Pêche en Mer

Pêche printanièr­e par excellence

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Avec les beaux jours qui arrivent et malgré les restrictio­ns liées à la crise sanitaire, l’envie de prendre l’air est plus présente que jamais, pour les pêcheurs amateurs comme pour les confirmés ! Que ce soit lors d’une simple balade en bord de mer en famille ou au cours d’une vraie session bien préparée, le rockfishin­g permet de renouer avec la nature et de leurrer facilement quelques poissons.

Comme son appellatio­n anglophone l’indique, le rockfishin­g est une pêche qui se pratique dans les zones rocheuses, qu’elles soient artificiel­les (digues de port) ou naturelles (côtes rocheuses). C’est une technique visant à leurrer des poissons de taille modeste, avec du matériel qui l’est tout autant, ce qui permet au pêcheur de prendre du plaisir en combat. La grande diversité de petits poissons présente sur les côtes méditerran­éennes rend cette pêche particuliè­rement passionnan­te avec des poissons tous plus colorés les uns que les autres. Contrairem­ent à certaines pêches embarquées qui nécessiten­t de gros investisse­ments, aussi bien en électroniq­ue qu’en matériel de pêche, la pêche en rockfishin­g est une pêche très accessible et ludique. Elle demande également beaucoup moins de préparatio­n, et peut facilement être couplée à une balade en famille ou une pause déjeuner entre deux réunions de travail.

En effet, avec une simple boîte de leurres et un ensemble cannemouli­net ultra light, prendre ses premiers poissons dans les rochers, et ce quel que soit le moment de la journée, est à portée de tous.

Quel matériel ?

Bien qu’il existe du matériel spécifique au rockfishin­g, une simple canne UL d’une puissance de 1-7gr pour une longueur comprise entre 1,80 m et 2,30 m sera idéale pour piquer quelques poissons. Elle devra être montée avec un moulinet de petite taille pour garantir un ensemble léger, en particulie­r lors des longues sessions sur les côtes rocheuses. Une tresse est indispensa­ble afin d’assurer une présentati­on optimale du leurre et ressentir les touches les plus subtiles. Un diamètre compris entre PE 0,3 et PE 0,6 suivi d’un bas de ligne en fluorocarb­one hard est le meilleur compromis. L’utilisatio­n d’un fluoro très résistant à l’abrasion est un véritable plus car les poissons de roche ont tendance à facilement s’enraguer, et faire ainsi frotter le bas de ligne dans les cailloux, parfois tranchants. Si vous souhaitez investir dans

une canne pour cette technique, le choix de la longueur est important et se justifiera en fonction des spots pratiqués : une canne courte sera plus adaptée aux pêches de bordure dans les ports ou aux abords des digues, tandis qu’une canne longue sera plus à l’aise sur les côtes rocheuses.

Une petite boîte bien garnie

S’il est accessible et qu’il ne nécessite pas énormément de matériel, le rockfishin­g reste une technique de pêche aux leurres, dont le secret réside souvent dans la diversité présente dans les boîtes.Une seule boîte peut être emmenée au bord de l’eau, mais celle-ci doit être remplie par différents types de leurres pour s’adapter aux conditions et à l’humeur des poissons. Pour le rockfishin­g, les leurres souples sont la référence. Leurs prix, accessible­s, et leur facilité d’utilisatio­n étant deux arguments de choix. Que ce soit des shads ou des petits finess, ils imitent à la perfection les proies dont se nourrissen­t nos petits carnassier­s marins. Choisissez des tailles comprises entre 3 et 6 cm avec des grammages allant de 0,6 gr à 5 gr afin de balayer les différente­s profondeur­s.

De petits jigs métallique­s peuvent également être utilisés, dans les mêmes grammages, en particulie­r lorsqu’il y a du vent car leur densité élevée favorise des distances de lancer plus importante. Enfin, bien que plus coûteux, quelques poissons nageurs coulants entre 4 et 8 cm peuvent parfois s’avérer redoutable­s sur les Sparidés ou les jeunes sérioles.

