Ubuesque !
Le CIEM (Conseil international pour l’Exploration de la Mer) a subdivisé les côtes de l’Europe en 27 secteurs qui permettent notamment aux scientifiques d’établir des diagnostics sur l’état de la ressource et permettent aussi d’attribuer des quotas de pêche. Les côtes françaises de la mer du Nord à la frontière espagnole, sont ainsi désignées sous les appellations, du nord au sud, 7d, 7e, 7h,
8a et 8b. Le 7 f correspond à la Cornouaille britannique. Du 16 au 18 décembre 2019, le Conseil des ministres européens de la pêche s’est tenu à Bruxelles. Ce fut l’occasion d’évoquer, bien sûr, la question du prélèvement du bar pour les récréatifs. Il fut ainsi abordé le sujet pour les secteurs de 4 b à 7 k (le bar nordique) mais aussi pour les côtes françaises, les pêcheries récréatives des divisions CIEM 8 a et 8 b qui correspondent à celles qui se situent en dessous de ce fameux 48ème parallèle, cette ligne de démarcation où la réglementation pour la pêche du bar est différente selon que l’on soit au nord ou au sud. Concernant le prélèvement par filet, les ministres de la pêche se sont encore distingués avec une petite phrase après chacun des paragraphes sur le nord et le sud : « cette disposition ne s’applique pas aux filets fixes qui ne doivent pas capturer ni retenir le bar européen pendant cette période ». Traduisez, on ne peut pas pêcher le bar au filet en 2020 où que l’on soit. Va falloir mettre sur le bas des tramails des panneaux d’interdiction d’approche destinés à ces nobles poissons. Même Alfred Jarry n’aurait jamais osé prêter de tels propos à son Ubu…