Montages surfcasting
Le montage de surf est l’âme de toute la technique. Il est le lien, la connexion, l’attraction, le pouvoir du pêcheur sur le poisson. On peut l’envisager grossier ou millimétré, mais là n’est pas la question. Le maître mot est « propreté ». Le montage de surf a vocation à reproduire la vie, avec quelque chose de mort. Par le mot « propreté », entendons le bon équilibre, ce dont est censée être pourvue toute forme de vie. L’équilibre est garant de crédibilité, mais où est-il nécessaire ? L’équilibre est tout d’abord nécessaire dans les longueurs. Savoir attribuer les bonnes longueurs aux conditions de mer, au poisson recherché et à l’appât présenté est indispensable. Il en va de même pour les diamètres, qui sont intrinsèquement liés aux longueurs choisies. Trop fin, ça s’emmêle, trop fort ça ne pêche pas de poisson. L’équilibre, c’est aussi faire des choix adaptés. Opter pour un montage plutôt qu’un autre, c’est avant tout chercher cet équilibre entre exigences des conditions et attentes que nous avons. On peut vouloir pêcher des gros poissons, mais si les conditions ne le permettent pas, il faut se rendre à l’évidence et mettre de l’eau dans son vin. Nous vous proposons dans ce numéro six montages.
Je les utilise personnellement, et ils constituent l’essentiel de ce que je considère nécessaire dans notre merveilleux pays, de Menton à Dunkerque. Quelques réglages ou adaptations suffiront à couvrir plus de 95% de vos besoins, alors quoi de plus motivant que d’aller ensemble à la découverte de cette trousse à montage ?
Motivé je le suis, mais le serez-vous ? Question.
1 MONTAGE FONCTIONNEL À DEUX EMPILES La configuration de montage
Le montage se compose de deux empiles. Nous entendons la définition de l’empile par : « qui est
suspendu ». Cette définition est pourtant erronée, car dans la plus grande majorité des cas, les empiles sont posées au sol, comme la totalité du montage d’ailleurs. La grande longueur de fil sortie du moulinet est en effet posée sur le sol, ce que vous pouvez voir de visu à chaque fois que vous lancez. Il convient donc que les conditions de pêche soient acceptables pour que ce montage soit utilisé. La première empile est fixée juste au-dessous de la terminaison supérieure. La seconde doit être impérativement fixée au-dessous de l’hameçon de la première empile, montage pendu à la verticale. Si le second montage venait à être fixé au-dessus de cet hameçon, l’emmêlage serait inévitable !
Les bonnes conditions d’utilisation
Le montage à deux empiles est fonctionnel dans à peu près toutes les conditions de pêche. Idéalement, je le préconise pour des eaux légèrement agitées à agitées. Cela peut aller d’une mer calme, mais avec un courant soutenu, à une mer bien formée sans être forte. L’avantage du montage est d’offrir de bonnes longueurs d’empiles, pour autoriser le mouvement des appâts. Personnellement, les conditions optimales sont celles qui mettent en oeuvre un courant régulier. Ce dernier étendra les empiles et les fera naviguer, parfois au-dessus du fond. En action de pêche, vous remarquerez immédiatement la bonne ou la mauvaise cohésion du montage avec la situation sous l’eau. Si vraiment les différents réglages qui vous sont apportés dans les tableaux de la fiche de montage ne suffisent pas à éviter totalement les ennuis, changez de montage. Il ne sert à rien d’insister inutilement.
Les poissons ciblés
Ce montage est surtout adapté aux poissons de fond. Les Sparidés sont en tête, mais on peut aussi prendre des poissons plats. Pour les pélagiques, il faut absolument du courant, et la présence d’une houle de fond est souhaitable. Sans elle, les empiles restent trop au fond et les appâts ont du mal à décoller. Il n’est pas idéal pour les poissons qui naviguent entre deux eaux comme les mulets, les maquereaux, chinchards ou orphies.
Les précautions d’emploi L’empile du bas pose le risque d’entrer en contact avec le plomb. L’utilisation du plomb grappin est donc dépendante du diamètre de l’empile du bas, et surtout de la présence de courant. Lorsque le courant étend les empiles, cela peut passer avec un grappin, mais sans courant c’est l’emmêlement assuré. Dans ce cas, on préfère les plombs de type conique ou pyramidal. Je préconise également de n’utiliser que des esches d’un volume restreint. La limite haute est un coquillage de la taille d’une madeleine. Plus les appâts sont gros, plus ils offrent de résistance à l’eau, et plus ils conduisent à l’emmêlement du bas de ligne.
