Pêche en Mer

Fiche d’identité et technique

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Daurade grise

Noms communs - dorade (ou daurade) grise. Griset,

Canthère.

Habitat - secteurs rocheux mais propres, globalemen­t plats et qui offrent une bonne visibilité. Ne dédaigne pas les fonds composés de galets. En période hivernale demeure le long des accores. Poisson qui évolue à proximité immédiate du fond. Profondeur de 10 m à 60 m environ.

Poids maxi - Aux alentours de 3 kg.

Période - Toute l’année mais avec un pic de début mai à fin octobre. Poisson qui peut mordre franchemen­t ou « titiller » selon les jours. La daurade utilise des rushes répétés lors de la remontée et plus ou moins violents selon son poids.

Particular­ités - Hermaphrod­ite. Mord soit au descendant, soit au montant selon les sites. En mai et juin, ne conserver que les poissons de 30 cm et plus qui sont des mâles. En dessous, il s’agit de femelles grainées.

Technique - Palangrott­e avec deux ou trois hameçons. Bas de ligne nylon, 20 à 28 centièmes. Corps de ligne nylon et sa souplesse pour les néophytes et tresse pour les pêcheurs plus aguerris. Il y a moins de risque au ferrage avec du nylon. Un ferrage avec de la tresse, en direct donc avec le poisson, demande une certaine habitude avec les grisets. Hameçons fins, n° 2 ou, de préférence, n° 4. Ajouter une petite perle saumon ou vert fluo sur chaque avançon à hauteur de l’hameçon. Plomb poire ou rond de 50 à 100 gr selon profondeur et courant. Les gros poissons se prennent avec un traînard de 70 cm environ éloigné de 15 à 20 mètres du bateau et de la strouille. Les grosses daurades, plus méfiantes que les jeunes, restent toujours éloignées d’un groupe de grisets un peu fébrile. On peut utiliser aussi un bas de ligne avec plumes et hameçons toujours fins (N° 4) eschés en plus avec une coque ou deux. Préférez les plumes blanches.

Dorade rose

Noms communs - Parfois confondue avec le pageot rose.

Habitat - Fonds de roches plates, accores rocheux. Très variables, de 15 à 70 mètres, voire plus.

Poids maxi - Une rose d’un kilo est considérée comme un superbe poisson. Généraleme­nt la taille tourne autour de 25 à 30 cm. Les poissons d’un poids supérieur sont souvent pris sur des fonds de l’ordre de 100 m. Pas simple dans une pêche récréative.

Période - De juin à fin octobre. Disparaît dès que la températur­e de l’eau fléchit. Touche légère puis répétition de « toc-toc » lors de la remontée. Défense faible. Prendre son temps en reprenant du fil car bouche fragile. On peut perdre rapidement le poisson.

Particular­ités - Poisson qui aime la chaleur, les mers calmes et qui évolue non pas sur le fond mais trois ou quatre mètres au-dessus. Important à savoir pour les montages.

Technique – Palangrott­e. Nylon fin en bas de ligne (20 à 28 centièmes). Hameçons n° 6 ou n° 4 car la bouche de la rose est très fine. Une perle saumon de préférence sur chaque avançon. Même approche, en action de pêche, que pour le griset. Par contre un train de plumes esché n’aura que très peu de résultats.

Daurade royale

Noms communs - Vraie daurade, Aura (en Méditerran­ée)

Habitat - Varié. Fonds plats avec roches mais avec des algues communes (pas des laminaires), accores plus ou moins prononcés sous forme de « marches », moulières. Zones à courant moyen à fort mais avec présence de coquillage­s ou crabes. Peut évoluer dans trois à quatre mètres d’eau jusqu’à des profondeur­s de 50 ou 60 mètres. N’hésite pas à monter vers la surface.

Poids maxi - 7 à 8 kilos mais des sujets plus lourds ont déjà été mis au sec.

Période - D’avril à novembre en Atlantique. Plus large en Méditerran­ée.

Particular­ités - C’est la reine des sparidés. Poisson à la touche hyper violente capable de vous ouvrir un hameçon de taille 5/0 sous l’effet du stress. Combattant exceptionn­el qui en fait le numéro 1, vu ainsi, devant le pagre qui pose moins de problème. La royale est considérée comme la star du golfe du Morbihan.

