Daurade royale : misez sur la grande canne !
Confort de pêche, belles sensations en combat, finesse et polyvalence, la grande canne, celle comprise entre 4 et 5 mètres, sera votre pièce maîtresse pour réussir votre saison de la royale, et ce aussi bien du bord qu’en bateau.
Enfin ! Les royales sont revenues à la côte pour y passer l’été et une bonne partie de l’automne. C’est donc le moment de traquer ce Sparidé qui vous offrira un combat mémorable, si tant est qu’il soit suffisamment gros.
Grande amatrice de coquillages, de crabes et de vers, on la cherchera à l’appât aussi bien du bord qu’en bateau.
Ainsi, la stratégie pour pêcher ce poisson est presque toujours la même, tandis que les moyens mis en oeuvre peuvent largement varier. Je vous invite par conséquent pour cette saison de la traquer à la grande canne. Technique
qui, à mon sens, est la plus à même à non seulement pêcher ce poisson mais en plus à vous donner un maximum de sensations lors des affrontements.
Origine des grandes cannes
Les cannes d’une longueur de 4 à 5 mètres ont été introduites sur le marché français par l’intermédiaire de la pêche sportive en mer et la compétition en général. En effet, les cannes de 5 mètres ont d’abord été utilisées par les Italiens qui destinaient ces dernières à des pêches méditerranéennes, en recherchant du poisson de roche avec exceptionnellement des poissons dépassant le kilo. Rappelons qu’une des règles de la pêche à soutenir en compétition consiste à limiter la longueur du bas de ligne à la longueur totale de la canne utilisée. C’est au cours d’une préparation d’un Championnat du monde en Angleterre que la France et l’Italie ont mis au point des cannes de 4 mètres pendulaires (destinées au surfcasting) modifiées, avec une action de pointe pour allier finesse de détection des touches et puissance de combat et de lancer. Les principaux atouts de ces grandes cannes en compétition sont :
Pouvoir lancer plus loin que les autres.
Prospecter plus facilement en évitant les concurrents à bord. Et bien sûr pêcher des zones que les cannes plus courtes ne peuvent atteindre.
Une grande canne avec une action de pointe
La daurade royale est un poisson particulièrement méfiant. Attentive à chaque bruit, il est primordial de réussir à se camoufler sur son terrain de jeu. Pour optimiser ses chances de capture, il est recommandé d’éloigner son bas de ligne le plus loin possible du bateau. Sachant que les bas de ligne utilisés sont bien souvent des traînards coulissants, pouvant mesurer plus de deux mètres, l’utilisation d’une canne courte peut rendre cet emploi inconfortable.
L’emploi de cannes allant de 4 à 5 mètres en fonction des conditions météorologiques et des spécificités du lieu de pêche peut être d’une aide précieuse. Les cannes types Scuderia (en 4 mètres) ou les SE Compétition (en 5 mètres), sont faites à partir d’un carbone haut module 30T permettant d’avoir un bon ratio entre le poids, la rigidité et la résistance de cette dernière. Ainsi, atteindre des distances de lancer de 30 à 80 mètres devient envisageable pour tout un chacun et sans grande difficulté. En combat, ou lors du
ferrage, il suffit de se servir de la longueur de la canne et de son amplitude.
La quantité de matière sur chaque brin est relativement épaisse, ce qui confère à la canne une certaine résistance permettant de combattre de beaux poissons ou de pêcher dans des conditions de fort courant. Le grand nombre d’anneaux évite au fil de se coller sur le blank et confère une action parfaite lors des combats en procurant un maximum de sensations. La hauteur du portemoulinet est également importante puisqu’elle est conçue pour offrir un réel confort en action de pêche.
Ces cannes sont développées pour avoir une action de pointe marquée. Ainsi, le buscle de cette dernière doit être très souple et non pas simplement sensible. Ceci garantira d’abord le lancer d’un grand bas de ligne suffisamment loin du bateau à l’aide d’un mouvement ample et sans à-coup violent pour une présentation optimale de l’esche qui reste somme toute fragile : ver, crabe, moule, etc. Ces cannes à buscle sensibles permettent aussi une meilleure distinction des touches de petits poissons, indiquant la plupart du temps si votre appât est encore sur l’hameçon ou non. Un réel gain de temps en action de pêche.
Notons toutefois que pour la daurade royale on utilise souvent des plombs allant de 20 à 150 grammes. Il ne faudra donc pas être rigoriste et comme toujours dans la pêche arriver à trouver le bon équilibre. Mais pas d’inquiétude, les grandes cannes sont très souvent fournies avec deux scions de puissance différente. À vous d’utiliser la bonne pointe au bon endroit, et au bon moment.
Des moulinets adaptés typés surf léger
Pour équiper ces grandes cannes il est recommandé d’utiliser des moulinets de type surf léger afin de faciliter le lancer. Les tailles oscillent entre 6000 et 8000. Par exemple, les moulinets Team Compétition FD de la marque Sunset sont munis d’un corps et d’un rotor en ABS, d’un frein avant micrométrique, de treize roulements à billes, d’une bobine ajourée en aluminium, d’une bobine supplémentaire en aluminium, d’un anti-retour Infinite Stop System I.S.S, d’un galet surdimensionné afin de réduire le vrillage au maximum, d’une manivelle de combat ambidextre en aluminium et d’une poignée caoutchoutée. Utilisés aussi bien avec une grande canne en bateau qu’en surfcasting, ils sont dotés d’une bobine long cast en aluminium d’une capacité de 250 m de 0.20 mm, d’une bobine long cast supplémentaire en aluminium d’une capacité de 300 m de 0.30 mm, d’un anti-retour infini et de disques de frein en carbone.
Les détails qui font la différence
Il est important de pêcher la daurade royale en garnissant la bobine du moulinet avec du Nylon et non de la tresse car cette dernière est dépourvue d’élasticité et entraîne bien souvent la décroche du poisson en combat en lui déchirant la lèvre. De plus, la tresse est très sensible, voire trop car elle altère la prise de décision au ferrage. On risque donc de ferrer trop tôt et de perdre le poisson. Enfin, la tresse est un matériel conducteur de vibrations, ce qui déplaira fortement à la belle au sourcil d’or qui ne supporte pas le bruit en général. Au niveau du bas de ligne, il est intéressant d’utiliser du fluorocarbone en raison de ses propriétés de discrétion et de résistance à l’abrasion. Les hameçons utilisés doivent être pourvus d’un piquant exceptionnel et se doivent d’être fort de fer. Pour les connaisseurs, la série 3310 est idéale. Il est important d’utiliser des appâts très frais et encore vivants. Comme évoqué plus haut, on utilisera le plus souvent des crabes ou des vers.
Du bord ou en bateau, utilisez le même matériel !
La daurade royale est présente sur toute la côte méditerranéenne et atlantique. Certains spécimens ont même été capturés du côté de Boulogne-sur-Mer, en Manche. Servez-vous des grandes cannes pour traquer ce poisson depuis un ponton, sur une côte rocheuse ou encore dans des canaux. Là encore, la longueur de la canne présentera un réel atout puisqu’il sera possible de lancer à une bonne distance du bord de mer sans abimer l’appât utilisé et en ayant une détection de touche optimale. Elle permettra également un meilleur contrôle de la bannière, ce qui, dans des zones accidentées, pourra sauver bien des montages. Et si les royales ne sont pas là, vous pourrez utiliser ces cannes pour la pêche de bordure des soles ou des anguilles par exemple. n