Pêche en Mer

Embruns compétitio­n

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Pour réussir un championna­t de pêche au large, il faut un complice, la météo. Les 15, 16 et 18 août derniers, elle joua un rôle déterminan­t dans ce qui restera une pleine réussite, la journée du 17 ayant été éludée pour cause de conditions un peu trop musclées et remplacée par celle du samedi, bien qu’un peu écourtée pour cause de remise de prix.

Régis Gautier, le président du club organisate­ur, l’El Dorado de Pornichet, et toute son équipe étaient pleinement soulagés le samedi soir. Car le stress n’avait pas manqué durant toute cette semaine. Le pari était énorme. Le toujours très exigeant Amine Mammeri, le président de la commission Big Game au sein de la FFPS (Fédération française des pêches sportives) qui avait su les séduire pour monter le premier championna­t de France de l’histoire du Big Game sur la façade Atlantique, aura aussi joué avec les horaires des manches et les nerfs des bénévoles contraints de s’adapter. Mais ainsi le voulait la compétitio­n. Parfaiteme­nt maîtrisé chaque jour bien avant l’aube jusqu’à tard le soir, ce championna­t aura été une superbe réussite grâce aussi aux indispensa­bles thons. Car il y en eut et des gros « pépères » soulignant ainsi que la Côte d’Amour, aujourd’hui, pouvait rivaliser avec la Méditerran­ée ce qui, bien sûr, n’a pas échappé à Amine Mammeri.

« J’ai trouvé à Pornichet une structure, un accueil, une équipe motivée avec des gens qui s’entendent bien entre eux. Il y a le championna­t de France, mais nous avons aussi une Coupe de France. Mon idée est ainsi d’alterner championna­t et coupe une fois sur deux en Méditerran­ée et ici, à Pornichet. »

12 équipages dont 5 méditerran­éens

Sur les 12 équipages dont 5 venus de la Méditerran­ée et 2, par la route avec leur bateau, il y eut des fortunes diverses. Un pêcheur vit sa bobine se vider avant la casse « 600 m de fil ! Je n’avais jamais connu cela. Le moulinet fumait. Il était brûlant ». Au moins il n’y eut guère d’épuisement avec le combat. Car un autre pêcheur, lui, lutta durant trois heures sur son Targa 35 avant de casser. Rageant.

Il y eut, aussi, ceux qui connurent la réussite, en particulie­r l’équipage de Bernard Vinches, un homme du terroir qui eut le bonheur sur son Black Pearl II (vous savez, la célèbre Perle noire de Pirates des Caraïbes) de sortir deux thons, un le premier jour et le deuxième le lendemain, à une dizaine de milles au sud de Belle-Île, là où était concentré l’essentiel de la flotte, les skippers ne respectant pas toujours, au demeurant, l’espace d’un demi-mille entre chaque embarcatio­n. Mais les thons étaient là. Le mercredi, il y eut quatre départs, deux décrochés, deux thons ramenés au bord des bateaux et sept requins peau bleue qui, bien sûr, ne comptaient pas. La règle à respecter, puisque le championna­t était en no-kill, était simple, amener le thon au bord du bateau, ne pas le sortir de l’eau, l’immobilise­r avec un lasso, le mesurer avec une pige de 2,10 m spécialeme­nt conçue pour l’épreuve alors qu’un équipier filmait la scène pour que le poisson soit bien homologué. Le jeudi, il y eut quatre thons, un de 2,05 m sur l’Atlantis de Régis Gautier, un de 1,60 m sur Fishing Blue où était Sandrine Combes, un de 1,90 m sur Kono combattu avec succès par Patrick Bordais et, enfin, un poisson exceptionn­el sur Black Pearl II, la pige s’avérant beaucoup trop petite pour le mesurer précisémen­t. Il s’agissait d’un thon de 200 kilos au minimum. Finalement, le plus difficile fut, à la limite, de trouver des appâts frais. En effet, sur zone, les maquereaux étaient discrets et la plupart des équipages durent entamer la pêche avec les sardines destinées au broumé. Heureuseme­nt, il y eut quand même des lisettes (petits maquereaux) qui s’avérèrent très précieuses dans la quête des neuf thons rouges qui se firent prendre par la patrouille des compétiteu­rs. C’est à l’hippodrome de Pornichet que Bernard Vinches et son équipage reçurent un exemplaire du célèbre vase de Sèvres offert par la présidence de la République, ceci en présence du maire de Pornichet, Jean-Claude Pelleteur, du sénateur Christophe Priou, et du président du comité régional FFPS des Pays de la Loire, Jean-Claude Bouron. La pêche du thon rouge en Atlantique qui fut révélée au niveau récréatif il y a quatre ou cinq ans est donc bien une réalité et le port de Pornichet est parfaiteme­nt adapté pour servir de base

de départ vers ces zones qui vont de la bouée SN 1, à l’extrémité de l’estuaire de la Loire, jusqu’au sud de Belle-Île. Le no-kill, qui est strictemen­t imposé avec cette espèce si on ne possède pas la bague adéquate, aura été parfaiteme­nt vécu par les poissons qui, sous nos yeux, sont repartis bien vivants dans leur élément. Le fait aussi que les hameçons imposés furent des circle hooks est aussi un gage de sécurité pour ne pas blesser le thon. Alors, la Coupe de France en 2019 à Pornichet ? La balle est dans le camp de l’El Dorado.

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 ??  ?? Texte et photos de Maxence Ponroy
Texte et photos de Maxence Ponroy
 ??  ?? Après immobilisa­tion, les spécimens devaient être mesurés à l’aide d’une pige de 2,10 m spécialeme­nt conçue pour l’épreuve alors qu’un équipier filmait la scène afin d’homologuer la prise.
Après immobilisa­tion, les spécimens devaient être mesurés à l’aide d’une pige de 2,10 m spécialeme­nt conçue pour l’épreuve alors qu’un équipier filmait la scène afin d’homologuer la prise.
 ??  ?? Le podium du championna­t de France Big Game 2018.
Le podium du championna­t de France Big Game 2018.
 ??  ?? Le no-kill était de rigueur et la procédure était d’amener le thon au bord du bateau, ne pas le sortir de l’eau et l’immobilise­r avec un lasso.
Le no-kill était de rigueur et la procédure était d’amener le thon au bord du bateau, ne pas le sortir de l’eau et l’immobilise­r avec un lasso.

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