Attaquer la saison
Nous y sommes enfin : le printemps ! Les beaux jours arrivent « si si, vous verrez », les journées se rallongent et le changement d’heure permet une pratique plus tardive. Voilà de bons arguments pour dépoussiérer les cannes et piquets de surf.
Annoncer un mois d’avril poissonneux serait vous donner de fausses indications. En effet, ce mois marque une transition forte et significative pour le poisson.
Les poissons d’hiver quittent la côte tandis que les poissons d’été s’en approchent. C’est surtout en fonction des régions qu’il va falloir observer et jouer avec la météo. Comme point de repère, je note souvent l’arrivée des vents de nord-est et est comme indicateurs favorables pour débuter la saison de surfcasting avec un résultat.
Bilan des pêches hivernales
Les pêches hivernales ont apporté de belles surprises avec notamment des gros congres pris sur la côte ouest et surtout en Bretagne sud.
Il n’était pas rare de lire les comptes rendus d’activité avec des poissons de 8 à 10 kilos et dépassant le mètre cinquante.
Pas de chichi, la sardine a été l’appât le plus facile et économique à trouver. Elle s’est surtout révélée redoutablement efficace ! Sur la façade ouest quelques merlans de belle taille sont à noter sur le secteur de La Rochelle.
Toujours côté merlans, dans le Nord ça a été le régal sur la quantité et un peu moins sur la taille qui se situait dans la moyenne : 25/30 cm. Les limandes en plage et sur digue se sont très bien pêchées avec les montages du commerce, à l’instar des poils de balai rouges agrémentés de quelques perles colorées. Question appâts, ce sont les petits tronçons de ver noir (qui se ramasse à la pompe) qui ont donné les meilleurs résultats.Dans le Sud-Est les coups de mer ont permis de faire le plein avec quelques échouages de couteaux, myes et parfois même des bibis pour les plus chanceux ! La trêve respectée de la pêche du bar ne doit pas systématiquement se traduire par une conservation des poissons maillés. En effet, les prises accidentelles de poissons grainés sont encore possibles à cette époque. Nous vous invitons fortement à relâcher ces poissons pour leur laisser le soin de terminer le frai. Par exemple, il n’est pas rare de trouver des bars pleins d’oeufs jusqu’à la fin mai selon les années.
Les indicateurs à surveiller ce mois-ci
L’eau est toujours en mouvement, ce phénomène créé par les marées et surtout par le vent a un impact direct sur notre pratique. Considérer le vent comme unique indicateur n’est pas suffisant à cette période de l’année. La température de l’eau, la couverture nuageuse, les heures du lever et coucher du soleil, la lune, voilà bon nombre d’indicateurs à surveiller. N’oubliez pas de les noter dans votre carnet de pêche pour solidifier votre expérience.
Les courants sont aussi des ponts importants qu’il faudra surveiller au cours de mois d’avril et mai. Rappelons que les courants
proches de la surface transportent la chaleur reçue du soleil et par la même occasion favorisent le rapprochement des proies comme les sprats et sardines.
Une nouvelle fois c’est l’outil internet, et le site Windguru entre autres, qui faciliteront la récolte d’informations. Grâce aux bouées placées en mer, le site web vous donnera la météo et la température de l’eau. Cette dernière pourra prendre deux
ou trois degrés en très peu de temps.
Une reprise timide des manifestations
Comme vous le savez, 2020 a été marquée par l’arrêt des manifestations sportives. La FFPS (Fédération Française de Pêche Sportive) la considère comme une année blanche : pas de championnats régionaux, nationaux, ni internationaux. Les compétiteurs
ont fait triste mine mais ont pu se consoler sur les concours open, généralement de 8 ou 12h, par équipe.
En ce début d’année, on note quelques rassemblements en clubs depuis la fin janvier qui ont donné de belles pesées de tacauds, merlans, limandes et parfois même quelques lieus jaunes venant jouer les trouble-fêtes dans les concours. Avec le couvre-feu, impossible de mettre en place les concours nocturnes qui auraient certainement fait grimper l’aiguille de la pesée. Par exemple, le bassin minéralier de Dunkerque est le haut-lieu de la pêche de rapidité avec en 2019 des scores avoisinant les 6 kilos pour plus de 60 prises. De belles moyennes ont été ainsi observées sur les différents concours organisés par les clubs du dunkerquois. Voilà de quoi redonner de l’espoir et de la motivation aux adhérents pour, espérons-le, l’hiver prochain ! Sur le reste de la France, le mois d’avril marque souvent le départ pour « lancer » les hostilités. Blague à part, le championnat de lancer permet de reprendre contact avec son équipement mais surtout de retrouver les camarades et discuter pêche avant de retrouver la grande bleue. D’un point de vue générale, et avec la Covid vécue sur 2020, la fréquentation des plages est en hausse. C’est un très bon point pour les clubs qui accueillent de nouveaux arrivants qui découvrent ainsi le monde de la compétition et du partage au travers des écoles de pêche. n