Pêche en Mer

Notre carangue de Méditerran­ée

-

Si certains parcourent les océans à la recherche de carangues records, d’autres, en toute discrétion, se font plaisir avec un superbe Carangidé, la liche amie. Si des spécimens d’une vingtaine de kilos, voire plus, deviennent de redoutable­s adversaire­s sur un matériel léger, mais adapté, l’autre intérêt de ce poisson est qu’il se pêche avec de nombreuses techniques. Mais pour en piquer de très gros, tout est dans l’art et la manière…

La liche amie est un superbe poisson présent en Méditerran­ée et en Atlantique, de l’Espagne à l’Afrique de l’Ouest. Lorsqu’il est jeune, il vit en banc de plusieurs dizaines d’individus. À l’âge adulte, et du fait d’une pression de pêche grandissan­te, les gros individus deviennent de plus en plus solitaires. Il arrive pourtant, sur certains deltas, d’en voir chasser en groupe. La liche est surtout un poisson côtier qui affectionn­e tout particuliè­rement les embouchure­s des fleuves et les fonds des baies en Méditerran­ée. Elles chassent inlassable­ment les bancs de mulets, leurs proies préférées, mais aussi les sardines, les anchois, les sévereaux et autres maquereaux. Selon la saison, elle peuvent également s’aventurer en pleine mer assez loin des côtes. Elles chassent alors les petits poissons qui s’abritent sous les épaves flottantes et peuvent

aussi se mêler à d’autres chasses, notamment au milieu des thons et autres prédateurs grégaires.

Où rechercher les liches ?

Les fonds des golfes, les grandes étendues sablonneus­es, plages de sable ou de galets, et les estuaires restent des aimants à liches car elles y recherchen­t leurs proies favorites, les mulets. Les plus célèbres spots sont le delta de l’Ebre en Espagne, le delta du Rhône et les plages camarguais­es, la plupart des sorties des fleuves, comme l’Argens dans le Var et bien d’autres… À noter que les profondeur­s des golfes de Saint- Tropez, notamment vers Cogolin et de Porto-Vecchio, ont été des hauts lieux de la pêche de la liche amie. Il arrive cependant d’en pêcher autour et sur des hauts- fonds rocheux, en pleine eau loin de tout relief sous-marin. Notre liche amie peut donc être une voyageuse en fonction de sa quête de nourriture et effectue alors des distances plus ou moins grandes en fonction des courants et de la migration de certaines espèces de poissons fourrage. Mais une chose est sûre, là où il y a des mulets en quantité, les liches amies ne sont jamais très loin ! Les voir chasser dans moins d’un mètre d’eau est souvent spectacula­ire car les mulets finissent par s’échouer sur les berges. En début de saison, il arrive fréquemmen­t que les liches amies ramènent un banc de mulets depuis le large jusqu’à une plage en pente douce. La chasse se passe alors au milieu des premiers baigneurs qui n’hésitent pas à sortir de l’eau dans un mouvement de panique. Il faut dire que les ailerons de la nageoire dorsale et de la caudale émergeant au milieu des remous et des éclaboussu­res peuvent évoquer dans l’esprit des gens une attaque de requin.

Quelles sont les techniques pour la liche ?

Passons en revue et en détail les différente­s techniques qui vont nous permettre d’aborder sérieuseme­nt la pêche de la liche amie. Les principale­s techniques pour espérer prendre de belles liches sont la traîne aux leurres ou mieux avec l’aide de vifs, le lancer de leurres (popper, stickbait, casting jig…) et la pêche à la calée (ou éventuelle­ment en surfcastin­g) avec un mulet vivant. La pêche à la traîne, principale­ment côtière Il y a quelques années, on pouvait espérer piquer une belle liche en traîne à l’aide de leurres, type Rapala. Selon l’état de la mer et la tenue des poissons, quelques passages à bonne vitesse (autour des 5-6 noeuds) suffisaien­t pour avoir une ou plusieurs attaques. Aujourd’hui, les poissons sont devenus plus méfiants et surtout moins nombreux. De ce fait, traîner un vif reste la meilleure solution en pratiquant la traîne, voire en dérive. Les vifs les plus adaptés, vous vous en doutez bien, sont par ordre de préférence le mulet, le sévereau, le maquereau, l’orphie… Le montage consiste en un hameçon tracteur à placer dans le museau en travers ou dans la gueule, en lui clouant les lèvres. On choisira cet hameçon dans les tailles moyennes entre 2/ 0 et 6/0 (selon la taille du vif), et un ou plusieurs hameçons à placer dans le corps du vif de plus grosse taille, entre 5/ 0 et 10/ 0 selon la marque des hameçons et toujours en fonction de la taille du vif. Personnell­ement, je bannis l’utilisatio­n de triples en deuxième ou troisième hameçon pour plusieurs raisons : une question d’éthique, le triple, s’il est engamé, laisse aucune chance au poisson, notamment si l’on souhaite le remettre à l’eau et pire si l’on casse. D’autre part, les risques d’accrochage sont plus grands et pour finir, un gros triple dénature et déséquilib­re la nage

 ??  ??
 ??  ?? En dérive au popper en longeant les plages ou les estuaires, les surprises sont parfois de taille. Mieux vaut être bien équipé !
En dérive au popper en longeant les plages ou les estuaires, les surprises sont parfois de taille. Mieux vaut être bien équipé !
 ??  ?? Texte et photos de Alain Ferrero
Texte et photos de Alain Ferrero
 ??  ??
 ??  ?? Assortimen­t de gros leurres pour la liche : Asturie, Z Claw Magnum, Rosta Popper, Gunz S.
Assortimen­t de gros leurres pour la liche : Asturie, Z Claw Magnum, Rosta Popper, Gunz S.

Newspapers in French

Newspapers from France