Ajustements possibles
Il est possible de réaliser une petite queue de rat pour l’empile du bas. Un démarrage (au niveau de la connexion au corps de ligne) en 50/100 suivie d’un 40 et d’un 30/100 en pointe, de longueurs dégressives, fait merveille lorsque les conditions de mer sont difficiles. La longueur totale du montage peut aussi faire l’objet d’ajustements. Cela dépendra de la longueur de la canne, car une canne de 4,65 m offrira plus d’amplitude de lancer qu’une autre de 4,20 m. Au niveau des empiles, cela donne plus de latitude pour la longueur.
D’une manière générale, je conseille d’allonger autant que possible les deux empiles. Cela va dépendre bien évidemment des conditions de pêche, et dans ce cadre, la présence de courant est une aide indéniable.
2 MONTAGE À TROIS EMPILES COURTES
La configuration de montage Que voilà un montage particulier... Il fait partie de ceux qui m’amusent le plus, car il nous permet d’aller contre un grand nombre d’idées reçues. La première de ces idées est celle qui nous pousse à lancer le plus loin possible, car avec lui on va lancer dans les premiers mètres devant nous. Nous trouvons sur ce montage trois empiles, courtes. Nous trouvons également une portion de Nylon qui en réalité vient simplement allonger le montage situé plus haut. Pourquoi donc cette étrange conception ? Tout bêtement pour permettre le positionnement des petites empiles en surface. Cette stratégie répond à certains besoins bien spécifiques, comme par exemple le passage en surface de différentes espèces de poissons. Qui n’a jamais vu ces poissons marauder juste sous la pellicule d’eau ? Eh bien ce montage est celui qu’il vous faut.
Les bonnes conditions d’utilisation
Ce montage réglable s’employe dans toutes les conditions de mer, du moment qu’il y ait une bonne raison de l’utiliser. Il va de soi que si la mer est déchaînée, les poissons ne seront pas en surface... Il peut néanmoins arriver que nous voyons des vagues se déployer, et que dans une eau claire les poissons longent ces vagues. Alors ces conditions précises peuvent nous inciter à déployer le montage cicontre. Même si les petites empiles sont immergées, à ne serait-ce que 20 centimètres de la surface, vous ne pourriez le faire avec un autre montage.
Les poissons ciblés
Sont très clairement ciblés ici les mulets qui adoptent exactement le comportement mentionné plus haut, mais également les maquereaux, les chinchards, les oblades, les orphies. Il ne sera pas impossible non plus qu’un bar en chasse s’intéresse à ces appâts présentés de cette manière, mais cela reste plus rare.
Les précautions d’emploi
La première condition est de pratiquer une pêche à vue. Cela sous-entend que le message doit être vu, donc à proximité immédiate de la plage. Cela peut représenter quelques dizaines de mètres, et dépend également de la pente de la plage. Plus la pente est importante, plus la longueur de Nylon sous le montage doit être importante, pour que le plomb repose sur le sol, et que les empiles soient portées en hauteur. Comme on ne lance pas bien loin, cette longueur peut être de plusieurs mètres. La canne sera maintenue plutôt verticale, et la ligne ne devra jamais être couchée au fond.
Ajustements possibles
La longueur de la portion inférieure est bien entendue à ajuster. Les empiles devront aussi l’être en fonction des appâts qu’elles portent. Plus les appâts sont gros, plus le diamètre devra être important, et la longueur courte. Il faudra trouver le juste équilibre entre vie et naturel, comme toujours.
D’une manière générale, je conseille de garder un oeil constant en toute bordure, car très souvent il s’y passe des choses que l’on ne voit pas. On peut être plutôt motivé par la prise d’une grosse daurade ou par celle d’un gros bar, mais tenter de pêcher ces espèces de bordure est aussi très amusant. La balle est désormais dans votre camp.
3 MONTAGE CLASSIQUE À TROIS EMPILES
La configuration de montage Le montage classique à trois empiles est le montage roi de l’Atlantique, et plus généralement de toutes les mers à marnage.Trois empiles sont superposées pour « étager » la présentation des appâts. On entend par étager ce qui en réalité ne l’est pas. Je le rappelle, à plusieurs dizaines de mètres du bord, le montage est collé au fond, il repose. Il est donc illusoire de croire que la tension de la ligne décolle les empiles et qu’elles se retrouvent ainsi en suspension. Non, elles sont sur le fond. Le jeu consiste donc à trouver la bonne longueur, et le bon diamètre, qui feront vivre l’ensemble de concert.
