Pêche en Mer

n Éloge du bourrinage par Guillaume Fourrier

Nous connaisson­s un printemps totalement inédit. Le COVID-19 frappe le monde entier et nous sommes invités à rester chez nous. La pêche me manque et ma première envie est d’envoyer du pâté aux poissons nageurs.

- Texte et photos de Guillaume Fourrier

Alors que nous sommes en pleine période de confinemen­t, la pêche est interdite en eau douce comme en mer. Un coup de massue pour les pêcheurs qui feront une ouverture à la maison. Le port de plaisance est fermé. Les journées sont longues et je meurs d’envie d’arpenter les roches ou sortir le paddle board pour taquiner le bar aux poissons nageurs. Ces pêches sont vraiment excitantes. Ramener un leurre pleine balle est surprenant. Les suivis et touches le sont tout autant. Être stoppé par un bar de 2 kg alors qu’on « bourrine », voilà une situation qui marque les esprits. Quand je sors un jerkbait, c’est mon pattern (schéma) favori : bourriner. Évidemment, j’ai tout essayé en matière d’animations, notamment devant des bars refusant de prendre le leurre.

Mais aujourd’hui, je suis souvent en bateau, au large, à pratiquer des pêches verticales très variées, aux leurres souples comme aux appâts (tenya, palangrott­e…). Alors, quand je prends ma planche de stand-up paddle ou quand je pars longer la côte à pied, canne en main, j’ai une folle envie de me vider la tête, de bourriner. Ce n’est pas seulement un défouloir, il s’agit de susciter l’effet de surprise chez les carnassier­s.

Il va y avoir du sport

Il m’est arrivé, lorsque je débutais, de bourriner pendant plus de 3 heures, seul, avec un Yozuri Crystal Laser 110, un Rapala CDMag 110 ou un Sliver de la même marque. Ça ne nous rajeunit pas ! Du « power fishing » comme on l’aime. Il s’agissait de peigner tous les blocs rocheux d’une grande digue de plusieurs kilomètres. A vrai dire, avec le recul, je ne suis pas convaincu d’avoir fait plus de bar en crapahutan­t sur toutes les roches plutôt qu’à me concentrer plusieurs heures sur les mêmes roches où les bars sont de passage à un moment donné. Une chose est sûre, ce fût de belles sessions sportives et de nombreuses roches m’ont laissé des souvenirs gravés à vie.

A une époque, je maniais souvent mes stickbaits à une cadence élevée. Les leurres qui pouvaient tenir le rythme, tel que le Bonnie 128 d’Illex, le Sammy de Lucky Craft ou encore le Z-Claw de Zenith, étaient lancés le plus loin possible et maniés énergiquem­ent. C’était efficace tout le temps, et particuliè­rement quand il y avait un fort vent latéral. Dans cette configurat­ion l’animation donnait toujours les mêmes effets sur le leurre qui gardait sa trajectoir­e. Récemment, je regardais une vidéo d’Ultimate Fishing sur la pêche du bar en Normandie. Bruno Pebe maniait son Asturie en mode turbot. Récupérati­on rapide, et maniements au rythme soutenu. De jolis bars prennent le leurre de surface, bien souvent engamé. Voilà des pêches que l’on n’oublie pas : énergiques et efficaces.

Wobbling et rolling

Pour les minnows, l’animation est linéaire. Tout se fait au moulinet, canne basse au ras de la surface lorsque la configurat­ion du poste le permet.

En bateau ou en stand-up paddle, la dérive nous donne souvent envie de lancer vite près d’une roche propice avant qu’elle nous passe sous le nez. Il s’agit alors de viser le poste souhaité puis récupérer rapidement. Si les poissons sont actifs, la touche ne doit pas tarder à arriver. La condition du succès est la qualité du leurre. Un jerkbait est efficace en récupérati­on rapide lorsqu’il ne décroche pas. Il faut une bavette suffisamme­nt conséquent­e avec un angle d’environ 45°. La pression de l’eau sur la bavette fait osciller le leurre, soit par un débattemen­t latéral, soit par un mouvement rotatif autour d’un axe dans la longueur du leurre. Ce premier comporteme­nt est appelé wobbling, et le deuxième est appelé rolling. Les schémas sont plus

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