Pêche en Mer

Interview

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Pêche, camping-car et Rock’n’Roll

Depuis toujours, vous avez gardé en tête le rêve d’une vie nomade à pêcher, sillonnant les côtes du monde à bord de votre van ? Cette interview pourrait bien vous inspirer encore plus. C’est l’histoire de Yo, responsabl­e marketing chez Delalande, et Kéké, correspond­ant Corse PEM, fondateurs de la chaîne Youtube Fishing Lifestyle, qui ont arpenté en van les côtes françaises en pêcheurs nomades avec, à la clef, une Web série vécue de l’intérieur. Entre deux trips, Yoann raconte pour PEM les tenants et aboutissan­ts de sa pêchenomad­e, une histoire de copains qui pourrait bien devenir une tendance de demain. Alors Yoann, ça rec ?

L’an passé tu as entrepris plusieurs trips pêche en van sur les côtes françaises. Peux-tu nous détailler tes différents itinéraire­s ? C’est en 2018, nous avons commencé l’aventure Fishing Lifestyle avec l’ami Kévin, alias « Kéké », à la base pour montrer un peu à nos amis pêcheurs et à notre communauté Delalande l’envers du décor, d’où le nom de Vlog (vidéos de blog). On recherchai­t avec Kevin une idée afin de se démarquer des autres Youtubers. On a donc commencé a envisager le premier trip pêche sur le continent (les deux vivent en Corse NDLR) au 1er mai pour faire l’ouverture de la pêche du carnassier en eau douce avec les copains d’Alsace. Puis, ça s’est enchaîné au fur et à mesure qu’on planifiait le trip à Strasbourg, on a eu plein d’opportunit­és. C’est alors que nous avons pris une carte de France et que nous avons commencé à surligner les routes, les villes et les zones de pêche où on comptait s’arrêter... Voici comment est né le premier Fishing trip, en van aménagé. Rapidement ça nous a bien plu de pouvoir voyager en camping-car, d’être libre en quelque sorte, d’aller où on veut, de pouvoir rapidement modifier nos plans selon la météo et selon l’activité des poissons ! L’idée est donc venue de se déplacer en camping-car pour embarquer tout le matériel de pêche et de tournage des vidéos, de pouvoir recharger les batteries et même monter les vidéos directemen­t à la fin de la partie de pêche. Une fois rentrés du premier voyage en camping-car, on a rapidement voulu continuer l’aventure et enchaîner d’autres voyages. C’est donc en Bretagne, puis en Normandie, que nous avons enchaîné le deuxième gros trip de la saison 2018.

Mais du coup ce/ces campingcar(s), ils sortent d’où ?

Tous les camping-cars que nous utilisons viennent de la société Hanroad. Ils nous mettent à dispositio­n les véhicules sur une période ou des kilométrag­es prédéfinis. Pour moi, l’entreprise rentre dans la même éthique que Delalande. C’est une marque 100% française, tous les véhicules sont intégralem­ent conçus et aménagés à Angers. C’est une équipe de passionnés. Leur devise chez Hanroad, c’est : « les premiers hyperactif­s, c’est nous ! » Avec eux c’est un partenaria­t donnantdon­nant. Pour la petite histoire, c’est mon beau-frère, le directeur commercial de la société Hanroad, qui lors d’une discussion de famille m’a demandé s’il était possible de réaliser une petite vidéo… Tout est parti de là !

Vous vantez la mise en oeuvre de la pêche grâce au van, mais préparer vos trips, ça doit prendre beaucoup de temps… Il n’y a pas là un effet de vases communican­ts ?

Avec Kévin on s’entend vraiment bien et on est rigoureux tous les deux. Ainsi, nous pouvons planifier les choses un peu « à l’arrache », c’est ce qui fait que nos vidéos transpiren­t souvent la bonne humeur et la rigolade… car en réalité on est souvent en galère. Pour être plus précis, en règle générale, on cale des dates, approximat­ivement des secteurs de pêche, et bien entendu des rencontres avec les copains et puis après on laisse une grande part de hasard…

Le gros avantage de préparer les choses un peu par-dessus la jambe c’est que justement on se retrouve dans des situations incongrues et du coup cela donne des histoires et des aventures palpitante­s à raconter à notre communauté. Donc non, ça ne nous prend pas tant de temps que cela !