Les bonnes conditions d’utilisation
On utilise pas un tel montage dans une mer lisse comme un miroir. Pas assez de vie, pas assez de mouvement ! Non, ce montage aime que ça chahute. Il aime le brassage, à condition d’avoir été apprêté correctement. À condition également que la mer n’atteigne pas des sommets en matière de violence, car si ce montage est l’un des plus résistants qui soi dans le mauvais temps, tout à une limite ! Les bonnes conditions sont un un sol propre remué par une mer bien déliée. Plus les vagues sont rapprochées, et plus le montage est amené à souffrir. Idéalement, les vagues roulent régulièrement, plus sous forme de houle qu’avec l’apparence d’une machine à laver. La présence de courants est recommandée pour que puissent naviguer
correctement les appâts sur le fond.
Les poissons ciblés
Les poissons ciblés sont essentiellement ceux qui fréquentent de telles eaux agitées. Cela va des poissons plats au bar, mais aussi merlans et Sparidés (comme le sar).
Les précautions d’emploi
La présence de trois empiles impose tout de même quelques précautions. Ne revenons pas sur la gestion des diamètres ou des longueurs, mais attachons-nous à une chose encore plus importante : la position de la ligne par rapport au courant. La chose à éviter est que le corps de ligne se retrouve aligné avec la direction du courant. Si cela venait à être le cas, les empiles longerait le corps de ligne. Elles s’y emmêleraient sûrement, créant ainsi de jolis tas de noeuds. Idéalement, la ligne sera prise par le courant, et la ligne maintenue tendue, bien à la verticale. Une légère diminution de la tension permettra un léger mouvement latéral, mais sans trop. S’il n’y a pas de courant et que seules les vagues sont actives, alors les conditions de pêche ne seront pas idéales, car les empiles se trouveraient dans
une configuration identique à celle décrite plus haut.
Ajustements possibles
Vous pouvez ajuster la longueur des empiles. Il n’est pas obligatoire de les calibrer à longueurs égales. Vous pouvez par exemple décider de raccourcir les deux du haut pour gagner un peu sur la longueur de la dernière, surtout s’il n’y a pas de vagues, mais du courant. Vous pouvez faire une très courte en haut, une moyenne au milieu et une plus longue en bas. Ainsi chacune des empiles aura un comportement différent. Si une prend plus que les deux autres, déduisez-en que le poisson répond mieux à telle longueur qu’à telle autre. Tout ceci est question de réglage et d’intuition en cours de pêche. Ce montage est un incontournable autour duquel nous pouvons tourner tout au long de l’année. Il n’est en rien restrictif, mis à part peut être pour les mers très calmes où d’autres montages seront indéniablement plus performants.
4 MONTAGE À DEUX EMPILES DYNAMIQUES
La configuration de montage
Là est un montage très apprécié en Méditerranée, et pour cause : il s’adresse à tous les poissons difficiles. Il est constitué de deux empiles, mais si j’ai choisi de le présenter en tant que tel, c’est que son fonctionnement est différent du précédent. Nous retrouvons un traînard, mais également une petite empile. L’empile du haut est courte, et l’empile du bas est longue. Comme nous allons le découvrir juste après, ce montage est un montage dynamique, il fonctionne d’une certaine façon. On pourrait trouver incohérente la différence de longueur entre le traînard du bas et l’empile du haut, mais vous allez voir que bien au contraire, tout est question de mouvement.
Les bonnes conditions d’utilisation
Ce montage est à utiliser avec un léger courant. Il faudra utiliser une plombée parfaitement fixe sur laquelle le courant glisse. Le courant permettra l’étalement du traînard, pour commencer. S’il est assez long, il pourra onduler, et avec un appât léger, cela se décollera du fond, ce qui est excellent pour des espèces comme le bar ou les Sparidés. La petite empile du haut, elle est bien plus courte. Par contre, ce que l’on va rechercher est une animation naturelle apportée par la pression du courant latéral. La ligne sera prise par le courant, et une fois le plomb stabilisé, elle va produire un ventre. Au niveau du montage, cela va engendrer une orientation différente. Le haut du montage va dériver en aval du plomb. La tension de la ligne est très importante, la ligne doit être relativement molle. Il faudra donner un peu de mou juste après que la ligne ait été parfaitement tendue. Ce mou permettra la formation du ventre.Ainsi, le haut du montage va osciller dans le courant, et la petite empile sera vivante et mobile. Elle restera normalement sur le fond, ce qui nous donnera un traînard qui s’élève au-dessus du sol, et une empile qui reste collée au fond. Vous verrez rapidement la différence entre l’appât qui prend et celui qui ne prend pas. Parfois même, les deux hameçons prendront.
