Pêche en Mer

Coucou ! Les revoilà !

- De notre correspond­ant Max Ponroy

Ce fut un curieux mois de février. On était habitué quand la mer se voulait calme à s’aventurer au large « polarisé » de la tête aux pieds. La météo en a décidé autrement pour le plus grand plaisir de ceux qui quittaient les grandes agglomérat­ions des Pays de la Loire pour se précipiter sur les plages des stations balnéaires.

Les poissons proches du bord ont ainsi retrouvé prématurém­ent des embarcatio­ns qui les perturbent en règle générale quelques mois plus tard. Au large, par contre, tout est resté dans la normalité. Car si le soleil a inondé cette période, ce n’est pas pour autant que l’eau s’est réchauffée. Ainsi, les pêcheurs ont pu retrouver leurs chers merlans qu’ils n’avaient pas pu côtoyer les semaines précédente­s du fait des conditions très défavorabl­es, vent et pluie. Sur des fonds de 20 à 25 mètres, ils étaient nombreux à proximité de l’Astrolabe ou à côté de la basse du Turc, près du phare de la Banche. Les premières dorades grises ont aussi effectué leur rapprochem­ent. Ce n’est pas vraiment une surprise car elles sont de plus en plus sédentaris­ées, mais leur activité était déjà soutenue. Dans un couple de mois elles seront grainées, voire un peu avant. On le répète chaque année : ne prenez que les poissons qui mesurent au moins 30 cm. En dessous, il s’agit de femelles grainées à cette époque. Au-delà de cette taille, il s’agit de mâles.

Fin mars, vont arriver les premiers maquereaux, les orphies, les chinchards, autrement dit les éclaireurs qui, en fonction de leur ponctualit­é, déterminer­ont la saison halieutiqu­e.

Le reste de l’actualité s’est résumé en bilans, ceux des clubs de pêche dont certains ont été animés par des turbulence­s (Cf. embruns pêche pages 10 et 12). Mais, après tout, ainsi est la vie associativ­e.

On a aussi parlé pêche au tribunal correction­nel de Nantes. Là, nous n’étions plus dans le récréatif mais dans le trafic internatio­nal de civelles. Les fédération­s de pêche et associatio­ns environnem­entales ont fait corps face à neuf prévenus soupçonnés d’être les auteurs d’un trafic de civelles qui fut démantelé par les gendarmes de Loire-Atlantique. Les alevins d’anguilles prélevés en Loire, dans l’Estuaire jusqu’à Nantes, valent une fortune. Un mareyeur nazairien a écopé de deux ans de prison et 30.000 euros d’amende. Les autres prévenus ont écopé de peine de prison dont une majorité avec sursis. Mais les amendes sont très lourdes, les bateaux, véhicules comptes bancaires ayant été saisis. Les parties civiles ont obtenu 230.000 euros au titre du préjudice écologique selon notre confrère Presse-Océan. À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ignorons s’il y a eu appel. Mais même si la civelle vaut 300 euros le kilo cela fait cher l’addition.

Mais il faut croire que l’alevin de l’anguille est si courtisé qu’il n’effraie plus. Quelques jours plus tard, les 12 et 13 février, toujours selon Presse-Océan, huit pêcheurs dont trois de Loire-Atlantique ont fait l’objet d’un procès-verbal pour les infraction­s à leurs obligation­s déclarativ­es. Chassez le naturel, il revient au galop...

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