SALON DE SOLENZARA Forza pesca!
La seconde édition du salon de la pêche de Solenzara vient confirmer son statut de manifestation nationale en se positionnant, pour la zone méditerranéenne, juste derrière celui de CagnesSur- Mer. Car au- delà de son cadre et de l’ambiance, ce salon a réussi à devenir un trait d’union entre l’Atlantique et la grande bleue, mais également un événement où l’on passe très facilement de la théorie à la pratique. Traduisez : un salon où ça pêche !
S olenzara, ville touristique de la façade est de l’Île- de- beauté, s’offre un regain d’activité conséquent en plein milieu de l’automne grâce à ce salon qui se déroule, pour la seconde année consécutive le deuxième weekend d’octobre. D’une durée de trois jours, celui-ci aura accueilli 35 exposants et vu défiler près de 5000 visiteurs selon les organisateurs. Jeremy Cleret, l’un des deux initiateurs de l’événement avec Marc-Antoine Bassi précise que « la seconde édition est souvent celle qui arbitre le projet. Nous avons réussi à nous stabiliser en termes de visiteurs avec un chiffre similaire à 2016, c’est donc une réussite pour nous. » Une fréquentation modeste par rapport à ses pairs (Clermont, Nantes, Cagnes) mais qui bénéficie du statut d’événement national grâce à la présence d’enseignes venues de toute la France : c’est notamment le cas de
Fiiish, Rodhouse, Pescanautic ou encore Lowrance. Mais comment Jérémy et Marc-Antoine en sont
arrivés là ? « La Corse a toujours eu une culture pêche forte et nous voulions lui donner du relief en rassemblant l’ensemble des pêcheurs autour de thématiques diverses. Ce projet a intéressé la municipalité et elle nous a suivis. Si de nombreuses enseignes halieutiques françaises s’intéressent aujourd’hui à cette rencontre c’est parce qu’au-delà du commercial, il est pour elles un véritable vecteur d’idées, un laboratoire. Que ce soit à travers les échanges avec les visiteurs ou les sorties sur l’eau, ces marques rentrent au continent avec de
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nouveaux concepts de développement. En outre, de nombreux visiteurs viennent y faire des achats pour la saison à venir. Ce salon c’est aussi et surtout une manifestation très vivante où l’on pêche et qui permet donc, à nous, modestes journalistes, de tester directement les produits sur l’eau et sur des espèces puissantes qui plus est (dentis, pagres, sérioles…). Car les eaux de Solenzara sont pour le moins poissonneuses. En clair, on applique sur l’eau ce que l’on découvre ou redécouvre au salon. Soulignons également les nombreuses animations mises en place par les organisateurs. Un concours surf, un de pêche aux céphalopodes et deux de rockfishing, des recettes concotées devant le public par le chef étoilé Lionel Levy, des conférences sur la relâche et le biotope par des universitaires, des démonstrations d’hélitreuillage par la SNSM, etc. En bref, le dernier salon de la saison pour une dernière mise au point matos avec une application fructueuse. Détails.
Fiiish
La marque de leurre bretonne en vogue, déjà présente à la première édition et donc contributive à son essor, a salué un salon « sur la bonne pente qui tend peu
«LesTenyasontétéparticulièrementefficacessurles Sparidéscorses.»
à peu se professionnaliser » et l’ambiance singulière et agréable qu’il s’en dégage. Toutefois, selon Fiiish, certains points méritent amélioration. Notamment la présence d’un bassin pour tester les leurres, ainsi qu’une architecture plus cohérente dans l’agencement des stands. Mis à part l’aspect commercial, Fiiish a bien retenu les enseignements de l’édition 2016 à savoir l’importance du denti et plus généralement des Sparidés pour le public corse. Ce faisant, l’équipe a décidé de développer un univers autour de cette espèce avec un tee- shirt et un sticker reprenant la tête du denti et, plus sportivement, un combo Black Minnow adapté aux conditions méditerranéennes appelé Candy green. Celui-ci s’inspire des robes de la girelle et du serran avec un dos kaki, une ligne orange « glow », un ventre clair avec reflets orangés et une tête plombée Deep prolongeant le coloris. Disponible en deux combos, l’un de 140 mm pour 60 g vendu 12,50 euros et l’autre de 160 mm pour 90 g vendu 15,90 euros. En sus, l’enseigne a prévu des recharges de corps de leurre en 160 mm (boîte de 3 pièces) et de 200 mm (boîte de 2 pièces). Un leurre que nous avons pu mettre en pratique sur l’eau et
qui aura séduit les Sparidés. Son utilisation dans ces eaux reste assez simple : en verticale, une fois le poste à Sparidés trouvé (ceux-ci peuvent se trouver jusqu’à 150 m de fond…), touchez le sol marin puis ramener très lentement vers la surface jusqu’à mi-profondeur en effectuant quelques grandes tractions tous les 5 mètres environ et reprendre contact avec le fond. En lancer-ramener c’est encore plus minimaliste car il s’agit simplement de récupérer quelques tours de manivelles et le laisser tranquillement travailler dans le courant. Rappelons les zones à dentis sont souvent les mêmes que celles des mérous et sérioles dans cette région, donc attention aux surprises.
Pescanautic
L’enseigne très marquée Méditerranée était en terrain conquis. En effet, nombre de Corses pêchent avec les produits Ecogear et les additifs Maryuku. Guillaume Auger, patron de l’entreprise s’est livré à des tests en « live » par le biais de facebook afin de montrer l’efficacité de ses produits sur l’eau avec la sortie de pagres et de dentis. De notre côté, c’est le dernier Tenya sorti cette année qui a attiré notre attention. L’Oval Tenya, de son nom, vient optimiser la présentation de la crevette ainsi que sa nage pour la rendre toujours plus naturelle et équilibrée, ceci grâce à sa tête football arasée. Petit conseil de l’équipe, choisir la tête la plus légère possible (sans toutefois que le courant prenne le dessus) et eschez la crevette de manière bien régulière pour un déplacement fluide sous l’eau. Le nouveau Oval Tenya est disponible en en six tailles (de 7,7 g à 36 g) et six coloris.
