FFPS-FFPM : un beau mariage qui vire au divorce
Cette année va marquer l’histoire de la FFPS (Fédération Française des Pêches Sportives).
En effet, depuis le congrès national, au Cap d’Agde, où le divorce fut définitivement consommé entre la FFPM (Fédération Française de Pêche en Mer) et la toute nouvelle FFPS, les Pays de la Loire, et plus précisément la Loire-Atlantique où sont concentrés les clubs bateau, faisaient preuve d’une allégeance totale envers la seule fédération habilitée à accorder des titres nationaux. Mais le beau mariage a viré au divorce.
Il y eut, dans un premier temps, un tremblement de terre lors de l’assemblée générale de l’El Dorado club à Pornichet. Nombreux étaient ceux qui souhaitaient quitter la FFPS pour rejoindre la Fédération nationale des pêcheurs plaisanciers (FNPP) et son dynamique président, Jean Kieffer. On y allait tout droit quand, au moment du vote, le nombre de votants se retrouva proche du parfait avec 85 bulletins pour 100 adhérents.
« Nos statuts veulent que pour prendre une telle décision, il faut les deux-tiers des voix. Là, on a récupéré, comme par hasard, des voix de gens que l’on ne voyait jamais. Le souhait, majoritaire pourtant, de quitter la FFPS a donc été rejeté. Mais que nous rapporte la FFPS si ce n’est le fait de nous prélever 45 euros par adhérent et 30 euros pour chaque bateau pour le thon ? On refile 5500 euros à la fédé mais pour quoi faire ? ». Les propos sont du président de l’El Dorado, Régis Gautier.
Son homologue, au sein du Skäl Club, ancien club nazairien basé aujourd’hui à Pornichet, aura posé la même question à ses adhérents, quelques jours plus tard, le 27 janvier. Mais la réponse fut, là, plus nette. Le Skäl fort de ses 105 membres aura voté majoritairement pour une sortie de la FFPS.
« C’est simple. On part chez Kieffer. On a eu 44 votes pour, 14 contres et 5 abstentions. Les concours fédéraux c’est fini. Mais nous conservons nos propres concours internes en les ouvrant à ceux qui le souhaitent et ceci sans objectif, dorénavant, de qualification. Et nous organiserons aussi notre Challenge Atlantique au thon du 13 au 16 août prochains », précise Fred Muller, président du Skäl. C’est un réel séisme. La FFPS déjà diminuée par l’éclatement de la FFPM dont elle était issue, va devoir s’interroger. Entre bord et bateau, en gros, elle représente 3000 licenciés. Elle en a perdu 1/30ème sur une seule assemblée générale et en aurait perdu 1/15ème si l’El Dorado avait suivi. C’est, d’ailleurs, peut-être reculer pour mieux sauter. Pour les compétiteurs en bateau, tout va se compliquer. Le Skäl n’organisera plus de concours. Il en reste deux, celui de l’El Dorado, le célèbre Challenge dorades qui se déroulera les 8 et 9 juin prochains, et également un challenge dit « Spécial dorades » qui aura lieu les 4 et 5 mai. Il sera mis sur pied par le TFSN (Team Fishing Saint-Nazaire), un des rares clubs qui a échappé aux turbulences. Quant au SNPM (Saint-Nazaire Pêche en Mer) qui engendra de multiples champions de France, d’Europe et des médaillés mondiaux en bateau, il est en souffrance. L’organigramme de la FFPS dans les Pays de la Loire a, d’ailleurs, laissé en blanc, à l’heure où nous écrivons, les cases destinées au président, secrétaire ou trésorier. Vu la pénurie, les candidats aux qualifications nationales seront très vite invités à aller disputer des épreuves en dehors de leur comité pour se qualifier car trois concours sont obligatoires par saison pour obtenir le précieux sésame. « Y’a comme un malaise... », remarquerait-on autour du « zinc ». L’assemblée du comité régional Pays de la Loire de la FFPS, début février, aura sans doute été animée, mais c’est surtout celle des 23 et 24 février, nationale cette fois, à SaintGilles-Croix-de-Vie, qui sera suivie avec attention. Elle porte, pudiquement, le nom de « réunion annuelle d’information » dans la mesure où la véritable assemblée de la FFPS regroupe eau douce et eau de mer. Là, on discutera uniquement entre gens de mer. Il s’agira du 3ème rendez-vous du genre. Et si la FFPS veut s’installer dans le temps, il faudra que ses dirigeants se posent les bonnes questions. Car il ne faudrait pas que ce qui se passe dans les Pays de la Loire vire à l’épidémie…