Candy Shrimp : La carte Sparidés de Fiiish
Petit dernier de la fournée de triplés de Fiiish en 2018, ce leurre imitation crevette séduit tout autant qu’il intrigue. La rédaction a profité de la sécheresse bretonne de cet été pour le mettre à l’épreuve et voir qu’est-ce “Candy” le poisson.
Tandis que la folie du Tenya s’empare de la côte Atlantique, l’enseigne Fiiish arrive cette saison avec une alternative à cette technique à travers son nouveau rejeton, le Candy Shrimp, traduisez “la crevette bonbon”. Or, si chaque leurre de Fiiish est attendu par les pêcheurs comme les cinéastes attendent un film de Tarantino, celui-ci ouvre une nouvelle page dans l’histoire de la marque puisqu’il s’agit de leur premier leurre à imitation crustacé. « Ça faisait plusieurs années que l’on travaillait sur le concept d’un produit crevette » confie Jay de l’équipe Fiiish précisant que la concomitance temporelle entre son leurre et la technique du Tenya est le fruit du hasard. Les enjeux sont donc doubles pour la marque : la nécessité de rester à la hauteur de la réputation des prédécesseurs tout en ouvrant une voie sur un nouveau concept.
Fiiish : du souple au dur
Bien adapter son gram mage au courant est ici plus qu’ ailleurs crucial: rendre une imitation crevette réaliste dans sa nage demande un équilibre poids, courant, animation délicat.
L’invertébré benthique est une friandise très appréciée par de nombreuses espèces et notamment les Sparidés. Et c’est particulièrement à cette famille que se destine le Candy Shrimp. « Dans un contexte morose dû à l’interdiction de prélèvement du bar on a tendance à rester focalisé sur cette espèce. Pourtant les Sparidés sont de grands combattants. Le pagre, par exemple, est une espèce formidable, il est l’une des cibles privilégiées du Candy, mais le griset et la daurade rose sont
également visés » nous explique Jay tout en restant alerte sur la nécessité de ne pas amener ces espèces vers le même destin que le malheureux Labrax. A la volonté de chercher d’autres poissons, il faut ajouter celle de se concentrer sur du leurre dur après plusieurs années de développement de leurres souples, à qui l’on reprochait une certaine fragilité. « On avait déjà ouvert le bal il y a deux ans avec le PowerTail c’est donc plus une confirmation. »
La clé de la réussite : la lenteur
Côté technique, le Candy Shrimp a été conçu avec des rainures sur son ventre et une forme lui confé- rant une nage ondulante sur son axe longitudinale. L’efficacité de ce mouvement dépendra directement de votre animation et disons le tout de suite, elle doit être minimaliste. Mais minimaliste ne veut pas dire simple dans le sens de son application. En effet, il faut éviter tout geste brusque, l’animer tranquillement, en douceur. Les tirées sont plutôt des accompagnements et la lenteur doit être le leitmotiv de votre stratégie. Tout l’intérêt est ici de le faire planer et donc d’imiter au mieux la crevette tout en offrant ce petit plus qu’est l’ondulation. A cela s’ajoute la nécessité de trouver le bon compromis entre grammage et conditions de mer en gardant à l’esprit que l’on ne cherche pas à ressembler à un poisson mais à un crustacé et l'on devra donc donner l’impression d’être encore plus léger dans l’eau. Ce leurre mériterait, dans le
futur, de disposer d’autres poids puisqu’il est aujourd’hui décliné en 30, 60 et 90 g.
Du bord au large
Utilisable aussi bien du bord qu’au large, en dérive qu’en eaux dormantes, on pourrait schématiser les animations à employer de cette manière : à la côte, dans des zones de faible courant, ramenerle tranquillement en linéaire avec quelques décollages du fond occasionnels en conservant le contact lors de la descente puisque c’est souvent à ce moment que ça tape. En bateau, préférez la « semi traction » à savoir de douces montées et descentes avec un retour sur le fond à chaque élévation de canne.
Pour quels postes ?
Le leurre travaille sur le fond et doit suivre les reliefs présents sous l’eau, il est donc conseillé de pêcher les zones plates avec quelques ridens, des petits rochers, les zones sableuses ou de prospecter entre les cailloux. Les têtes de roche s’avèreront plus techniques et seront réservées aux pratiquants avertis.
L’inspecteur gadget
Etant donné les contraintes liées à sa zone d’évolution et aux espèces recherchées, les concepteurs Fiiish ont intégré plusieurs astuces. Tout d’abord pour pallier aux touches de fond. Les deux antennes pré-
As a nage naturellement ondulante, vous devrez lui ajouter une animation minimaliste avec pour leitmotiv la lenteur afin de lerendreplanant.
sentes sur l’hameçon ne servent pas qu’au teasing mais ont aussi le rôle d’anti-accroc. Ensuite pallier au manque de lumière. Un effet glow, c’est-à-dire phosporescent, ou UV a été développé afin d’augmenter la visibilité. Enfin, le crochet est continuellement présenté vers le haut pour optimiser le résultat lors de l’attaque de ces poissons tatillons.
Un leurre multi-espèces
Lors de notre sortie nous avons pu constater que sa simplicité d’animation était compensée par un besoin de concentration très important. Une vigilance d’autant plus importante que les pagres et autres grisets recracheront très vite ce bout de plomb au joli design. C’est le prix à payer pour avoir le luxe de venir à la pêche sans un seau rempli de crevette contrairement au Tenya. Mais la principale caractéristique de ce leurre reste toutefois les surprises qu’il peut apporter. En effet, c’est un véritable attrapetout. Tour à tour, sur un après-midi de pêche dans la rade de Brest, nous avons pris du maquereau, du chinchard, manqué un saintpierre, tapé un beau bar maillé, pris plusieurs pagres et même un lieu. Au final, un leurre plus technique qu’il n’y paraît mais qui se révèle plaisant et polyvalent dès qu'on a pris le coup de main.