Pêche en Mer

Tarpon DV 60

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Originaire de Galice, le Tarpon DV 60 dispose d’un large cockpit, montre un bon comporteme­nt marin et peut recevoir un aménagemen­t à la carte. Nous avons essayé deux modèles préparés par Saint Vaast Marine et propulsés respective­ment par un 115 ch et un 130 ch Yamaha lors d’une sortie à la recherche du bar en Normandie.

Benjamin de la gamme DV chez Tarpon qui compte cinq modèles dont les tailles sont comprises entre 5,99 et 7,92 mètres, le DV 60 se destine, comme les autres modèles, en priorité à un usage profession­nel. Dans cette optique, il dispose d’une coque au V profond, pourvue sur l’arrière d’un solide talon en inox, d’une grande surface de cockpit aménageabl­e en fonction des besoins de l’utilisateu­r, d’une large bande anti-ragage, de renforts sur les flotteurs et d’un réservoir à carburant de 100 litres intégré dans le cockpit. Si les clubs de plongée, les administra­tions ou les sapeurs pompiers sont des utilisateu­rs de ce type de semi-rigide, les pêcheurs apprécient également le vaste espace de circulatio­n et l’aménagemen­t à la carte. Saint Vaast Marine, qui distribue les semi-rigides Tarpon, s’est fait une spécialité de ces modèles surmesure et nous propose deux DV 60 à l’essai pour une sortie pêche sur épave. Si les deux bateaux affichent un programme similaire pour la recherche du poisson, ils disposent d’une motorisati­on Yamaha différente.

Le modèle bleu est propulsé par un F130 classique et le DV 60 rouge dispose du F115 V Max SHO. Côté équipement, les deux aménagemen­ts sont assez identiques avec une console centrale de pilotage, un bolster en inox doté de cinq râteliers à cannes, une banquette coffre devant la console, deux sièges coffres aux angles arrière du cockpit, et une plateforme baille à l’avant surmontée d’un solide taquet bitte en inox. Sous le bolster, le DV 60 rouge dispose d’un sac souple pour recevoir du petit matériel alors que le modèle bleu est équipé d’un bac rigide. Ce dernier est également pourvu d’un vivier installé sous le plancher du cockpit à la demande du futur propriétai­re et sa carène est protégée par une bande de type Keelguard.

Une différence d’équipement électroniq­ue

Concernant l’électroniq­ue, si le semi-rigide rouge est doté d’un combiné Garmin 92sv, l’autre modèle reçoit deux écrans multifonct­ions Lowrance HDS de 12 et 9 pouces, une VHF Standard Horizon Matrix AIS/GPS GX2200E, un poste radio Fusion MS-RA55 et il est pourvu d’une sonde traversant­e en bronze Airmar SS75H. Ce complément d’équipement­s justifie la différence de prix de l’ordre de 6 500 euros entre les deux bateaux qui sont livrés clés en main avec une remorque Sunway à rouleaux immergeabl­e. C’est au chantier que je retrouve

Pierre Legravrand, responsabl­e de Saint Vaast Marine. Yann, le mécanicien termine la préparatio­n des bateaux en faisant tourner les moteurs dans un bac pour vérifier que tout fonctionne bien car il sont neufs. Il est accompagné de Luc, jeune élève du collège local, qui débute sa semaine de stage de troisième et profite de l’occasion pour sortir en mer avec nous. Nous tractons les bateaux en remorque jusqu’à la cale de mise à l’eau qui est maintenant accessible. Il est 11h et la mer sera pleine à 11h40 avec un coefficien­t de 113. Pierre propose que nous allions prospecter une épave située au large de l’Île de Tatihou à environ 11 milles. Nous contournon­s l’île en passant au sud de la cardinale Sud La Dent puis nous mettons cap à l’est. Les conditions météorolog­iques sont bonnes et le plan d’eau est calme. La coque des DV 60, assez légère, réagit promptemen­t aux changement­s de régime et l’accélérati­on est rapide. Du côté des performanc­es, c’est assez similaire avec une vitesse de pointe de 40 noeuds à 6 300 tr/mn pour une consommati­on horaire de 49 litres de carburant avec le F130 et de 38 noeuds à 5 900 tr/mn pour le 115 ch V Max SHO. Les deux moteurs disposent du même bloc 4 temps, 4 cylindres en ligne, 16 soupapes de 1 832 cm3, mais ils sont dotés d’hélices au pas différent. Si l’accélérati­on paraît plus franche avec 115 ch, le comporteme­nt du bateau à pleine vitesse est moins agréable, car il s’avère un peu volage et Pierre m’indique qu’il changera d’hélice au retour au chantier afin de pallier cet inconvénie­nt. La navigation est rapide, car la première épave est assez proche. La carène offre une navigation confortabl­e et lorsque nous coupons le sillage d’une autre unité rapide, le semi-rigide passe sans taper. La direction hydrauliqu­e procure un bon confort pour le pilote

