Pêche en Mer

Fort courant, pêchez fin !

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Les très forts courants auront un effet diamétrale­ment opposé. On aura tendance à plomber plus. Erreur ! Il faut au contraire diminuer la résistance dans l’eau, donc pêcher fin. La tresse offre de superbes opportunit­és dans ce sens. Elle permet de demeurer en direct avec le poisson. Vous atteindrez plus vite un fond de 50 m avec une tresse fine et un plomb ou un jig léger qu’avec un nylon en 50 centièmes et un lest de 250 gr. En plus, il n’y aura pas d’effet de type « bannière », cet arc de cercle sous l’eau provoqué par la force du courant qui vous fait percevoir la touche avec deux ou trois secondes de retard ce qui est préjudicia­ble. D’autre part, un fort coefficien­t, c’est beaucoup de courant donc une nourriture, sur le fond, qui s’éparpille propulsée par les éléments. Les poissons en raffolent. Car on en arrive à ces derniers. Il y a ceux qui excellent dans le courant, ceux qui s’en protègent. Il y en a certains qui ne sortiront qu’à des moments précis de la marée, d’autres qui ne feront qu’une apparition très brève au moment des étales. Il ne faut, d’ailleurs, pas croire que ce sont les plus redoutable­s prédateurs qui composent le mieux avec les courants. Prenez le bar, par exemple, au large. Il sera à l’affût, protégé du courant, caché derrière une roche. Il surgira sur quelques mètres seulement pour foncer dans un petit banc de poissons fourrage qui, lui, sera ballotté dans le courant. Il en va pour les poissons comme pour les grands fauves. Il y a les sprinters qui s’épuisent d’autant plus vite qu’il y a de forts courants, les coureurs de fond capables de poursuivre leur proie. Cette animation sous l’eau sera aussi fonction de la morphologi­e des espèces. Les daurades, les pagres, seront toujours plus à l’aise dans un fort courant que des Gadidés qui ne sont pas réputés pour l’aimer. En général, dès qu’il forcit trop, les tacauds iront se réfugier et les lieus n’auront guère plus le désir de partir en chasse. On rencontrer­a aussi des espèces qui, quant à elles, ne retrouvero­nt l’appétit que sur de petits coefficien­ts et l’étale, comme les pageots. Les congres, eux aussi, mais avec quelques nuances quand même, sont plutôt réputés pour ne sortir de leur repère que lors des étales. Quant aux poissons plats, ils sont insensible­s, apparemmen­t, aux effets des marées, attendant simplement qu’une proie passe à proximité.

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