseils de Jean, ils ont monté des petits jigs car le courant est modéré. Dès les premières prospections, Fabrice a une touche mais le poisson ne mord pas. Lors de la seconde dérive, le poisson n’est toujours pas très actif et Jean repère une chasse à la limite des déferlantes. Nous mettons le cap sur la zone où les oiseaux sont eux en plein repérage avec quelques spécimens qui piquent.
Cap au sud à fond les ballons
Les pêcheurs lancent dans la houle qui déferle et à 8h00 Yves a une prise, mais le poisson décroche en arrivant au bateau. Quelques minutes après, c’est un second décroché pour Yves puis plus rien. Pourtant au sondeur la détection ne manque pas, mais à bord du semi-rigide cela bouge beaucoup et la position n’est pas
très agréable pour l’équipage. Changement de stratégie et retour vers une zone moins remuée, Jean nous emmène du côté des blockhaus immergés au pied de la dune du Pilat. Cette fois la prospection se fera au leurre souple de type slug à tête plombée et de couleur rose pour certains et vert pour d’autres. Le sondeur affiche de grosses détections et lors de la dérive Jean annonce en permanence les changements de profondeur afin que chaque pêcheur puisse maintenir son leurre à proximité du fond sans accrocher. Plusieurs touches sont ressenties mais aucun poisson n’est piqué. Cela fait déjà près de deux heures que nous sommes en pêche mais sans résultat concret. Cette fois le capitaine propose de mettre le cap vers le sud du Cap Ferret à la limite des déferlantes pour que les pêcheurs puissent lancer dans le blanc. Avant cela, un petit tour à l’extérieur de la passe nous permet de pousser la manette des gaz. Le 250 ch Verado peut enfin prendre ses tours et afficher 47,1 noeuds à 6 000 tr/mn et 30,6 noeuds au régime de croisière de 4 000 tr/mn. Jean m’annonce qu’à deux personnes à bord, il a pu atteindre 53,5 noeuds en vitesse de pointe.
Une intense activité à bord du Ribwest 699
Nous rejoignons à présent les déferlantes au sud du Cap Ferret. C’est à nouveau le jig qui est pratiqué par une partie des pêcheurs et le leurre dur à bavette par les autres. Dans le courant de flot, la dérive s’effectue à 1,8 noeud. Cette fois Fabrice voit son leurre suivi par deux bars jusqu’au bateau. Il n’y a pas à dire, les poissons sont là mais ils ne veulent pas mordre. Nous remontons un peu plus au nord à proximité de la plage du Cap Ferret. La température de l’eau est de 23°C et la dérive se fait plein est en direction d’un autre blockhaus sous-marin. Plusieurs bateaux sont en pêche et notamment celui de Jérémie, un ami de Jean. À bord du Ribwest l’activité est intense et Jean s’est mis également à prospecter avec un leurre blanc de type shad. C’est la bonne option et il pique un joli bar moucheté d’envi-
ron 45 centimètres. Il est 10h00 et c’est le premier poisson remonté à bord. Il permet de mémoriser l’instant par une photo et retrouve son élément naturel. La dérive suivante ne permet pas de seconde prise, mais elle est l’occasion de remonter à bord un grand piquet nageant entre deux eaux et qui peut présenter un danger pour la navigation. Nous le ramenons jusqu’à la plage du côté intérieur du bassin et le remettons à un baigneur qui se charge de le sortir de l’eau. De retour devant la pointe du Cap Ferret, les autres dérives resteront vaines. Pour finir cette matinée de pêche, Jean nous ramène du côté d’Arcachon devant Saint-Yves pour quelques dérives par 21 mètres de profondeur à proximité des bateaux au mouillage. Avec le courant de flot, la vitesse de dérive est de 1,1 noeud. Des shads roses sont montés sur les bas de ligne et, à 10h55, Adrien pique un premier petit maigre qui décroche au bateau. C’est le premier d’une belle série car un quart d’heure plus tard, c’est un triplé de maigrettes pour notre jeune pêcheur accompagné de Laurent et de Fabrice. Les dérives suivantes sont l’occasion de piquer deux ou trois poissons à chaque fois et au final Adrien et Jean finissent en tête avec trois maigres chacun. Fabrice et Laurent suivent de près avec deux poissons. Tous ont été piqués sur des shads Biwaa roses plombés avec des têtes de 30 grammes par 20 mètres de fond. Chaque poisson a retrouvé son élément naturel. La matinée se termine et après avoir déposé Laurent et Fabrice totalement réjouis au port d’Arcachon, Jean me passe la barre et je mets le cap sur le port de La Vigne où notre guide a déjà rendez-vous avec d’autres clients pour la sortie de l’après-midi. Au final nous aurons tous apprécié les qualités marines du Ribwest 699 qui s’est montré confortable et sécurisant dans des conditions de mer pas toujours agréables pour la pêche à proximité des déferlantes.