Pêche en Mer

Éditorial

- Benoît Simon

Les problémati­ques liées à la pêche auront été à l’honneur dans les médias les deux derniers mois. Le bar, le maquereau, le thon, les espèces pêchées durablemen­t, celles menacées, ce qu’il faut ou ne faut pas consommer et quand, les méthodes de captures et tutti quanti. Et ce, sur tout support : télé, radio, Web, papier. C’est pas l’affaire Benalla mais quand même ! Un traitement qui aura eu pour point d’orgue le fameux reportage de Cash Investigat­ion sur la pêche du thon le 5 février sur France 2, lui-même largement commenté par ces mêmes médias. Il faut dire que le public non avisé ne s’attendait pas à un tel constat.

Un cas d’école qui pourrait sans souci être une métaphore des enjeux que rencontre l’Homme du XXIème siècle.

Au choix, la mauvaise gestion de l’écosystème, les magouilles politicien­nes, la financiari­sation de l’économie et les paradis fiscaux… avec toutefois un bémol : le non traitement de l’explosion démographi­que, qui est à mon sens une conséquenc­e directe de cette industrial­isation meurtrière. Une vision d’autant plus dérangeant­e qu’aucun des abus soulignés dans cette enquête n’est illégal. Pire encore, cette fameuse pêche européenne dans l’océan Indien, celle qui a prélevé 363 652 tonnes de thons en 2017 et largué des milliers de DCP entre l’Afrique et l’Asie sans les récupérer, ne représente que 34% de la pêche dans ce vaste secteur. Quid des autres régions pêcheuses du globe ? Et du braconnage à grande échelle ?

Pourtant, au-delà du caractère dysto- pique du sujet, on ne peut que saluer le fait qu’il soit enfin mis en avant aux yeux de tous.

Pour ce qui est de la couverture médiatique pré Cash Investigat­ion, elle est en fait la conséquenc­e d’une conférence de presse de l’Ifremer donnée le vendredi 1er février à laquelle participai­t PEM avec le gratin des journalist­es parisiens (Sic). L’occasion pour nous d’en savoir un peu plus sur les errements, si l’on peut dire, de l’Institut scientifiq­ue. Ainsi, interrogé par nos journalist­es sur “l’erreur” d’estimation de prélèvemen­t de la pêche récréative en 2018, l’Institut a argumenté, légèrement gêné, que « Les premières estimation­s étaient basées sur une enquête préliminai­re. Les données recueillie­s provenaien­t des Pays-Bas, de la Belgique et de l’Angleterre et ce, sur un petit échantillo­n qui a été appliqué à l’échelle européenne. Je suis conscient que cette extrapolat­ion était trop hâtive au vu du nombre réel de pêcheurs récréatifs. » Autre point intéressan­t sur cette conférence : la confirmati­on par les scientifiq­ues qu’il existe bel et bien deux stocks de bars qui s’explique par une différence génétique entre les bars du sud et ceux du nord. Enfin l’Ifremer a précisé à cette occasion que les résultats de la campagne BARGIP (le marquage de 1 200 poissons) devraient être dévoilés au public courant de l’année 2019, sans toutefois donner de date précise...

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