#Balancetonbar
La période hivernale aura été à l’image de la mer : très houleuse. Et pour cause, la météo exécrable aura frustré plus d’un pêcheur contraint d’abandonner toute sortie en mer depuis plusieurs mois. A cette frustration s’est rajoutée la colère car l’Europe a décidé que la Bretagne ainsi que le département du Finistère seraient une nouvelle fois cette année coupés en deux… Ainsi, au nord du 48ème parallèle, la seule façon de pouvoir en manger, c’est d’en acheter ! Rappelons que l’on devait quand même mutiler nos bars en leur coupant la queue pour lutter contre l’hypothétique revente des bars à tous les restaurateurs. Toutes ces mesures symboliques n’ont évidemment pas changé grand-chose puisque les poissons remis à l’eau par l’ensemble des pêcheurs sportifs continuent à se faire massacrer sur les frayères quelques mois plus tard comme le veut la tradition. D’ailleurs la grande distribution et les poissonneries sans scrupules ne cessent d’écouler le tonnage annuel en février et mars. Saluons l’initiative de plusieurs groupes sociaux qui se sont occupés à leur rappeler les quelques règles d’éthique nécessaires à leur image et leur note de satisfaction clientèle. Cette année encore, le tonnage de bars débarqués est plus important que l’année dernière alors que la pêche en Manche est fermée ; la ressource atlantique a dû souffrir cet hiver et les sud finistériens ne retrouverons pas tous leurs partenaires de jeu cet été. En ce qui concerne la région brestoise, les lieus ont été bien tranquilles cet hiver sur les têtes de roche du petit large et attendent les premières sorties dès que les bateaux seront remis à l’eau, les antifouling et les dernières révisions ou restaurations hivernales ayant généralement pris du retard cette année faute à cette météo dissuasive et contraignante au séchage. Les maquereaux sont étonnamment arrivés depuis fin mars et encore plus improbable, les grosses daurades royales sont là depuis fin janvier avec de superbes spécimens pris en surfcasting pour les plus téméraires. Les petits pagres sont toujours présents partout en rade et les gros ne devraient pas tarder à arriver. Il me tarde de valider les derniers leurres découverts au salon de Clermont-Ferrand et de Nantes et de les compa- rer aux valeurs sûres qui m’ont rapporté des poissons énormes l’année dernière. Les dossiers pour la pêche du thon rouge ont été remplis avec beaucoup d’espoir, pourvu que là encore la déception des plaisanciers ne soit pas à la hauteur de celle des ligneurs et palangriers qui se sont vu refuser quelques bagues par an alors que le quota annuel a explosé, là encore toujours les mêmes qui raflent tout. L’intelligence artificielle, en vogue en ce moment, arriverait-elle à corriger certains décisionnaires ?