Le sar, le roi des eaux turbulentes
Nous arrivons là, avec le dernier prétendant, dans le monde du chaos et du tumulte. Le patron des eaux agitées, le Poséidon des Sparidés : le sar.
Nous parlerons du sar noir, car il convient mieux à la démonstration. Il en existe pourtant bien d’autres espèces, de sars. Des plus colorés aux plus ternes. Tous ont un point commun : leur amour de la roche.
Les zones idéales
Comme notre introduction l’évoque si bien, le sar est le Roi du domaine de l’ombre et de la roche. Il vit dans la roche, et il y domine. Le sar noir, l’un des plus gros de nos eaux, passe le plus clair de son temps invisible. Il ne sort de ses caches qu’à la faveur de la nuit, ce qui explique, peut-être, la teinte de sa robe. Il est aussi reconnaissable aux stries qui jalonnent ses flancs, et à cette virgule de teinte noire qui conclue sa tête, au niveau de la nuque. On trouve le sar partout où se trouve la roche. Des digues côtières aux bancs de roches situés au large, là où le cailloux est maître, le sar y règne.
Les conditions idéales
Le sar mange habituellement à même la roche. Il n’a, à priori, pas besoin que la mer ne soit agitée pour se nourrir. Il lui suffit d’arracher quelques moules du rocher, ou de courser un crabe, pour qu’il soit rassasié. Il a tout cela à portée sur sa zone. Toutefois, lorsque la mer bouge, sa cache devient plus une cage de machine à laver qu’une zone nourricière. Alors il sort, à l’extérieur de sa cache, pour se nourrir. Cela sera vrai pour le pêcheur au flotteur qui le pêchera à même le rocher de la digue, mais aussi pour le pêcheur en surfcasting qui ira le chercher près des bancs de roches. Une bonne mer bien agitée sera alors le signe qu’il faut sortir les cannes.
Les habitudes
Je m’arrêterais sur ces conditions particulières, décrites dans la phrase précédente. Une mauvaise mer nous évoque la
présence de gros sars qui sont sortis de la roche. Ils ne vont pas manger tout de suite, préférant que la mer fasse son travail. Ils resteront pourtant à proximité du rocher, pendant plusieurs heures. Ce n’est qu’une fois la mer retombée que la houle de fond poussera progressivement la nourriture jusqu’à la côte. Là, nous prendrons les sars qui suivront cette manne nourricière. En dehors de ce cas très particulier, il sera difficile de prendre des gros sars en surfcasting. Il vaudra mieux se retourner sur des techniques qui nous donneront accès à la roche, comme la pêche au flotteur. Le sar n’est pas très exigeant sur le plan de l’horaire de pêche. Il est disponible quand la nourriture l’est aussi, et peu importe le moment ou l’heure.
Les exigences techniques
Le sar est un poisson puissant. Il est non seulement doté d’une solide mâchoire, mais au-delà de ça, il est musclé et véritablement puissant. On peut en comprendre la raison facilement, car encavé dans ses rochers il doit résister aux courants. Il est habitué aux fortes conditions de vie, et lorsqu’il est piqué il s’avère être un aussi fort combattant que la daurade. Pour ces raisons, on le pêche avec un matériel digne de lui. Les montages ne sont pas là pour rire, alors exit les lignes à vairon, ou à marbré. On table sur du costaud, capable de résister aux zones, parfois rocailleuses, sur lesquelles on le pêche. Il faudra pêcher lourd, simplement pour éviter de dériver dans ces conditions de pêche difficiles. Au-delà de ça, rien de particulier à signaler, quand le sar est là, il mange.
Les appâts requis
Le sar, comme tous les Sparidés, consomme des vers, des crustacés et des coquillages. Néanmoins, pour des questions de pratique, on aura pas besoin d’emporter autant d’appâts que pour la daurade. Le ver américain donne d’excellents résultats, le bibi aussi. Enfin, le roi des appâts, je cite : le couteau. Le couteau remporte la palme pour les gros sars noirs. Je vous invite à les ficeler avec du fil élastique, car la dentition avant du sar lui permet d’arracher très facilement les chairs. Quand la mer bouge, cela sera le meilleur moyen d’éviter les déconvenues. ■