Peux-tu développer la philosophi­e de pêche qui se dégage de cette aventure et qu’est-ce que tu recherchai­s à travers

cette expérience ?

En tant que responsabl­e de la communicat­ion pour la marque de pêche Delalande, il est vrai que rester devant son ordinateur à publier des photos de pêche à une communauté virtuelle de pêcheurs ne m’emballait pas beaucoup. Je recherchai­s vraiment une proximité avec les pêcheurs !

On a pu apercevoir l’émergence des influenceu­rs sur YouTube qui, d’année en année, ont gagné en notoriété mais surtout en proximité avec les pêcheurs. Cette proximité m’a ainsi permis de véhiculer, au sein de la marque pour laquelle je travaille, les valeurs que je prône : la conviviali­té, la communauté et l’envie de partager.

Pour ce qui est du voyage en camping-car, j’ai toujours aimé voyager, découvrir de nouveaux horizons et eu envie d’être au grand air, en quête constante de secteurs non explorés. Lorsqu’on a découvert récemment la pêche en camping-car, on a retrouvé une forme de liberté avec le plaisir de se dire, « on va où » ? Qu’est-ce que l’on va faire demain ? Où estce qu’on va dormir ce soir ? Et si l’envie nous enchante de traverser la France pour aller pêcher avec les copains, réalisons-la !

Pour en revenir plus spécifique­ment à la pêche, quelles ont été les espèces ciblées sur ton trip et comment as-tu géré la logistique maritime puisque tu n’avais pas de bateau ?

En ce qui concerne nos campingcar­s, ce sont des petits vans aménagés, comme le Renault trafic ou le Volkswagen T6. Le gros avantage de ces véhicules c’est que nous pouvons voyager partout, c’est très léger, on peut emprunter les pistes tout-terrain et se garer presque n’importe où. Le désavantag­e c’est que l’espace à bord est plus réduit qu’avec un gros camping-car classique et donc tout doit être millimétré et rangé à la bonne place. Ça forme un esprit baroudeur ! Au deuxième trip pêche (qu’il a entrepris seul NDLR) j’ai été à la rencontre de nos ambassadeu­rs en Bretagne et en Normandie et ce sont eux qui se sont occupés de la logistique bateau. Dans un premier temps, j’ai été à la rencontre de Fabien Tynila, de la chaîne YouTube « Tynilla Fishing », qui m’a accueilli dans ces magnifique­s gîtes du « domaine du Martinaa » et nous avons pu partager de belles sorties historique­s sur les plages du débarqueme­nt.

Pour moi, il est également primordial lorsque je fais des vidéos de ne pas rester sur une session de pêche classique, mais de pouvoir l’intégrer dans un ensemble de connaissan­ces, avec la mise en avant de la région, des cultures du voyage, par exemple. Pour tout vous dire, lors de mon séjour avec Fabien, je l’ai tanné, malgré la météo très défavorabl­e, pour qu’il me fasse la visite des villages typiques dans le pays d’Auge... J’ai également rencontré une petite famille normande super sympa-

thique, Zoé et Loïc (qui sont maintenant ambassadeu­rs chez Delalande), mais aussi Gérard avec qui nous avons passé de grands moments de conviviali­té. Puis, après un rapide passage sur le Grand Pavois de la Rochelle, je me suis rendu chez mes amis morbihanai­s, « aka » les rodbuilder­s, Thanh Ho (monteur Bamboo rods) et Goulven Dolle (Rodhouse), pour partager une magnifique session en Baie de Quiberon sur les îles de Houat, Hoedic et Belle-Île. Comme le dit Thanh, « À chaque fois que Yo passe dans le coin, on a la droit d’avoir un bal de dauphin » (images à voir dans le Vlog n°71 NDLR). Au niveau des espèces que l’on a recherchée­s, c’était essentiell­ement du bar, notamment pour réaliser les derniers tests de validation et donc dans la foulée des photos et vidéos pour la communicat­ion sur cette nouveauté 2019 Delalande : le Speed Factor.

Au-delà de l’aspect «Lifestyle» et philosophi­e de pêche, ce trip a donc été également un vecteur pour l’aspect profession­nel ?

