Retour aux sources !
En 2010, Jeanneau inaugurait sa nouvelle gamme de timonier à vocation pêche avec le Merry Fisher 6 Marlin. Depuis, cette gamme devenue une référence même dans les pays scandinaves, s’est développée et compte à présent quatre modèles. Le nouveau Merry Fisher 605 Marlin permet au constructeur français de proposer à nouveau un modèle d’entrée de gamme, petit certes, mais bourré d’astuces.
Si 2019 débute avec la présentation par Jeanneau de son nouveau navire amiral de la gamme Marlin, le Merry Fisher 895, c’est le benjamin des timoniers à vocation pêche proposés par le chantier vendéen que nous avons l’occasion d’essayer au départ de Port Bourgenay. Pour cet essai, le Merry Fisher 605 Marlin étant équipé d’un combiné Garmin Echomap Plus 70 CV, nous profitons de la présence de Frédéric Lavion, chargé du marché de la pêche récréative chez Garmin et pêcheur confirmé, qui vient découvrir une nouvelle zone de prospection et tenter de dénicher un peu de poisson.
Pour le moment, c’est avec Gwenaëlle, du chantier Jeanneau, que j’embarque à bord du timonier mis à notre disposition par le concessionnaire local Atlantica. Nous sommes sur le début du flot avec un coefficient de 95 et les conditions de mer sont clémentes. Le bateau de notre essai profite du design de type scandinave de ses aînés. Il est pourvu d’aménagements et d’une ergonomie dédiés à la pêche et dispose notamment d’un cockpit et d’une timonerie ouverte communiquant de plain-pied, ce qui facilite le dialogue entre le pilote et les pêcheurs. En cas d’intempéries, cette dernière peut se fermer totalement. Parmi les caractéristiques originales, on note la présence de grandes plateformes de bain qui facilitent l’accès à bord par l’arrière, d’un passavant encastré à tribord et innovation très pratique, d’un tableau de bord coulissant jusqu’à l’arrière de la timonerie pour bénéficier d’un poste de pilotage extérieur. Ce concept sécurise la navigation et les manoeuvres, notamment pour la prise d’un coffre ou l’arrivée au port. Il permet également lors des sorties en solitaire d’intervenir rapidement sur les lignes de traîne et de garder un oeil sur l’eau pendant la pêche en dérive à proximité des hauts-fonds. Côté vie à bord, le Merry Fisher 605 Marlin est équipé d’un évier alimenté par un réservoir d’eau douce de 20 litres, accessible sous l’assise du copilote, et d’une cabine en contrebas composée d’une couchette et d’un WC. La sortie du port se fait en respectant l’alignement matérialisé par des repères fixes et qui définissent l’axe du chenal sécurisé en direction de la marque d’eau
saine visible au large. Gwenaëlle est la barre et elle a placé le poste de conduite en position pilotage extérieur. Sur le tableau arrière, un 115 ch Yamaha 4 temps propulse le bateau, ce qui correspond à la puissance maximale admissible. Notre première destination est la zone des roches du Joanne située à un mille au sud du port. Il ne nous faut que quelques minutes pour l’atteindre et placer le bateau en dérive dans le courant de flot. Gwen est loin d’être une pêcheuse confirmée, mais sur les conseils de Frédéric, installé à bord du nouveau Cap Camarat 6.5 CC Série3 avec Vincent Piel, elle utilise un leurre souple Black Minnow de chez Fiiish qui présente l’avantage d’être équipé d’un hameçon rétractable offrant moins de risque d’accroche par le fond.
De la place dans le cockpit
À l’écran, le combiné Echomap Plus de 7 pouces affiche un peu de détection par six mètres de profondeur sur les roches. Gwenn pêche à la verticale du bateau en gardant un oeil sur le sondeur pour faire varier la profondeur de son leurre en fonction des modifications du relief sous-marin. Dans le cockpit, il y a de la place pour que deux pêcheurs puissent pratiquer sans se gêner. L’équipement pêche comprend notamment une paire de porte-cannes encastrée dans les plats-bords, une table de découpe relevable, placée audessus de la motorisation et un vivier situé sous l’assise de l’angle arrière à bâbord. Afin d’optimiser l’espace, les banquettes latérales sont rabattables.
Les dérives sur les roches du Joanne ne donnent pas de touches et nous décidons de pousser plus au sud-est vers une chasse d’oiseaux repérable en surface. C’est l’occasion de tester les performances de la carène qui déjauge rapidement. En vitesse de pointe, le GPS affiche 29 noeuds à 6 100 tr/mn et en croisière, à 4 500 tr/mn, 19 noeuds. C’est suffisant pour un programme de pêche. Aux abords de la chasse, du poisson est détecté mais il ne mord pas. Vincent qui s’est joint à Gwen, s’attèle également à prospecter la zone depuis la proue. Il a une belle touche mais la prise décroche et nous ne saurons pas ce qui était piqué.
Il reste une zone à prospecter. Il s’agit de deux plateaux rocheux situés en face de Jard-sur-Mer. Pour cette dernière navigation,
l’équipage change et c’est Frédéric qui vient me rejoindre à bord du Merry Fisher pendant que Gwen et Vincent embarquent sur le Cap Camarat.
Un agencement asticieux
Cette navigation dans le clapot qui commence à se former permet d’apprécier les qualités marines de la coque du pêche-plaisance. Les dernières dérives de la sortie se font sur les roches de La Brunette et de L’Islatte. Le courant nous porte à l’est ce qui permet de bien prospecter toute la zone. Fred a également une touche mais décroche. Les dérives suivantes ne donneront pas plus de résultat en pêche et le vent s’étant levé, nous décidons de rentrer au port avant que la mer ne forcisse trop. Au final, si nous n’avons pris aucun poisson, cette sortie aura permis de découvrir le nouveau timonier d’entrée de la gamme pêche chez Jeanneau et d’en apprécier les qualités marines ainsi que l’agencement astucieux permettant d’optimiser l’espace à bord. ■