Les poissons ciblés
Nous ciblons ici essentiellement le bar et les Sparidés.
Les précautions d’emploi
Le positionnement de la ligne et sa tension sont extrêmement importants. On ne peut obtenir de bons résultats avec ce montage s’il est tendu, ou du moins, s’il n’est pas au summum de son potentiel lorsqu’il est tendu. Il lui faut vivre sous l’eau. J’insiste également sur le poids du plomb. Je privilégie personnellement le plomb bombe à chaque fois que je le peux, mais si le courant est un peu trop fort il dérape. Le plomb pyramidal est alors celui que je conseille pour bien ancrer la ligne. La présence du traînard rend difficile l’utilisation du grappin.
Ajustements possibles
Si vous devez utiliser un grappin, prenez soin de remonter le point de fixation du traînard d’au moins vingt centimètres. Cela est vrai pour tous les montages de ce numéro. Ce faisant, vous limitez les risques d’emmêlements. Je conseille également d’utiliser des billes de polystyrène pour alléger l’appât situé sur le traînard du bas. Une ou deux perles flottantes permettent de diminuer la densité de l’appât et améliorent considérablement le comportement du montage. Cette astuce est connue dans le monde de la compétition, et nous sommes ici en présence d’un montage qui le supporte remarquablement bien.
D’une façon générale, ce montage convient idéalement en mer Méditerranée. Il est redoutable sur les marbrés, mais aussi sur les daurades. Les cas sont rares où il devient indispensable d’utiliser un plomb coulissant. Il fera aussi le taff dans les eaux du sud-ouest.
5 MONTAGE COULISSANT
La configuration de montage Nous touchons là à un montage plus viril, et aussi plutôt original, parce que coulissant sans en avoir l’air. Nous avons une grande empile qui sera destinée à porter un bel appât, pour un beau poisson. Nous avons aussi un gros émerillon qui sert de coulisse.Tel que vous pouvez le voir sur la fiche de montage, si on tire sur l’empile, on fait remonter le plomb. C’est là que ça devient intéressant. D’une part il est conseillé d’utiliser soit un gros plomb conique (ou pyramidal), soit un grappin, de sorte que la ligne soit solidement ancrée dans le sol. Ainsi, lorsqu’un poisson gobe l’appât, il se ferre tout seul grâce à la résistance de la plombée. Par la suite, à force de tirer sur le plomb, celui-ci va sortir du sable et remonter sur la ligne. Ainsi, le poisson se retrouve en bas et le plomb en haut... Quand on pêche du haut d’une digue dont les rochers s’avancent un peu trop, on ne risque plus de voir le plomb se prendre dans les roches. De la même façon sur le sable, le plomb ripe beaucoup moins, et ne s’ancre plus au premier banc de sable venu.
Les bonnes conditions d’utilisation
Il s’agit clairement d’un montage adapté aux pêches de digue, comme nous venons de le voir. Pour ce qui est de la plage, je conseille des conditions de mer viriles, qui promettent de beaux poissons moyennant l’utilisation de beaux appâts. Du moment que l’on peut ancrer le montage, il est utilisable dans les pires conditions.
Les poissons ciblés
Ici nous ciblons les poissons qui gobent, comme le bar, ou le maigre. Nous allons également cibler les raies, ou les congres. Bref, tous les poissons qui ont une taille et un poids relativement important sans être trop difficile au niveau de la prise en gueule. La daurade vous fera de mauvais tours à chaque fois en raison de la présence du plomb en bout de ligne.
