Pêche en Mer

Une pêche à la mouche pas comme les autres

Si l’on sait que le bar fréquente par exemple les petits ports, aller le rechercher en grande zone portuaire m’était encore inconcevab­le il n’y a pas si longtemps. Pourtant…

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En compagnie de mon ami Tobias Hilbert, nous sommes allés rendre visite à MarcZit va st de chez www. smartlures. nl à Maasvlakte, un gros parc industriel dans le port de Rotterdam, afin d’en apprendre plus sur la pêche du bar à la mouche… Avant de nous rendre sur place, Tobias et moi avions déjà interrogé Marc Zitvast pour en savoir plus sur le matériel qu’il nous faudrait pour aller pêcher le bar là- bas. Ces conseils d’expert allaient forcément nous être utiles. Je vous recommande de prendre une canne de 9 pieds puissance 7- 8. Côté soie, la bonne base est une Airflo Forty Plus Sniper en intermédia­ire/coulante 3 qui garantit une pêche précise sur quasiment tous les spots que l’on peut pêcher. Cependant, lorsque vous vous situez sur des postes en hauteur ou bien que vous pêchez dans des zones où la profondeur peut atteindre les 5 mètres, mieux vaut alors opter pour une soie version intermédia­ire/coulante 7. Et lorsque les conditions deviennent encore plus délicates, une soie intermédia­ire continue de couleur plutôt claire sera la plus adéquate. Pour ce qui est des bas de ligne, n’hésitez pas à recourir au fluorocarb­one en 40/ 100. Cela peut sembler assez grossier, mais ici, il est nécessaire d’être monté assez fort pour se jouer des rochers et autres coquillage­s qui s’y rattachent. Sachez aussi que pour ma part, je monte mes mouches directemen­t en utilisant le noeud dit de la « boucle parfaite » . Enfin et vous saurez tout sur ce

qu’il faut comme matériel pour pêcher ici, un panier à soie est absolument nécessaire. Lorsque j’anticipe des approches de postes où il faut grimper et se lancer dans des crapahutag­es exténuants, je m’équipe par exemple du plus léger et confortabl­e panier à soie existant sur le marché, le Futurefly Creek de chez adh-fishing. Pour ce qui est des mouches, cela dépend évidemment des endroits puisque ici les bars mangent des crevettes, des poissons plats juvéniles et autres petits poissons fourrage. Personnell­ement, je préfère les streamers synthétiqu­es en gris/ blanc, brun/ blanc ou vert olive/blanc de 7 à 10 cm de long avec ou sans fibres du type wing' n flash ou fibres EP. Et dans une eau sombre ou lorsqu’il fait nuit, mieux vaut opter alors pour des coloris fluorescen­ts dans les tons vert-blanc ou rose-blanc.

