L’analyse de la rédaction
Cette étude est particulièrement intéressante, car elle fournit une donnée indiscutable et réelle : le chiffre d’affaires de la pêche de loisir en France à travers les divers revendeurs. Celui-ci est déjà à lui seul une information de haute importance. Et tandis que l’analyse de France Agrimer part sur des estimations, celle-ci a pour base un nombre fixe et vérifiable. Ainsi, la grande différence entre ces deux enquêtes tient en un chiffre duquel tout découle : le nombre de pêcheurs en mer en France. Environ 3 millions pour France Agrimer, et autour de 700 000 pour le Gifap. Si le premier chiffre semble jouer en la faveur des pêcheurs de loisir dans sa représentation, il présente toutefois l’inconvénient de faire augmenter arithmétiquement nos captures et nos prélèvements, avec pour conséquences une réglementation toujours plus drastique. Or, c’est le chiffre de 700 000 qui, selon nous, est le plus proche de la réalité, justement en raison de cet élément fixe de départ et des calculs qui suivent, mais aussi parce que c’est ce que l’on ressent sur le terrain : la pêche en mer est moins accessible qu’en eau douce en termes de technicité et les Français vivent en grande majorité dans les terres et non en bord de mer. C’est-à-dire qu’ils sont plus nombreux à pêcher en eau douce. Bien sûr, cette étude a ses limites : la nonprise en compte du marché de l’occasion et des achats à l’étranger, le fait que le panier moyen soit aléatoire et repose sur l’enquête Agrimer, etc. Mais, dans l’état actuel des choses, ces chiffres semblent, à défaut de carte de pêche obligatoire, être une base de présentation crédible et honnête en direction de nos décideurs. Petit bémol toutefois, il apparaît nécessaire d’affiner cette enquête afin d’obtenir un ordre de grandeur de prélèvements par espèce, ce qui constituera la dernière étape pour pouvoir tout poser sur la table de la Commission européenne et dans nos ministères. Car c’est bien pour cela que cette étude a été menée : servir de base de discussion pour les différents acteurs du milieu et stopper le cercle vicieux réglementaire qui s’appuie sur le rapport Médevielle, un document qui tient plus du pifomètre que de l’analyse empirique… Nous attendons donc avec une certaine hâte la saison 2 d’ores et déjà annoncée par le syndicat.