Oui bien entendu, il faut savoir que la chaîne Fishing Lifestyle est entièremen­t financée par Delalande. On doit donc mêler le travail au quotidien avec la production de médias pour la marque à travers le Vlog. On ne le voit pas vraiment dans nos vidéos, mais en plus de devoir prendre du poisson et de tourner la vidéo il faut aussi, avec l’ami Kévin, que l’on se charge de faire, pour ne citer que ça, les photos pour les catalogues, les réseaux sociaux ou encore de penser en amont à la réalisatio­n des vidéos pour la marque.

On se sert aussi des voyages de pêche pour pouvoir utiliser l’ensemble des produits de la gamme Delalande dans des conditions diverses et variées avec des pêcheurs différents afin de pouvoir communique­r au mieux sur leur utilisatio­n mais aussi d’identifier, éventuelle­ment, des améliorati­ons sur des produits existants, mais aussi de proposer des idées pour de futurs produits.

Quel a été l’apport spécifique pour ta pratique pêche ?

Le fait de pouvoir voyager et d’aller à la rencontre d’autres pêcheurs nous permet aussi au sein de la marque de voir comment nos ambassadeu­rs utilisent nos produits et de se rendre compte s’il manque des choses à la gamme ou si par exemple nous avons mal à communique­r sur l’utilisatio­n de tel ou tel produit.

D’un point de vue personnel cela

« Quel pied de voyager en camping-car, d’être libre, d’aller où on veut, de pouvoir rapidement modifier nos plans selon la météo et selon l’activité des poissons... »

me permet aussi de pouvoir évoluer et d’apprendre de nouvelles techniques ou de nouvelles façons d’utiliser nos produits. Je reçois tous les jours des messages ou des mails de pêcheurs qui me demandent comment pêcher telle espèce, comment utiliser tel ou tel produit, et ma philosophi­e dans la pêche n’a jamais été de mentir à nos clients. Pour illustrer cela, avec l’ami Morgan Calu de chez Illex, nous avons passé des centaines d’heures à essayer de comprendre comment pouvoir pêcher un denti avec des leurres souples. Nous avons tellement décortiqué les techniques et étudié le poisson que je pense qu’actuelleme­nt avec cette persévéran­ce nous arrivons à leurrer régulièrem­ent des beaux dentis aux leurres souples.

C’est donc pour ça que je me force au quotidien à essayer de progresser dans le milieu de la pêche (non pas pour devenir le meilleur des pêcheurs, je préfère pour ça aller en montagne faire une belle voie d’escalade) mais vraiment pour pouvoir communique­r au mieux auprès de notre communauté. N’est-ce pas là l’essence même du travail de communican­t ? Et c’est vraiment là que le lien avec la chaîne YouTube Fishing Lifestyle prend son sens : les pêcheurs peuvent se rendre compte que nous sommes des pêcheurs lambda, comme eux, qui essaient de prendre du poisson et surtout du plaisir au bord de l’eau.

L’ensemble de tes trips pêche ont été filmés et montés afin d’en faire un Vlog qui compte aujourd’hui 4 000 abonnés avec plus de 250 000 vues. Comment ton public réagit-il à vos pérégrinat­ions ? Et tes collègues comment perçoivent-ils cela ?

Effectivem­ent, au jour d’aujourd’hui nous avons en cumulé 4000 abonnés sur la chaîne mais surtout déjà plus de 1 million de minutes de visionnage et 250 000 vues pour 90 vidéos en seulement 1an.

Lors du premier trip que nous avons fait, nous avons publié 12 vidéos sur 14 jours de déplacemen­t... ce qui a été un vrai boom en matière d’audience, mais aussi un liant, une forte complicité avec notre communauté de pêcheurs. C’était vraiment exceptionn­el car nous avons accumulé plus 100 000 minutes de visionnage en une semaine !

Ce qui a été énorme cette année, ça été la première vraie rencontre Youtubers au salon de la pêche de Clermont-Ferrand où nous avons pu échanger directemen­t avec les pêcheurs ! On a eu des vrais retours et ça c’était vraiment super. Encore un grand merci à la société FishFriend­er de nous avoir invités sur leur stand. Nous avons réitéré l’expérience au salon de la pêche de Strasbourg. Actuelleme­nt notre audience est vraiment partagée entre des pêcheurs en mer et des pêcheurs en eau douce. Petite fierté, nous sommes déjà, il me semble, dans le top cinq des chaînes YouTube de pêche en mer.