Recommanda­tions tactiques

C’est à la mi- juin que Tobi et moi rencontron­s Marc avec pour objectif de cette première sortie : essayer de prendre un bar à la mouche dans un lieu plutôt insolite, le port de Rotterdam. Marc est sur les dents, prêt à en découdre et cela se ressent par son accueil enthousias­te. Une canne à mouche, des waders, un petit sac à dos et une épuisette, tel est son équipement pour aller traquer le bar. Pour notre part, nous n’avons pas de sac à dos ni même d’épuisette… La pêche légère est irremplaça­ble ! Cela dit, les yeux de Marc s’illuminent lorsqu’il nous dévoile la tactique que nous devrons adopter pour les prochains jours. Si, généraleme­nt, les bars aiment à rôder ici de mai à octobre et peuvent même demeurer sur place plus longtemps quand les conditions climatique­s sont favorables, l’été reste cependant la période idéale. Quant aux meilleures chances de mettre au sec un bar, elles se situent dans les deux heures avant la marée montante et les deux heures après la marée descendant­e. Certes, à marée haute, on peut toujours attraper quelque chose, mais pas aussi facilement qu’avant et après la marée. De plus, beaucoup de spots sont difficiles, voire complèteme­nt inadaptés pour la pêche à la mouche, notamment lorsqu’il y a trop peu de place derrière soi. C’est précisémen­t la raison pour laquelle la Airflo Forty Plus Sniper est si précieuse dans ce genre de situation, sa densité associée à un bas de ligne court permettent un excellent lancer, même quand on se trouve un peu à l’étroit. À côté de tout cela, il est bien évidemment possible d’attraper des bars sur des spots dégagés. Néanmoins, en fin de journée, ces derniers se comportent souvent comme les perches qui aiment à fréquenter les structures existantes comme les coques des bateaux, des tankers, les abords proches des piliers, les murs de quai, les piscines, les petites fosses, les plateaux rocheux, les passerelle­s portuaires, les bras de rivières, les herbiers… Il est facile de localiser rapidement les bons endroits en utilisant Google Earth. Toujours est- il, pour pleinement réussir, la présence de poissons fourrage est indispensa­ble. Un vent d’ouest léger et une couverture nuageuse représente­nt les meilleures conditions météorolog­iques pour bien pêcher ici. Ensuite, changer de spot régulièrem­ent est toujours une bonne chose pour trouver la situation opportune. Attention tout de même, le terrain de jeu est loin d’être plat et les « marches » glissantes rendent la pêche usante, mais tôt ou tard on finit par trouver le poisson ciblé. En action, vous devrez lancer constammen­t en amont du courant. Laissez ensuite couler la ligne entre cinq et dix secondes, puis récupérer votre ligne. Soit lentement, ou en jerkant, avec ou sans pauses, tout dépendra totalement de l’humeur du bar que vous allez rencontrer. Soyez attentif, car vous aurez souvent des attaques juste devant vous, à vos pieds, surtout en face des rampes de mise à l’eau et dans les herbiers. Un pêcheur expériment­é peut s’attendre à perdre facilement jusqu’à trois mouches par jour, les novices en perdront peut-être même cinq, voire plus en mer du Nord. Quant aux marées idéales, celles du matin et du soir vous

apporteron­t les conditions optimales pour pratiquer une bonne pêche. Enfin, sachez que si le bar attaque aussi la nuit, vous en attraperez moins, mais des plus gros !

Les surprises de Maasvlakte

Pour notre première soirée, nous étions donc extrêmemen­t excités. Sur le premier poste, cela n’a pas duré très longtemps pour que Marc ferre une petite perche dès que le soleil se mit à tirer sa révérence. Et peu de temps après, il prit de main de maître deux jolis bars avoisinant­s les 45 centimètre­s. Quant à nous, Tobi aussi bien que moi attendions toujours une attaque. C’est dingue, mais lancer sans cesse et espérer le meilleur ne fonctionna­ient pas, même si les poissons étaient bien là sur zone. La précision dans les lancers vers les bateaux et les pentes de mise à l’eau était le noeud du problème. Le lendemain, nous aurons enfin la chance de capturer un bar. Après une attaque digne de ce nom, Tobi mettra au sec son premier bar hollandais. Pour ma part, juste au ras d’un quai je décrochais un poisson que j’estimais à une cinquantai­ne de centimètre­s. Cela faisait longtemps que je n’étais pas aussi fâché d’avoir décroché un tel poisson. Heureuseme­nt, une demi-heure plus tard, je sortais mon premier bar, un joli spécimen de quarantehu­it centimètre­s. Quelle attaque, et quel combat ! La malédictio­n était brisée ! Tobi et moi attraperon­s encore chacun deux autres bars et aper- cevons aussi un très beau poisson d’environ soixante- cinq centimètre­s qui ne voudra jamais rien savoir malgré tous nos efforts à essayer de le leurrer. En revanche, Marc tirera le gros lot. Quand aucun poisson ne voulait se laisser séduire, il piègera une perche de soixante deux centimètre­s. De quoi faire fantasmer tout pêcheur. Ce superbe coup sera sa prise la plus conséquent­e de la sortie. Finalement, lorsque la fin de la journée approcha, une chose devint certaine pour nous : ce ne sera pas notre dernier trip à la recherche du bar !

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 ??  ?? Texte et photos de Steffen Schulz Marc et un superbe bar de 61 centimètre­s…
Texte et photos de Steffen Schulz Marc et un superbe bar de 61 centimètre­s…
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Dans une eau sombre ou lorsqu'il fait nuit, les streamers synthétiqu­es fluorescen­ts font la différence. Steffen, l'auteur, avec un joli bar de 48 centimètre­s. Ici, pêcher près des structures quand il fait soleil offre plus de possibilit­és de prises....

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