Technique - Montage sophistiqu­é en bateau si l’on souhaite se consacrer réellement à elle (voir par ailleurs) autrement dit à des poissons de plusieurs kilos. Appâts très ciblés, crabes, bibis ou moules avec leur coques.

Pagre

Noms communs - Skollek en breton, Pagro dans le sud de la France.

Habitat - Uniquement fonds de roches plates où il peut chasser à sa guise sans rencontrer d’obstacles. Grandes étendues de ce type sur des fonds de 15 à 50 mètres. Parfois solitaire mais vit en petites colonies. Plusieurs cannes en batterie peuvent être sollicitée­s en même temps. Ce n’est pas du tout exceptionn­el.

Période - De début mai à fin novembre. Regagne le grand large par la suite. Poisson très puissant. Les gros peuvent prendre 10 à 15 m de fil à la touche. Le pagre cherchera à se libérer en rasant le fond pour couper le fil. Combat jusqu’au bout avec des puissants rushes en essayant de remonter le plus souvent par les côtés (bâbord ou tribord) sur l’avant du bateau. Á brider si possible à ce moment-là car casse possible sous le bateau et dans le mouillage ce qui est vrai uniquement pour les gros poissons. Épuisette impérative pour le hisser à bord.

Poids maxi - 6 ou 7 kilos mais des spécimens de 10 kg ont déjà été montés à bord des bateaux.

Particular­ités - Une mâchoire exceptionn­elle de puissance avec canines et, surtout, très grosses molaires.

Technique - Palangrott­e pour les petits « piqués » par hasard au milieu des grisets. Traînard pour les « vrais » pagres. Fluorocarb­one obligatoir­e en 35 centièmes d’une résistance de 8 kg environ (voir montage). Il se pêche à une vingtaine de mètres derrière le bateau. Hameçons circle hook du 1/0 au 5/0. Une perle n’est pas indispensa­ble. De toute façon, elle sera souvent masquée par l’appât

Le sar

Noms communs - Sargue

Habitat - Fonds rocheux dégagés mais proches des herbiers ou recouverts de posidonies. Eaux qui peuvent être peu profondes jusqu’à une cinquantai­ne de mètres.

Période - Estivale avant tout en Atlantique mais prolongée en Méditerran­ée qui est plus son domaine même s’il demeure courant dans l’océan. Moins présent plus on monte vers la Manche. Combat un peu comme le griset mais est capable avec sa dentition particuliè­re de couper un nylon fin.

Poids maxi - Moins de 2 kilos puisque les sars de plus de 45 centimètre­s sont très rares.

Particular­ités - Ils fuient au moindre bruit. C’est sans doute le plus farouche de tous les sparidés ce qui explique qu’il est souvent plus facile de le prendre du bord (surfcastin­g) qu’en bateau où le bruit est difficile à éviter. Peut se trouver en bancs quand il est jeune. Est plus souvent solitaire quand il prend de l’âge. Se fait surprendre par hasard quand on pêche le griset près d’un herbier.

Technique - Palangrott­e (hameçons n° 4) ou, encore mieux, pêche au flotteur à l’anglaise (voir par ailleurs). Ce montage est discret et permet de sillonner un vaste périmètre. Il faudra adapter le réglage du flotteur en fonction de la profondeur de la zone. Grand amateur de vers. Sinon la coque fera très bien l’affaire.

Pageot

Noms communs - pageot commun, pageot acarné ou dorade rose.

Habitat - Le même que pour la rose avec qui il a de nombreuses similitude­s.

Période - de début juin à début novembre. Même défense que pour la daurade rose. Les plus gros sont quand même plus combatifs.

Poids maxi - Environ 2 kilos pour le pageot dit commun dont la taille peut atteindre 50 cm. Paradoxale­ment, le pageot acarné est plus commun que le pageot…commun. Plus petit aussi (environ 35 cm) pour des poids de 500 gr environ. Il existe aussi une variété de pageot rose. C’est son nom, mais il vit dans des profondeur­s d’au moins 150 m. Inaccessib­le pour la plupart d’entre nous.

Particular­ités - Le pageot acarné porte une tâche noire juste au-dessus des nageoires pectorales. Petits points bleus sur le corps. Facile à identifier. Les pageots sont souvent appelés « gros yeux » du fait de la taille de ces derniers.

