La senne a ses inconditionnels
Il existe encore quelques formes de pêche avec un filet issues de la nuit des temps et qui sont pratiquées dans quelques régions de France attachées aux traditions. Encore présente dans le nord de la France, dans le Morbihan, dans le Sud-ouest, la pêche à la senne conserve ses inconditionnels. Il s’agit toutefois d’une quête au filet qui impose la présence de plusieurs pêcheurs.
Réservée avant tout à quelques professionnels, la senne, chez les récréatifs, est un sport d’équipe que l’on pratique sur le rivage mais déjà avec une belle profondeur d’eau et un grand filet de quelques dizaines de mètres de longueur (pas plus de 50 mètres et 2 ou 3 mètres de hauteur selon l’espèce recherchée). Il faut que la plage soit dégagée et en pente régulière mais assez rapide. Une extrémité du filet est fixée sur une petite embarcation, un canot motorisé qui s’éloigne du rivage pour atteindre une profondeur d’eau respectable de deux mètres environ. L’autre extrémité du filet est halée à terre, sur le sable, par un groupe de pêcheurs. Bateau et pêcheurs remontent ainsi parallèlement sur quelques petites centaines de mètres, le but étant de surprendre des bancs de poissons. À un moment donné l’embarcation rejoint les pêcheurs à terre ce qui provoque la fermeture de la senne. Les poissons sont pris au piège. Les pêcheurs n’ont plus qu’à hisser la senne sur l’estran pour cueillir les prises. Il existe quelques autres versions pour l’utilisation de la senne mais celle-ci est la plus pratiquée. Les espèces de poissons prélevées sont typiques de ceux qui fréquentent les eaux peu profondes du bord : le mulet, les petits harengs et, surtout, les lançons. La pêche à la senne est toutefois très réglementée et soumise à autorisation. Il faut se renseigner auprès des autorités départementales des Territoires et de la mer.