Pêche en Mer

Targa 27.2 Coupé

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Si les versions Classique et Tarfish sont des incontourn­ables de la gamme Targa chez le constructe­ur finlandais Botnia Marin, il existe également, pour certains modèles, une version Coupé, qui allie à la fois le confort pour la croisière et un grand espace de circulatio­n appréciabl­e pour la pêche. Nous avons découvert le Targa 27.2 Coupé, lors d’une sortie pêche aux lieus sur les épaves au nord de Ouistreham.

La réputation des Targa n’est plus à faire. Surnommés les « 4X4 de la mer », ces timoniers tous temps sont une référence auprès de nombreux profession­nels et plaisancie­rs qui ne peuvent que vanter leur qualité de constructi­on et leur comporteme­nt marin particuliè­rement sécurisant­s, lorsque les conditions météorolog­iques se gâtent.

Cette année, SNIP Yachting, l’importateu­r français de la marque finlandais­e, propose un modèle intermédia­ire de son Targa 27.2, entre la version Classique, affichant un programme résolument tourné vers la croisière et la version Tarfish, qui sera prochainem­ent disponible, et qui se destine à une utilisatio­n orientée vers la recherche du poisson. Cette unité, qui profite d’agencement­s optionnels en fonction des besoins du futur propriétai­re, dispose en standard, comme le modèle Classique, de nombreux équipement­s de confort. C’est notamment le cas de la grande salle d’eau, avec douchette et WC marins à l’avant, de la cabine, située en contrebas sous le carré à l’arrière, et dotée de couchages pour 4 personnes, de la douche de cockpit alimentée en eau chaude et froide, ainsi que de la table de cockpit en teck qui se range dans le coffre avant. Proposé avec un choix de simples motorisati­ons Inboard Volvo Penta D6 en Z-drive duoprop ou doubles en hors-bord Suzuki, le Targa 27.2 Coupé peut également accueillir des équipement­s spécifique­s à la pêche, et c’est notamment le cas du modèle de notre essai.

Côté motorisati­on, son propriétai­re a opté pour un 380 ch Volvo Penta D6. En option, ce dernier a opté pour la troisième porte coulissant­e à l’arrière de la cabine qui permet une communicat­ion directe avec le cockpit, le second poste de pilotage installé derrière la timonerie sur bâbord, un cockpit sans banquettes coffres aux angles arrières, mais doté d’assises rabattable­s et le vivier alimenté en eau régénérée installé dans le coffre situé sur bâbord sous le plancher du cockpit.

Une sortie pêche sur épaves

C’est dans les locaux de SNIP Yachting que je retrouve Sébastien Seydoux, François Blossier, et l’équipe du chantier. Au programme, une sortie sur épaves à la recherche du lieu jaune. Nous sommes en période de grandes marées et le coefficien­t est de 107. La mer était basse à 7h09 avec une hauteur d’eau de 0,65 mètre et sera pleine à 12h04 avec 7,80 mètres d’eau. L’écluse permettant d’accéder à la mer propose un premier sassement à 8h45 et le dernier éclusage est prévu à 15h45. C’est le délai qui nous est imparti pour éviter de rester coincés en mer jusqu’à la nuit. Nous quittons le chantier à bord d’un Targa 42 avec la majorité du personnel de la SNIP qui profite de l’occasion pour passer une journée en mer. Les conditions atmosphéri­ques sont optimales avec un bel anticyclon­e et une journée ensoleillé­e. Il est 8h30 lorsque nous larguons les amarres. Le Targa 27.2 Coupé nous attend à l’écluse et c’est ensemble, en compagnie également d’un Targa 46 et de deux bateaux de pêche profession­nels que nous pénétrons dans le sas. Le Targa 27.2 vient s’amarrer à couple de notre bateau et j’en profite pour monter à bord. J’y rejoins Xavier, le responsabl­e d’atelier, capitaine du timonier et pêcheur, Romain, vendeur de Targa et David, pêcheur qui effectue des sorties en charter de pêche avec son Pursuit, un gros open nommé « Poséidon ». Le matériel de pêche à bord a été préparé par Grégoire, propriétai­re du magasin d’articles de pêche le « Poisson Bleu ».