Les précautions d’emploi
Ce montage exige quelques précautions. Tout d’abord, j’insiste sur le poids du plomb. Optez pour du lourd, façon 175 grammes, voire plus. Plus le plomb est lourd, meilleurs est l’auto-ferrage. Ensuite, ne lésinez pas sur les diamètres de fil. Il est hors de question de flirter avec la finesse, et ce pour deux raisons : la violence du choc au moment où le poisson arrache le plomb du sol, et la friction engendrée par le point de coulissement de la ligne dans l’émerillon. Pour cette partie qui est en frottement, je préconise un minimum de 50/100, mais c’est vraiment un minimum. S’il vous plaît ne risquez pas plus bas, vous allez casser ! Personnellement, j’utilise du 60/100 et je vérifie le Nylon régulièrement pour éliminer tout risque. Je vous conseille ensuite d’utiliser des Nylons raides qui ne vrillent pas. La conception du montage peut entraîner une torsade autour de la zone « haute » si le Nylon est trop souple.
Ajustements possibles
Ce montage peut être équipé d’une agrafe porte plomb dotée d’un accroche-appât, comme il en existe dans le commerce (voire Gemini). Vous pouvez aussi utiliser des grappins dotés d’un accroche-appât (Breakaway). L’accroche-appât facilite le lancer de ce montage, comme de ceux qui portent des empiles. Cela est d’autant plus vrai que le vent est de la partie. N’hésitez pas à l’utiliser, si vous le réglez de la bonne façon, il n’y aura aucun problème.
6 MONTAGE TRAÎNARD EN QUEUE DE RAT
La configuration de montage Nous terminons notre trousse à bas de ligne par un grand classique : le montage traînard. Ce montage est largement plébiscité dans la moitié sud de la France, bien qu’il soit particulièrement mal aimé par de nombreux pêcheurs. La configuration présentée ici fait appel à un traînard en queue de rat. Le concept de la queue de rat m’a été apporté par la pêche à la mouche. J’ai réalisé mes premiers traînards avec des queues de rat conçues pour la mouche, vraiment. L’avantage est d’offrir beaucoup de rigidité au niveau du plomb, et une grande souplesse au niveau de l’hameçon. De plus, la discrétion n’est pas pénalisée du fait du diamètre de pointe, en même temps que nous limitons les risques d’emmêlements. Ce montage permet de réaliser des traînards de plusieurs mètres de long, avec des risques minimes.
Les bonnes conditions d’utilisation
Ce montage est idéal par mer calme, et de préférence avec du courant. Sans courant, l’efficacité sera moindre, on lui préfèrera un montage coulissant. Dès que le courant fait son apparition, alors la queue de rat dévoile ses charmes et son efficacité. On peut accepter une mer légèrement agitée, mais à condition que la houle de fond ne soit pas présente. Quelques vagues de surface ne feront pas de mal à un traînard.
Les poissons ciblés
Ici, les Sparidés sont les premiers visés. Néanmoins, je n’exclurais aucune autre espèce, car avec un peu d’imagination nous allons voir plus loin que nous pouvons prendre à peu près tout ce qui porte des nageoires !
Les précautions d’emploi
Ce que je préconise fortement est de s’entraîner à réaliser des noeuds propres. Le double baril renversé est le noeud idéal. Il permet d’abouter deux Nylons dans l’axe du montage, sans qu’aucun coude ne se forme. Il faudra veiller à lubrifier le Nylon pour qu’il glisse sans gauffrer au serrage. Je déconseille aussi de dépasser la limite entre deux diamètres, pour la réalisation de la queue de rat. Il ne faut surtout pas que deux diamètres soient espacés de plus de 15/100, sinon la différence de rigidité posera des problèmes. De la même façon, et dans le même esprit, on réalise une queue de rat avec des diamètres différents d’un même Nylon. Si on mélange les modèles, on risque de se retrouver avec un Nylon plus raide qu’un autre, et là, c’est la cata !
Ajustements possibles L’ajustement principal est l’allongement du traînard. Avec ce style de queue de rat, vous pouvez monter à deux, trois, voire quatre mètres de long. Pourquoi aussi long ? Parce qu’avec l’aide de perles flottantes vous pouvez décoller l’appât dans les courants, et ainsi venir chercher les poissons à fleur de la surface. Les Espagnols sont spécialistes dans cette stratégie qui ouvre absolument toutes les portes à qui sait s’aventurer !
Ainsi se termine notre trousse à montages. J’ai volontairement exclu le montage sur plomb coulissant, bien qu’il représente la base de nombreux pêcheurs. Je pense, en effet, que tout le monde en connaît le fonctionnement et les particularités, alors j’ai préféré tabler sur des montages plus typiques pour le surfcasting. Nous allons maintenant nous promener du côté des leurres, pour en comprendre les fonctionnements.