Pêchez votre bar record !
En cette fin d’automne, les gros bars se rapprochent des côtes avec un appétit pantagruélique. C’est le moment de vérifier la solidité de votre matériel et d’être psychologiquement paré au combat. Les rushs puissants de ces beaux spécimens ne pardonnent aucune faiblesse. À vous de jouer pour ferrer votre poisson record !
Même si les nombreuses journées ensoleillées de cette deuxième partie d’automne donnent encore un arrière-goût de vacances, les touristes ont bel et bien repris une vie « normale ». Les marcheurs éparpillés çà et là sur les méandres des chemins côtiers se font de plus en plus rares et les quelques baigneurs qui bravent des eaux dont la température est descendue sous les 15 degrés se comptent, dans la journée, sur les doigts d’une main. Ce « retour au calme » contraste avec l’effervescence qui règne sous l’écume des eaux brassées par la houle d’automne. Les bars, moins méfiants, se sont rapprochés de la côte avec une seule idée en tête : avaler le plus de proies possible pour se constituer un stock de graisse. Le but étant de supporter la disette lors de la période de fraye qui s’étale, selon les régions, du mois de janvier au mois de mars. Mais avant de vous donnez des conseils techniques, j’aimerai tordre le coup à une idée, qui pour beaucoup, est presque devenu un postulat. C’est celle de croire qu’avec la baisse de la température de l’eau, les bars se trouveraient essentiellement sur le fond. Mon expérience m’a maintes fois prouvé le contraire. Toutes les couches d’eau sont à prospecter, et ce, sur tous les postes que vous allez aborder. Négliger la partie supérieure, c’est minimiser fortement vos
Il est communément admis qu' avec la baisse de la température de l'eau, les bars se retrouveraient essentiellement sur le fond. Pourtant, mon expérience m'a maintes fois prouvé le contraire.
chances de capture. Même la pêche aux leurres de surface peut vous valoir quelques belles surprises. En revanche, n’insistez-pas trop avec cette technique, quelques lancers suffisent pour voir si les bars y sont sensibles.
La mobilité : un gage de succès
Pour ma part, je commence généralement avec mes leurres durs préférés qui ont fait leurs preuves toutes saisons confondues. Ces derniers évoluent entre 80 cm et 1,5 m sous la surface de l’eau.
« Un éventail de leurres toujours efficace : Flashminnow 110, Tydeminnow et Carry sand eel. »
Une fois avoir peigné la totalité de la superficie d’un spot, j’utilise alors des leurres que je peux faire évoluer dans toutes les couches d’eau. J’ai ainsi la certitude d’avoir exploité toutes les zones susceptibles d’abriter du poisson avant de tenter ma chance sur un autre poste. J’insiste rarement plus d’un quart d'heure sur un même endroit. Cela ne sert à rien. À moins d’attendre un hypothétique « passage », vous ne ferez que de perdre un temps précieux. Quand les bars se trouvent près du bord, c’est, à coup sûr, qu’ils sont en quête
de proies (poissons fourrage et crustacés en tous genres) chahutées par le ressac. La touche se fait rarement attendre. Sur des postes particulièrement étroits, par exemple un goulet entre deux pointes, quatre ou cinq lancers suffisent. Je ne compte pas le nombre de fois où j’ai ferré un bar dès la première tentative. Autre point important : changer de poste ne nécessite pas d’effectuer des centaines de mètres pour en « trouver » un autre. D’une part, le poisson fourrage se cantonne souvent dans des volumes d’eau assez restreints et très localisés. Et d’autre part, les bars de beaux gabarits (entre 2,5 et 4 kg environ) deviennent de moins en moins grégaires. Ces sujets chassent souvent à deux ou trois. On peut donc passer à côté de très belles opportunités à quelques dizaines de mètres près.
À vingt mètres près…
Pour multiplier les chances d’en pêcher, il est aujourd’hui indispensable d’être particulièrement mobile et de ne pas négliger le moindre poste susceptible d’abriter du poisson. Voici, pour vous en convaincre, une anecdote qui m’est arrivée au printemps dernier. Ce matin là, nous pêchions à deux. Alain avait choisi de se poster à droite d’une petite pointe d’une dizaine de mètres. L’endroit, exigu, ne permettait pas de pêche côte à côte. J’avais donc décidé de pêcher à gauche de cette roche qui nous séparait d’une vingtaine de mètres, pas plus. Le grondement créé par les assauts répétés de la houle contre les roches et la hauteur de cette pointe faisait que nous ne pouvions ni communiquer verbalement, ni visuellement. Après quelques vains lancers, je décidais de me rendre sur un spot qui se situait en prolongement de celui de mon ami. Et là, surprise ! Alain était en train de combattre un joli poisson d’environ deux kilos. Il en avait mis un autre au sec qui avait happé son leurre dès son premier lancer ! Comme quoi, la réussite d’une partie de pêche ne tient parfois qu’à quelques mètres.
Quand pêcher ?
L’avantage de cette saison c’est que l’on peut pêcher du matin au soir. Certes, l’aube et le crépuscule restent des moments à privilégier mais les bars, soucieux d’emmagasiner un maximum de calories, restent actifs tout au long de la journée. Ne vous préoccupez plus de l’état de la mer, du sens du vent, des marées… Pêchez, pêchez, pêchez ! Car, quelles que soient les conditions, les bars doivent trouver de la nourriture. C’est une nécessité biologique. Et grâce aux températures particulièrement clémentes des six derniers mois,quelque chose me dit que la saison de pêche va s’étaler au moins jusqu’à la mi-décembre, voire jusqu’à Noël. Alors, à vos cannes !