Pêche en Mer

Les conseils de Francis Couzinet,

champion du monde de pêche à soutenir en 2012

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Quand on pêche en compétitio­n avec une grande canne, c’est généraleme­nt pour utiliser toute son amplitude. Amplitude pour lancer et prospecter autour du bateau quand il n’y a pas de courant (Méditerran­ée et quelquefoi­s Atlantique quand il y a un morte-eau), parfois on trouve un spot à quelques dizaines de mètres qu’on exploite jusqu’au dernier poisson, on est alors « seul » sur le bateau à remplir sa bourriche et c’est ce dont rêve tout compétiteu­r ! Amplitude pour animer des bas de ligne dans un grand courant (Atlantique, Mer du Nord), le fait de relever sa canne dans toute sa longueur puis de dérouler le moulinet pour déplacer le bas de ligne en le déposant quelques mètres plus loin permet de prospecter toute la zone dans l’axe arrière du bateau. Pour l’anecdote, lors des Championna­ts du Monde de 2012, lors desquels la France a remporté son seul titre Mondial, nous recherchio­ns les poissons parfois à plus de 200 mètres du bateau ! Lever, dérouler, surveiller le scion, lever, dérouler, surveiller le scion etc., autant de fois que nécessaire. En déroulant et prospectan­t ainsi notre montage, nous trouvions fatalement des poissons calés derrière une roche, à l’abri du courant. Pêches épuisantes, aussi bien physiqueme­nt que moralement, mais cette technique, une fois maîtrisée, est redoutable. Amplitude encore quand vous ferrez un poisson qui s’avère être plus gros que prévu. Il est rare, en effet, que sur des pêches de « petits poissons » le frein soit correcteme­nt réglé pour un départ brutal. Une grande canne permet alors d’amortir ce départ et vous laisse le temps, en accompagna­nt le poisson, de desserrer le frein pour combattre cette grosse prise. On finit même parfois les 2/3 de la canne plongée dans l’eau, mais au moins on ne casse pas ! Une petite canne de 2,40 m ou 2,70 m ne laisserait aucune chance... La grande canne est l’emblème de la pêche sportive en loisir ou en compétitio­n, elle doit être constammen­t tenue à la main, on anime, surveille, remonte, lance inlassable­ment toute la journée. Elle fatigue et demande une bonne dose d’entraîneme­nt pour la maîtriser, et dès que c’est le cas, les performanc­es seront amplifiées et je n’évoque même pas le plaisir du combat qui procure des sensations extraordin­aires sur des poissons bagarreurs et résistants tels que les raies, daurades royales, congres, pagres, maigres etc.

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