Top Fishing
L’enseigne provençale était bien sûr, elle aussi, aux abonnés présents sur ce salon. Il est connu de tous que les techniques de pêche méditerranéennes sont la spécialité de la boutique mais une autre raison, plus affective celle-ci, est venue conforter les exposants dans leur choix : le fondateur de l’entreprise est originaire de l’Île-de-beauté. Ajoutons à ces deux éléments l’arrivée de nombreuses nouveautés et l’on comprend aisément pourquoi Top Fishing disposait d’un stand de 50 m2. Parmi les produits présentés, il y avait le vivo Calamar, leurre en vinyle de 19 cm imitant le céphalopode d’une manière assez bluffante et ce, tant au niveau visuel qu’au touché. Un joli denti
de 7 kg sera d’ailleurs mis au sec pendant le week-end avec ce leurre. Il peut être utilisé en traîne, en lancer-ramener ou à la verticale grâce à l’installation d’une tête plombée. Les leurres Squid Art, eux aussi de belles pièces de collection, ont été présentés en exclusivité sur cet événement. Déclinés en cinq modèles ; une orphie et quatre céphalopodes, ils ont les particularités d’être réalistes et résistants. À noter enfin la présence des articles Kristal Fishing, destinés à la pêche en eaux profondes, avec notamment les nouveaux moulinets électriques de la gamme 600 : du XL 600 LW au XL 600 W-D-M-LW. De nombreux produits de cette entreprise ont été vendus pendant ces trois jours.
Delalande
Delalande exposait avec la présence de son responsable marketing, Yoann Lebert, qui a le privilège de résider sur cette belle île. Véritable vecteur de la marque, notamment à travers les vidéos qu’il produit, et à l’instar de Guillaume de Pescanautic, il a offert quelques « lives » de présentation par l’intermédiaire de Facebook à ses followers. PEM, qui passait par là, en a profité pour
lui demander une petite aparté afin de satisfaire également les lecteurs que vous êtes. Et c’est un leurre spécial rockfishing que Yoann a choisi de nous présenter : le Chabot. Ce petit shad est disponible en deux tailles (5 et 7 cm avec des têtes plombées respectivement de 5 et 9 g) et sept coloris, attirera gobies, vieilles, blennies, mais également les bars, barracudas… Outre ce petit leurre, nous avons également pu découvrir le Sea Pike, imitation brochet/barracuda qui s’adresse aux pêches lentes du bord comme en bateau. Un produit vendu monté en deux tailles différentes 14cm-7g et 18cm-14g qui conviendra tout particulièrement aux bars et barracudas.
Lowrance
Lowrance, la marque d’électronique de pêche, présentait l’ensemble de la gamme des HDS Carbon (7, 9, 12 et 16) avec la possibilité pour le public d’aller sur l’eau et de prendre part aux demos organisées par l’équipe. Ces sondeurs graphiques- traceur de cartes, sortis au début de l’année 2017, bénéficient des dernières technologies à l’image du processeur double-coeur haute performance, d’un écran tactile SolarMAX HD, du CHIRP double canal et du Network Dual Sounder. De fait, la lisibilité est performante en toute condition avec des affichages très clairs, ils sont résistants, et peuvent gérer les ajouts de logiciels les plus complexes (cartes, scans…). Ajoutons qu’en termes
de connectivité et en plus de la WiFi, cette gamme permet le contrôle Bluetooth de plusieurs systèmes de mouillage ainsi que de la sono. Enfin, si ces écrans sont conçus non seulement pour intégrer les technologies les plus pointues du moment, ils le sont également pour accueillir celles qui seront développées dans le futur. Dans la limite de leur évolution bien entendu…
Rodhouse
À l’instar de Fiiish, l’enseigne Rodhouse est l’une de ces entreprises de la façade Atlantique dynamiques et innovantes, contribuant à porter la discipline dans une nouvelle ère. Son rayonnement national, et plus encore, n’a pas encore clairement touché la Corse et Goulven, le patron, compte bien faire bouger les lignes. Il concède toutefois que « sur cette édition ce n’était pas
facile, ça aurait pu être mieux. » Car, si de nombreux blanks étaient présentés, que son stand a attiré du monde et que des démonstrations de ligaturages et autres travaux manuels ont été mis au nez du public, les visiteurs ne semblaient, dans leur ensemble, pas assez technique… Cependant, de nombreuses discussions sur les pêches à la sériole et au thon ont permis à Goulven et Tan de récolter de nombreuses infos. De notre côté, nous avons relevé un blank particulièrement intéressant : le Pelagic 705 SM de North Folk, dessiné par Gary Loomis qui affiche une bonne légèreté (98 g) et sensibilité pour une puissance non négligeable (50-150 g et 20-50 lbs pour la ligne) et une taille de 2,13 m. Un blank qui s’adaptera aux petits thons, aux belles bonites et coryphènes…
Pour l’avenir
Le salon devrait, l’an prochain, se tenir à des dates similaires et Jérémy nous annonce des changements pour cette édition à venir. Un événement qui a le privilège de rapprocher la Corse et son formidable patrimoine halieutique de l’élan d’innovation que connaît aujourd’hui l’Atlantique. Il faut maintenant fédérer l’ensemble de l’île, détaillants, associations, et consolider ses liens avec les exposants et le public pour pérenniser ce petit dernier…