Les liches sont-elles en danger ?
Si les liches pouvaient pullulées, on aurait un tourisme halieutique plus dynamique et les pêcheurs sportifs du monde entier viendraient les rechercher chez nous. Autrefois, il y avait des hotspots de la liche où l’on pouvait espérer piquer plusieurs beaux spécimens de plus de 20 kilos en quelques heures. Ces endroits existent toujours, mais les densités de gros poissons ont nettement diminué. Quelles sont les raisons ou les causes qui ont fait régresser les populations de liches en Méditerranée occidentale et notamment sur les côtes européennes ? La surpêche en est la principale cause, même si beaucoup de pêcheurs refusent de voir la vérité en face. Pas seulement la pêche professionnelle, mais aussi la pêche de loisir et la chasse sous- marine car la liche est avant tout un poisson côtier. Cette présence côtière l’a rendue vulnérable. Les filets à poste fixe depuis le rivage ou les sennes de plage ont ponctionné une grande partie des bancs qui se déplaçaient dans très peu d’eau en longeant le littoral. La pêche aux vifs a également fait beaucoup de victimes, de même que l’élévation du niveau des chasseurs sous- marins équipés d’arbalètes à doubles sandows et de moulinets intégrés. Avec ces pratiques de pêche, le no- kill n’est pas concevable. Seule une pêche responsable et sélective permettrait à l’espèce de se renouveler. Une autre cause de la raréfaction des liches est l’augmentation de certaines populations de prédateurs côtiers qui occupent les mêmes niches. C’est le cas des barracudas et plus récemment des tassergals. Ces derniers sont omniprésents sur certains secteurs, dévorant les Carangidés juvéniles et s’octroyant la suprématie sur les zones de pêche, jusqu’à lors réservées aux liches amies. Les tassergals vivent en grand nombre et, même s’ils ne sont pas très gros, ils arrivent à mettre en pièce et à décimer les bancs de mulets dont ils se nourrissent. Les proies sont alors stressées, difficiles à capturer et moins nombreuses. Dans ces conditions les liches finissent par disparaître ou au mieux, elles changent de secteurs, souvent moins propices à leur développement.