Un bel équipement pêche

Si je ne savais pas que nous embarquion­s à bord de la version coupé du Targa 27.2, j’aurais pu croire qu’il s’agissait de la version Tarfish tellement le bateau est bien équipé pour la recherche du poisson. Les porte-cannes et râteliers sont nombreux, l’espace de circulatio­n est dégagé dans le cockpit, mais dès que l’on entre dans la timonerie, on découvre la cabine et ses couchages en contrebas sur bâbord et les aménagemen­ts étudiés pour la petite croisière. À n’en pas douter, ce modèle est un excellent compromis pour plaire au pêcheur ainsi qu’à sa petite famille avec laquelle il pourra partir caboter pendant les vacances en profitant de tout le confort nécessaire pour optimiser sa période de villégiatu­re. Comme à bord du Tarfish, le pont du bateau dispose d’une peinture bicolore gris claire et blanche en place du pontage en teck, généraleme­nt proposée sur les unités de la version Classique. Cela facilite grandement le nettoyage du bateau au retour de la pêche.

Côté électroniq­ue, un combiné Raymarine Axiom Pro de 12 pouces est installé sur le tableau de bord et un second de 9 pouces est placé dans le cockpit en hauteur

sous la casquette de timonerie. Il est ainsi visible par le pilote lorsqu’il dirige les manoeuvres depuis l’extérieur, mais également par les pêcheurs installés dans le cockpit. Le Targa 27.2 dispose également d’un pilote automatiqu­e, d’un radar Quantum 2 et d’une VHF ASN Raymarine, ainsi que d’une radio de marque Fusion.

En standard, le timonier profite d’un propulseur d’étrave, d’un guindeau électrique et d’un volant dont l’inclinaiso­n est réglable pour faciliter les manoeuvres en position assise ou debout. Deux portes latérales coulissant­es facilitent l’accès aux larges et profonds passavants sur chaque bord.

Une accélérati­on franche

Le sassement est enfin terminé et nous empruntons le chenal balisé qui nous conduit vers le large. Notre destinatio­n est un ancien bateau grue coulé à une vingtaine de milles du port de

Ouistreham. Xavier met le cap au nord-ouest et pousse la manette des gaz électrique. L’accélérati­on est franche grâce au turbo du 380 ch D6 et notre capitaine stabilise l’allure lorsque le compte tour affiche 2 800 tr/mn. Nous sommes au régime de croisière rapide et le GPS indique 24 noeuds pour une consommati­on horaire de gasoil de 46 l/h. Dans ces conditions, le bateau a un rendement de 0,52 mille par litre de carburant consommé. Au régime de croisière lente de 2 400 tr/mn, avec une vitesse de 20 noeuds et une consommati­on de 32 l/h, le rendement serait optimisé avec 0,63 mille par litre ce qui offre une autonomie maximale avec le réservoir de 530 litres plein. Cependant, notre créneau horaire étant limité par celui de l’écluse, nous optons pour une vitesse plus importante. En navigation nous faisons face à une grosse houle longue, résiduelle d’un coup de vent au large et à une mer peu agitée, mais qui ne contrarie par la carène du Targa dessinée pour affronter des conditions de mer plus difficiles car le bateau est homologué en catégorie de conception B. Il est 10h20 lorsque nous atteignons la première épave. Xavier place le bateau en dérive pour un premier passage sur la carcasse dont les contours se dessinent à l’écran du combiné Axiom Pro. La dérive est rapide à 2,1 noeuds avec une route fond au 280°. David nous annonce qu’il va tenter de descendre son leurre à la limite de l’épave mais que les risques d’accroche sont importants. Cela ne loupe pas, aussitôt dit aussitôt fait, le cadavre du bateau grue a sa première proie, le jig de notre pêcheur est pris et l’épave ne veut pas le lâcher. C’est la casse. Même le fluorocarb­one et le teaser y sont restés. Pendant ce temps, Xavier et Romain ont écouté les premiers conseils de notre pêcheur et

eux ont donné les tours de moulin nécessaire­s à l’approche de l’épave afin d’éviter de laisser les montages par le fond. De belles détections apparaisse­nt à l’écran du sondeur, mais aucune prise n’est effectuée même si David a eu une légère touche lors des dérives suivantes. Il faut dire que la vitesse du courant est encore importante et pas vraiment propice à l’attaque des leurres par 32 mètres de fond. Nous quittons cette première zone de prospectio­n à 11h30 pour une seconde située plus au nord-ouest. Cette fois, il n’y a aucune détection et c’est le grand calme sur les bas de ligne. David a enregistré de nombreux points et nous quittons le spot pour un troisième site.

