Pêche en Mer

Le congre sur épave

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C’est un genre qui a encore ses adeptes. Pêcher le congre est plus une spécialité de nos jours des profession­nels. Depuis que cette espèce a été rayée des concours en bateau à l’époque où seul le poids comptait, rares sont les amateurs à la rechercher. Il y a une raison à cela, même si elle n’est pas la seule. Les congres, le long des côtes, au petit large, ont disparu progressiv­ement. Ils ont été trop prélevés. Il ne reste plus que de petits spécimens de 3 à 5 kg voire des « sifflets » qu’il convient de remettre, dès leur pêche, dans leur élément. Toutefois, les épaves éloignées ont su en conserver de très beaux. Dans cette ferraille, certains ont grandi dans le cadre qu’ils avaient choisi d’occuper. Le congre n’a pas de prédateur. Des plongeurs sous-marins en ont repéré qui, vu leur taille, auraient de réels problèmes pour sortir de leur antre, se contentant des proies, tacauds le plus souvent, qui s’aventurent dans leur périmètre. Mais il en existe aussi qui ont conservé toute leur liberté dans cet environnem­ent qui leur convient si bien. Pêcher le congre sur une épave exige que l’on se fixe uniquement sur l’espèce. C’est un des rares cas de figure où, pour augmenter les chances de réussite, il faudra mouiller. Il est clair que tout mouillage sur la structure de l’épave serait à très hautes risques pour tout ce qui rejoindrai­t le fond. Il faudra ainsi s’éloigner de l’épave parfois d’une centaine de mètres en fonction du courant et de son orientatio­n afin de laisser à ce mouillage le temps d’atteindre l’objectif qu’on lui aura fixé. Une fois l’ancre ou le gros grappin posés sur le fond, progressiv­ement on laissera alors du bout défiler jusqu’à ce que l’on se retrouve pratiqueme­nt à toucher l’épave, tout ceci, bien sûr, avec l’aide du sondeur et du traceur. Pour que l’opération réussisse il faudra une mer plutôt calme et un courant faible ou modéré. Vous n’aurez plus, ensuite, qu’à réaliser votre montage. Ce sera du classique en fluorocarb­one pour le bas de ligne, un gros appât (filet de maquereau, encornet, casseron ou autres) sur un hameçon de 6/0 à 10/0, le tout ressemblan­t à un classique traînard avec son coulisseau porteur du plomb en amont. C’est simple mais redoutable. Très rapidement, si vous êtes bien positionné, vous aurez de la visite. Il s’agira de très beaux congres en règle générale. Il ne faudra pas patienter après la première touche mais ferrer et brider. Laisser quelques secondes de répit au congre, ce sera l’assurance de le voir rejoindre les protection­s métallique­s de l’épave. Il sera impossible de l’en extraire. Si un congre parvient à accrocher, ne serait-ce que le bout de sa queue sur une ancienne main-courante, ce sera l’échec. Sur épave, avec un tel poisson tout se fait en force. Même lors de la remontée il ne faudra pas lui laisser l’opportunit­é de vous reprendre du fil. Très sincèremen­t, il ne s’agit pas là du genre de pêche que l’on préfère. Mais si vous souhaitez un jour voir un congre de 15 à 20 kilos en surface, alors procédez ainsi sur des épaves au grand large.

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