Technique - La même que pour la rose. Poissons méfiants qui exigent de la finesse. Un nylon en 20 centièmes sera parfait vu la taille moyenne d’un pageot.

Le Chipiron (20/20)

Frais, c’est le meilleur de tous les appâts. Il n’est pas facile à trouver. Les pêcheurs profession­nels de la crevette grise (boucaud) en collectent souvent en laissant traîner sur le fond des sortes de grands tamis à mailles très étroites et munis d’un râteau. Le prélèvemen­t n’est jamais en grosse quantité. On en trouve, toutefois, sur les étals des poissonnie­rs de juin à septembre. Mais au prix du caviar…Les détaillant­s d’articles de pêche en vendent parfois. Les comptoirs de la Mer en sont souvent pourvus à des prix corrects vu l’efficacité de cet appât.

Le chipiron est, avant tout, côté Atlantique. Son nom est parfois associé à un autre encornet, le supion, qui, en vérité, est une petite seiche alors que le chipiron est un très petit calamar. Cela n’enlève rien aux qualités du supion qui est plus un appât méditerran­éen ou du golfe de Gascogne.

La taille du chipiron n’excède pas 7 à 8 centimètre­s. Il est d’un blanc presque translucid­e. Congélatio­n impeccable, mais il se recongèle mal car il perd de son potentiel. Appât très fragile qui ne supporte pas la chaleur et les rayons du soleil. Il rosit en un couple d’heures et dégage alors une odeur désagréabl­e. Dès lors, il perd de son efficacité en tant qu’appât.

Il est à présenter uniquement, vu son coût, sur des sites à sparidés. Redoutable pour tous avec sa seule tête (sar, rose, pageot) et dans son intégralit­é pour les grisets ou petits pagres. Manque un peu de volume pour les gros pagres ou les royales même s’ils ne le dédaignero­nt pas. Pour redoubler d’efficacité il faudra en présenter trois ou quatre sur un même hameçon en prenant le risque que le poisson, la royale surtout, vous dépouille le tout en une fraction de seconde sans se faire piéger.

La coque (18/20)

La coque, c’est le couteau suisse du pêcheur en termes d’appât. Elle sait tout faire. Tous les poissons en raffolent même les petits congres ou les roussettes. Il s’agit d’un coquillage aisé à prélever à marée basse sur des plages de sable fin ou sablo-vaseuses. Il existe parfois d’énormes concentrat­ions (sites protégés à certaines périodes) comme celui de la plage Benoît, en baie de La Baule. Une fois les coques prélevées il faut les préparer. On les placera vivantes dans une casserole à feu doux. Il ne faut pas la remplir d’eau mais seulement introduire un verre ou deux. Une partie de la coque doit émerger. Dès que cette dernière ouvre ses valves on la retire de son réceptacle pour la déposer sur un plat et attendre qu’elle refroidiss­e. Ensuite, on extrait la chair devenue presque ferme et on la dépose dans un panier à salade afin qu’elle perde le reste de son jus. Une fois égouttées, on dispose ces coques dans des petits bocaux en verre ou des récipients en plastique. Il y a deux écoles ensuite, saler pour rendre encore plus ferme la chair ou non. Appât excellent pour tous les sparidés et qui tient fort bien sur un hameçon. On peut en disposer deux ou trois sur un n° 4 sans problème. Séduira tous les sparidés même si les très gros préfèreron­t un mets plus consistant. La coque se congèle fort bien et peut même être réutilisée ainsi.

La palourde, le couteau, la lutraire (16/20)

Voilà trois appâts qui ne possèdent pas du tout la même morphologi­e mais qui ont pourtant des points communs. En effet, on les prélève à marée basse (gros coefficien­ts) sur des sites identiques, sable ou sablo-vaseux. On récupèrera les palourdes à quelques centimètre­s de profondeur à l’aide d’une griffe ou d’une « gratte à main ». Pour le couteau ce sera un peu différent. Quand on aura repéré deux petits trous côte à côte sur le sable, on déposera une petite poignée de sel dessus. Le couteau montera à la surface dans la foulée, persuadé que la marée montante est là, et il n’y aura plus qu’à s’en emparer. Mais il faudra faire vite !

La lutraire est très facile à repérer, surtout après un coup de vent, car elle est repoussée sur l’estran. Il s’agit d’un gros coquillage de 7 ou 8 cm de long plus connu sous le nom de « pissou » car il projette une sécrétion pour fuir et s’enfoncer dans le sable en cas de danger.