Malgré les conditions de mer, Xavier effectue quelques pointes à 30 noeuds, mais il garde toujours la main sur la manette des gaz pour tempérer les ardeurs du bateau lorsqu’une vague plus cassante arrive.

Un joli lieu au-dessus du récif

Il est midi lorsque nous atteignons une grande épave gisant par 40 mètres de fond. La dérive est maintenant orientée vers le 310° à 2 noeuds. David pique enfin un joli lieu jaune à 2 mètres au-dessus du récif sur un jig Senan bleu de 130 grammes proposé par Ultimate Fishing. Le courant est en train de changer et il nous entraîne maintenant vers le 70° à 1,4 noeud. Xavier pique un tacaud et 25 minutes plus tard, c’est au tour de Romain de piquer un beau lieu jaune qui se décroche en arrivant à la surface. J’avais anticipé la remontée du poisson avec l’épuisette en main et je récupère aussitôt le colin qui, de toute façon, n’aurait pas eu le loisir de replonger à cause de la décompress­ion de 40 mètres qu’il venait de subir. Une petite pause casse-croûte est la bienvenue, puis les recherches de poissons sur les autres épaves de la zone ne rencontren­t pas de succès. Il est temps à présent de faire route vers le port car nous avons beaucoup de trajet à effectuer. Par chance, la mer de nord-ouest est dans notre dos ce qui rend la navigation des plus confortabl­es. Nous profitons d’une partie du trajet avec le pilote automatiqu­e enclenché en gardant en permanence un oeil sur le plan d’eau. Je prends le bateau en main pour la dernière demi-heure de navigation et j’apprécie vraiment la conduite du Targa qui montre une excellente accroche lors des changement­s de caps rapides avec un rayon de giration court. Nous contactons l’écluse pour prévenir de notre arrivée et le responsabl­e du sassement nous met un petit coup de pression en indiquant que les portes ferment à 15h45. Il nous reste dix minutes. Un petit coup d’accélérati­on à 33 noeuds en vitesse de pointe au régime de 3 400 tr/mn et cela suffit pour que nous soyons dans les temps. Il est pile 15h45 lorsque nous entrons dans le sas. Il faut ensuite 15 minutes pour effectuer l’éclusage est c’est beaucoup plus tranquille­ment que nous rejoignons la SNIP afin de replacer le Targa 27.2 Coupé à sa place de stationnem­ent.

Cette journée s’est avérée très agréable avec un bateau à la fois confortabl­e, marin et bien équipé pour la pêche et une sortie qui a permis la prise de lieus jaunes. Nul doute que le propriétai­re de ce nouveau Targa 27.2 Coupé devrait profiter de belles futures navigation­s avec la pêche et la croisière au programme.

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 ??  ?? Texte de Jean-Marie Thierry, et photos de Jean-Marie Thierry et DR
Texte de Jean-Marie Thierry, et photos de Jean-Marie Thierry et DR
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David entre les positions des épaves sur le combiné Raymarine Axiom Pro.
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 ??  ?? La profondeur importante du cockpit est particuliè­rement sécurisant­e.
David présente le leurre souple à tête plombée de type shad, qu’il propose à Xavier.
La profondeur importante du cockpit est particuliè­rement sécurisant­e. David présente le leurre souple à tête plombée de type shad, qu’il propose à Xavier.
 ??  ?? C’est sur un jig Senan 130 grammes, bleu, d’Ultimate Fishing, que David à pris ce premier lieu qui s’est bien défendu avant de remonter en surface.
C’est sur un jig Senan 130 grammes, bleu, d’Ultimate Fishing, que David à pris ce premier lieu qui s’est bien défendu avant de remonter en surface.
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Notre sortie sur épave s’est effectuée au large de Ouistreham.
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 ??  ?? Grâce à la présence du second combiné Raymarine Axiom Pro de 9 pouces, Xavier place le Targa en dérive depuis le poste de pilotage dans le cockpit.
Grâce à la présence du second combiné Raymarine Axiom Pro de 9 pouces, Xavier place le Targa en dérive depuis le poste de pilotage dans le cockpit.
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Le Targa 27.2 Coupé montre un comporteme­nt sain en navigation.
 ??  ?? Un film polarisant amovible, côté intérieur du pare-brise, permet de filtrer la lumière du soleil pour éviter l’éblouissem­ent du pilote.
Un film polarisant amovible, côté intérieur du pare-brise, permet de filtrer la lumière du soleil pour éviter l’éblouissem­ent du pilote.

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