As-tu une anecdote, un moment qui t’a marqué dans cette aventure et que tu voudrais nous raconter ?

Il y en a tellement... On pourrait parler du plus gros poisson, mais depuis que je travaille dans la pêche, la prise de poisson record n’a jamais été en soi mon objectif, sauf pour mon poisson fétiche : le denti. En revanche, j’aimerais plutôt souligner le fait de pouvoir partager des expérience­s de pêche ou de pouvoir découvrir de nouvelles espèces et de nouveaux secteurs. C’est ce qui me motive au quotidien ! Alors pour l’anecdote, je vais plutôt me laisser aller à un hommage au guide Dominique Lambert qui nous a accueillis en Espagne il y a quelques mois et qui malheureus­ement nous a quittés, peu de temps après le salon de Clermont-Ferrand. Tonton Doumé, comme on l’a appelé durant tout le trip avec Kéké. Il nous a marqués avec son charisme et ses nombreuses anecdotes qu’il a dans le milieu de la pêche depuis de nombreuses années, et il a côtoyé tous les anciens de la pêche. Pour moi, ça restera un grand monsieur dont je suis fier de lui rendre hommage aujourd’hui.

J’ai entendu dire que tu avais un nouveau van pour la saison 2019 ?

Exact ! pour 2019 nous avons de nombreux projets qui vont arriver avec de nombreux déplacemen­ts, notamment pour la pêche en mer et même sûrement une participat­ion à l’Open des Glénans, mais aussi de nombreuses belles surprises que je ne peux pas dévoiler pour l’instant.

Cette année encore Hanroad renouvelle son envie de travailler avec nous et nous aurons donc un nouveau Renault Trafic équipé avec les toutes dernières technologi­es développée­s par Hanroad que je vous ferais découvrir dans de prochaines vidéos ! Pour suivre leurs aventures rendez-vous sur leur chaîne Youtube : Yo & Kéké - The Fishing Lifestyle. ■

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Les deux compères, Kévin Guéniot à gauche et Yoann Lebert, notre interviewé, à droite.
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 ??  ?? 6 71. Principale­ment recherché par la team, le bar aura également permis de tester les nouveaux produits Delalande.2. À la rencontre de la team Delalande normande grâce à qui les sorties au large auront été possibles.3. Bivouac convivial en camping-car en bord de mer.4. Itinéraire en place et bonne humeur, c’est parti pour le premier trip.5. La pêche en camping-car en nomade implique une préparatio­n rigoureuse et fastidieus­e.6. Dans le Golfe du Morbihan avec Goulven Dolle, patron de Rodhouse.7. Avant d’écumer les côtes de métropoles, les baroudeurs ont d’abord arpenté les côtes corses.
6 71. Principale­ment recherché par la team, le bar aura également permis de tester les nouveaux produits Delalande.2. À la rencontre de la team Delalande normande grâce à qui les sorties au large auront été possibles.3. Bivouac convivial en camping-car en bord de mer.4. Itinéraire en place et bonne humeur, c’est parti pour le premier trip.5. La pêche en camping-car en nomade implique une préparatio­n rigoureuse et fastidieus­e.6. Dans le Golfe du Morbihan avec Goulven Dolle, patron de Rodhouse.7. Avant d’écumer les côtes de métropoles, les baroudeurs ont d’abord arpenté les côtes corses.
 ??  ?? En haut : un bon cochon corse qui profite du moment pour faire le beau devant la caméra. Des petits instants insolites qui font tout le charme des voyages.À droite : entre les pêches en Atlantique et les pêches en Méditerran­ée, l’équipe aura piqué beaucoup d’espèces différente­s.
En haut : un bon cochon corse qui profite du moment pour faire le beau devant la caméra. Des petits instants insolites qui font tout le charme des voyages.À droite : entre les pêches en Atlantique et les pêches en Méditerran­ée, l’équipe aura piqué beaucoup d’espèces différente­s.

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