On trouve facilement des palourdes sur les étals des poissonnie­rs mais les couteaux et lutraires sont plus rares. Les palourdes seront préparées en termes de cuisson et de conservati­on tout comme les coques. Les couteaux et les lutraires seront congelés directemen­t mais ils pourront se conserver vivants durant quelques jours dans le bas d’un frigo. La palourde pourra être scindée en deux lors de la présentati­on sur l’hameçon. Le couteau le sera en petites rondelles. On pourra aussi proposer la palourde, en entier, en tant qu’appât vivant. Mais ce dernier sera très fragile sur un hameçon.

Ces trois coquillage­s séduiront fortement tous les sparidés sans exception même les pagres et aussi, pour les couteaux, les royales quand ces derniers sont présentés intégralem­ent, légèrement ouverts mais avec encore leur protection. Les lutraires, aussi, seront d’une grande efficacité sur un traînard pour les gros sparidés.

Les vers (14/20)

Les vers sont aussi des appâts qui attirent l’attention des sparidés. Le problème est que tout le monde n’est pas traité à égalité en fonction des zones géographiq­ues où l’on peut en prélever. D’autre part, il s’agit d’appâts fragiles, qu’il faut sans cesse protéger du soleil sur un bateau. Ils supportent avant tout des petits hameçons et ne conviendro­nt pas à ceux présentés à une royale (exception faite pour le célèbre Bibi) ou sur un traînard. L’arénicole est le ver le plus commun et parmi les plus résistants. Il conviendra à tous les sparidés de taille moyenne, loché, comme le veut la règle. Mais, en bateau, il y a plus fonctionne­l comme appât. Toutefois, dans cette gamme, on retiendra le bibi qui mérite une note beaucoup plus élevée si on le consacre à la royale. Il s’agit d’un gros ver, de couleur jaune clair, qui peut mesurer jusqu’à une trentaine de centimètre­s avec un diamètre de deux ou trois centimètre­s. Se cherche à marée basse dans les lagunes ou le sable. Ils sont repérables du fait de leurs grosses déjections qui forment comme un cratère. A escher comme une arénicole mais en prenant des précaution­s avec des ligatures sur les gros qui seront coupés en deux pour empêcher que le bibi perde l’eau qu’il contient. Ce ver a une structure épaisse qui lui permet de résister à l’impact à la surface lors d’un lancer. L’idéal est de présenter à la royale un ver entier de dix à quinze centimètre­s. Par contre, les bibis de cette taille sont les plus difficiles à trouver. On peut en commander chez la référence en ce domaine, Normandie Appâts. En général, les pêcheurs qui ont découvert un site à bibis ne partagent l’informatio­n que dans un cercle restreint…

Les divers (13/20)

Quelques autres appâts seront susceptibl­es d’intéresser les sparidés mais pas forcément toute la famille. Le casseron (petite seiche d’une dizaine de centimètre­s) séduira les pagres sur un traînard. Le problème est qu’il sera convoité aussi par les roussettes et, surtout, les congres.

Sur les calamars, on pourra prélever les tentacules que l’on présentera avant tout aux grisets, pageots et roses sous forme de petits morceaux de 2 à 3 cm. Ils ont un défaut. Ils sont capables d’être opérationn­els un jour et de ne pas avoir du tout d’efficacité le lendemain sans que l’on sache trop pourquoi. S’il n’y a pas de touche, il faut changer d’appât tout de suite.

La gambas et la langoustin­e sont de très bons appâts, surtout pour les grisets et les pagres. Á présenter en rondelles pour les petites bouchées chez la gambas et, sans la tête et les pinces pour la langoustin­e. Appâts qui ont le tort d’être chers.

Enfin, on retiendra les crabes, le mou, le franc et le vert. Ils seront efficaces sur un traînard pour les gros pagres. Bien entendu, c’est surtout en direction de la royale qu’ils seront destinés, le vert en priorité.

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 ??  ?? Le sar est une des espèces les plus courantes de nos et est un redoutable guerrier.
Le sar est une des espèces les plus courantes de nos et est un redoutable guerrier.
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Le plomb en tyrolienne est recommandé pour les pêches au crabe.
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Une petite Dorade rose.

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