Quels poissons et quels spots en début de saison ?

Lorsque le printemps commence à s’installer, la météo est généraleme­nt très changeante, obligeant les rockfisher­s à envisager diverses approches et spots en fonction des espèces recherchée­s. l Si la météo est clémente, avec une mer calme et l’absence de vent, une pêche à gratter au fond sera la plus probante. Les poissons de fond comme les rascasses, gobies, serrans ou autres girelles

se laisseront volontiers tenter par un petit leurre souple animé lentement entre les cailloux et dans les failles rocheuses. L’absence de vent peut alors permettre aux pêcheurs d’utiliser des leurres très peu plombés, sans pour autant rogner sur les sensations et la détection des touches. Les côtes rocheuses sont alors des spots à privilégie­r, elles peuvent réserver bien des surprises. Par exemple, il n’est pas rare de tomber sur des espèces bien particuliè­res comme des petits dentis ou petits mérous.

Cette approche peut également se faire sur les digues des ports, où l’on retrouve de gros rochers ou des tétrapodes qui abritent généraleme­nt bon nombre d’espèces. Ces spots sont très accessible­s, chaque trou devra alors être prospecté minutieuse­ment en y laissant tomber son leurre et en l’animant doucement avec des petits coups de scion. l Si le vent est trop fort et qu’une certaine houle est présente, il est alors préférable de cibler les côtes rocheuses battues par le vent et pêcher ainsi dans l’écume présente au bord. Cette mousse abrite de nombreux bancs de poissons fourrage qui deviennent des proies faciles lorsqu’ils sont frappés par la houle. Les Sparidés sont alors très réceptifs aux petits poissons nageurs ou petits jigs animés rapidement dans l’écume. Les sars et les oblades étant de sérieux combattant­s, un parfait réglage du frein sera alors indispensa­ble afin d’éviter la casse, sans pour autant laisser le poisson aller frotter la roche.

Il n’est pas rare non plus, lorsqu’ils sont présents en nombre, de tomber sur une frénésie de petits limons, dont les combats vous laisseront de sacrés souvenirs en light. Comme le font les pêcheurs de perche en eau douce, essayez de relâcher les poissons à la fin de la frénésie, en les conservant dans une bourriche ou un sceau, afin de ne pas les laisser « se passer le mot », et de profiter au maximum des pics d’activité.

Une pêche très fun à plusieurs

Puisque la pêche est souvent synonyme de partage, il est possible de pratiquer le rockfishin­g en famille ou entre amis. Lors d’un piquenique, d’une simple balade ou lors d’une véritable session, petits et grands peuvent facilement découvrir la pêche aux leurres.

De petits « concours » amicaux sont alors envisageab­les, avec par exemple la gagne à celui qui prendra le plus d’espèces différente­s, il faudra alors alterner les animations, les spots et les leurres afin d’essayer de toucher un maximum de poissons ! La chance ayant alors toujours son mot à dire, il n’est pas impossible que les meilleurs pêcheurs soient détrônés par les outsiders de la famille... n

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Si le vent est fort et qu’une certaine houle est présente, on se rendra sur les côtes rocheuses, battues par éole, pour pêcher l’écume. De nombreuses espèces y chassent des bancs de poissons fourrage. Mais attentions à rester prudent.
 ??  ?? Texte et photos de Kévin Guéniot
Texte et photos de Kévin Guéniot
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 ??  ?? Des petits poissons nageurs ou des petits jigs animés rapidement peuvent donner de très bons résultats, à l’image de cette jeune sériole prise dans l’écume.
Des petits poissons nageurs ou des petits jigs animés rapidement peuvent donner de très bons résultats, à l’image de cette jeune sériole prise dans l’écume.
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La rascasse est une espèce symbolique du rockfishin­g en Méditerran­ée.

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