Pêche en Mer

La liche de mes rêves

Retour sur deux sessions automnales de folie au leurre dur de surface qui se sont soldées par la prise d’une liche record de 152 centimètre­s. Récit et photos de William.

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out a commencé au début de l’automne 2017, en compagnie de mon père Sergio, Christophe et Laurent. Nous avions décidé de partir pêcher quelques jours à l’aventure sur la belle Méditerran­ée, le long de la côte camarguais­e, à la recherche des chasses de thons, bonites ou pélamides. Les Sparidés et les loups étaient notre seconde option. En ce premier jour nous avons vécu, ce que l’on pourrait appeler, la « traversée du désert ». Beaucoup de navigation, du repérage plutôt bénéfique mais peu d’écailles. Le lendemain nous étions forcés de pêcher des canaux car le vent démontait la mer. Le troisième jour fut le bon, les conditions météo étaient idéales, le plein de motivation et c’est avec un peu de hasard que nous nous trouvions sur une zone où de magnifique­s liches amies suivaient nos leurres jusqu’à la coque du bateau sans jamais les toucher. Avec insistance et sans relâche, nous ne baissons pas les bras et tous nos leurres

Les premières liches dans la filoche

Et à force d’enchaîner les combinaiso­ns et d’affiner nos animations, c’est une heure avant la nuit que Christophe réussit enfin à déclencher une touche, ou plutôt une explosion spectacula­ire à 50 mètres du bateau. S’en suivit un combat interminab­le de plus de vingt-cinq minutes, elle finit par rentrer dans la filoche et ce fut la délivrance, une liche magnifique de plus de 25 kg qui retournera dans son élément après quelques photos. Epuisé par le combat, Christophe me propose d’utiliser son leurre, je ne perds pas un instant et au troisième lancer je suis attelé à mon tour. C’est une belle de près de 15 kg qui vient en récompense. Le soleil à presque disparu et Laurent profite aussi de la dérive avec un combo gagnant, et

c’est soudain, à cinq mètres du bateau, tous le regard figé sur le leurre, qu’une liche sortie de nulle part explose la surface, la gueule grande ouverte, et s’empare du leurre. Un moment et une joie indescript­ibles, surtout quand la prise entre à son tour dans l’épuisette. Nous rentrons au port avec cette sensation d’avoir réussi l’improbable, un triplé de celle que l’on surnomme « le fantôme ».

« On reste sur notre faim »

Un an plus tard, au mois de septembre 2018, Christophe et moi-même n’avions qu’une chose en tête depuis notre dernière session : retourner voir les liches ! Mon père Sergio nous embarque avec son zodiac pour revivre l’aventure, les conditions météo ne sont pas des meilleures mais qu’importe, pourvu qu’elles soient là ! Après la route depuis la Haute-Savoie, nous voilà sur les flots en début d’après-midi. Et d’emblée sur la première dérive, je me fais bloquer à quelques mètres du bateau mais elle se décroche immédiatem­ent sur le premier rush. Plusieurs suivis spectacula­ires nous feront monter le palpitant jusqu’à ce que Christophe prenne enfin la première, et la deuxième pour moi dans la foulée, deux poissons entre 13 et 15 kg. Nous sommes confiants pour les trois jours suivants… le lendemain la météo nous joue encore un mauvais tour et nous oblige à pêcher du bord. Sur les deux derniers jours malheureus­ement nous décrochero­ns plusieurs très belles liches, un manque de réussite qui nous donne encore plus d’envie d’en découdre avec nos amies.

Bloqué par une liche record

Un mois plus tard, octobre 2018, impossible de nous retenir, l’envie est trop forte, comme une addiction ! Une fenêtre météo favorable, des températur­es élevées pour la saison, une mer

encore à 19°C, c’est reparti ! Le Cap 400 attelé, nous reprenons la direction de notre « eau » promise, la Méditerran­ée, avec mon binôme Christophe pour seulement une journée et demi de pêche. C’est au petit bonheur la chance que nous nous y rendons, puisque nous n’avions aucune info et il était impossible de savoir si elles étaient encore actives où si elles avaient déjà migré vers les côtes d’Afrique et du Maghreb. Avant le lever du jour nous sommes déjà sur les lieux, motivés comme jamais, et après plus de cinq heures et des centaines de lancers : pas la moindre liche à l’horizon ! Malgré le doute, en début d’après-midi, et ce sur les premiers lancers, je suis bloqué par une liche énorme qui m’ouvre les triples sur un rush surpuissan­t. Christophe enchaîne aussitôt avec une splendide 120 cm, elles sont encore là ! Après plusieurs dérives, mon leurre se fait intercepte­r par une locomotive, le combat dure une éternité jusqu’à ce qu’on l’aperçoive enfin, une géante ! Une liche hors norme monte à bord, la mesure tombe 152 cm ! On n’en revient pas, c’est un record surréalist­e. Christophe me mitraille de photos pour relâcher rapidement ce trésor. Je me remets dans la pêche difficilem­ent encore sur mon nuage, la nuit commence à pointer le bout de son nez quand une énorme chasse explose à quelques centaines de mètres de nous. On fonce dessus immédiatem­ent, Christophe lance dedans et se retrouve directemen­t attelé à du lourd, pendant qu’il gère le premier rush interminab­le mon leurre se fait violemment happer devant le bateau suivi d’un démarrage monstre qui m’explose la tresse, la folie ! Je reprends mes esprits pour suivre au moteur celle de Christophe qui lui a pris pas loin de 200 mètres de tresse. Elle finit par se rendre, encore un poisson de l’espace, 141 cm de dinguerie ! Un bon resto pour fêter l’exploit, une courte nuit pleine de rêves et nous y retournons dès l’aube pour la matinée. Difficile de vous décrire ce que nous avons encore vécu pendant ces quelques heures, quatre grandes liches monteront encore à bord et deux décrochées, des tailles incroyable­s de 130, 135, 138 et 143 cm. Un mélange de folie et de réussite mène parfois à réaliser des exploits. Une session gravée pour longtemps…

C’est le long de la côte camarguais­e que Christophe ferre la première liche : 15 kg.

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y passent… sans résultat. À chaque problème sa solution : l’animation de nos leurres n’était pas adaptée.
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Christophe, ami de longue date de Will, partageait à l’époque les parties de pêche à la carpe sur les grands lacs alpins. Aujourd’hui, les deux compères traquent chaque année les « fantômes ».

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