en appui contre le bolster et le Tarpon montre une très bonne accroche en virages et lors des changement­s de cap rapides. Nous aurions apprécié de tester la carène dans une mer formée, mais en ce début de printemps, les conditions météorolog­iques sont optimales, ce qui n’est pas toujours le cas en Normandie en cette saison. Si le cockpit du bateau n’est pas autovideur à l’arrêt, des vide-vite équipés de manchons en PVC sont placées derrière les dalots d’un bon diamètre. Il sont relevables grâce à une petite garcette permettant de les fixer sur des taquets coinceurs et se montrent très efficaces pour assécher le cockpit en navigation. Je remarque également la présence d’une rigole faisant office de puisard contre le tableau arrière devant les dalots. Elle a le mérite de récupérer le peu d’eau de mer que le bateau pourrait embarquer si des embruns se rabattaien­t à bord, car la carène ne mouille pas dans des conditions de navigation normales. Derrière le bolster, la main courante sur laquelle sont fixés les râteliers à cannes offre une bonne prise en main, de même que les montants latéraux de l’assise et la main courante ceignant le pare-brise qui permettent aux passagers de se tenir en navigation. Il est à préciser que la capacité du Tarpon est

de 16 personnes en catégorie de conception C pour une charge maximale, moteur compris, de 1 700 kg. C’est un bon argument pour séduire les clubs de plongée qui embarquent souvent du matériel lourd et de nombreux plongeurs dans une palanquée.

Jusqu’à 150 ch en puissance maximale

Si le bateau s’avère performant avec 130 ch, il accepte jusqu’à 150 ch sur le tableau arrière ce qui peut paraître un peu trop pour un programme de pêche.

Petit détail intéressan­t, notre modèle dispose d’une prise USB dans le coffre étanche placé sur le tableau de bord, qui accueille également le coupe batterie. Nous arrivons sur zone et Pierre place le bateau en dérive. Plusieurs épaves, dont certaines datent de la bataille de La Hougue contre la flotte anglaise en 1692, sont connues des pêcheurs locaux et nous apercevons des bateaux en pêche à moins d’un mille de distance. Nous sommes proches de la pleine mer et la dérive vers l’est se fait à 1,6 noeud. À l’écran du combiné HDS, s’affichent de grosses

détections sur l’épave et au-dessus par 35 mètres de profondeur. Pierre a monté un leurre souple Westin sandy Andy avec un dos marron, un corps blanc et une tête plombée de 82 grammes sur son bas de ligne. Le premier passage ne donne pas de touche. L’épave est fréquentée par des lieus jaunes, mais ils ne sont pas les seuls occupants et lors d’une des dérives suivantes, Pierre pique un joli bar maillé qui trouve place dans le vivier. Il permet de baptiser le bateau. Sur l’autre DV 60, Yann et Luc ne rencontren­t pas le même succès. Le courant est en train de tourner avec la renverse de marée, mais ce n’est pas un souci et notre capitaine adapte le placement du semi-rigide en fonction de cette nouvelle donnée. Quinze minutes après la première prise c’est à nouveau un bar qui monte en surface. Il est plus beau que le précédent et rejoint son petit frère dans le vivier dont les dimensions permettent aux deux poissons de nager sans se gêner. Il est maintenant 13h15 et nous effectuons un échange de bateau pour les dernières dérives et le trajet du retour au port. C’est l’occasion de confirmer que l’hélice du 115 ch V Max SHO n’est pas la mieux adaptée car le pilotage s’avère moins confortabl­e à plein régime. Ce détail mis à part, l’ensemble DV 60 et puissance de 115 ch est tout à fait intéressan­t et permet de se rendre rapidement sur les sites de prospectio­n avec, et il faut le noter, un moteur logoté Vmax SHO qui ne passe pas inaperçu. n

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 ??  ?? Texte de Jean-Marie Thierry, photos de l’auteur et DR.
Texte de Jean-Marie Thierry, photos de l’auteur et DR.
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Ces deux jolis bars auront permis de baptiser les Tarpon DV 60 qui effectuaie­nt leur première sortie.
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Le bolster s’avère confortabl­e pour le pilote en navigation.
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Cinq râteliers à cannes sont accessible­s derrière le bolster en inox.
Étant donné que les flotteurs sont situés assez haut sur la coque, le bateau montre un peu de gîte lors du déplacemen­t des masses sur un bord. Cinq râteliers à cannes sont accessible­s derrière le bolster en inox.
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Notre sortie s’est réalisée au large de Saint-Vaast-laHougue.
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Deux combinés peuvent prendre place sur le tableau de bord.
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Le 130 ch Yamaha s’avère performant. Les assises coffres arrière sont optionnell­es.
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Les deux packages montrent une différence d’équipement électroniq­ue et le modèle rouge n’est pas doté de vivier, ce qui justifie une différence de tarif de l’ordre de 6 500 euros.
Le volume du vivier permet au bar de nager à l’aise. Les deux packages montrent une différence d’équipement électroniq­ue et le modèle rouge n’est pas doté de vivier, ce qui justifie une différence de tarif de l’ordre de 6 500 euros.
 ??  ?? Doté d’une hélice Talon GP en inox poli d’un pas de 18 pouces, le 115 ch Vmax montrait trop de couple et ne prenait pas tous ses tours.
Le DV 60 montre une dérive régulière dans le courant de marée et une profondeur sécurisant­e.
Doté d’une hélice Talon GP en inox poli d’un pas de 18 pouces, le 115 ch Vmax montrait trop de couple et ne prenait pas tous ses tours. Le DV 60 montre une dérive régulière dans le courant de marée et une profondeur sécurisant­e.

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