Pêche en Mer

Le retour des lamproies

- De notre correspond­ant Max Ponroy

Quelques jours de gel puis un redoux significat­if auront marqué le mois de janvier qui n’est pas, tout le monde en conviendra, le plus pêchant de l’année. Par ailleurs, qui dit redoux en Bretagne sud sous-entend retour du vent. Heureuseme­nt, les merlans étaient bien présents à la côte, ce qui fait que les amateurs de surfcastin­g ont pu se régaler un peu du côté de l’estuaire de la Loire. Car il y avait, pratiqueme­nt à hauteur du célèbre pont qui enjambe le fleuve, de très beaux merlans pour une pêche du bord, de 30 à 35 cm. En revanche, les pêcheurs ont été extrêmemen­t surpris, car ces merlans, ou les tacauds qui les accompagna­ient, étaient hissés au sec avec, en plus, une lamproie d’une quinzaine de centimètre­s fixée sur leur tête. Quand on sait que la lamproie est devenue rare, il s’agit quand même d’une étonnante constatati­on, surtout que ces poissons étaient tous calibrés, loin d’être encore adultes. Mais on n’en dira pas autant des saumons qui se meuvent entre Loire et mer à hauteur de SaintNazai­re. Il n’était pas du tout exceptionn­el d’en prendre dans les filets des pêcheries le long des jetées il y a quelques années, et même en mer, autour du phare de la Banche. Seulement, un rapport de l’associatio­n Logrami publié dans le quotidien Presse Océan, mi-janvier, est plutôt alarmant, puisque si 1 431 saumons ont été comptabili­sés en 2015 remontant ainsi la Loire, ils n’étaient plus que 261 en 2022 et 113 en 2023. On comprend mieux pourquoi ils ne viennent plus attaquer nos hameçons.

Enfin, on est passés très près d’une catastroph­e majeure le dimanche 14 janvier. Un méthanier de 300 m de long qui contenait environ 150 000 m3 de gaz liquide qu’il devait amener jusqu’au terminal de Montoir, dans l’estuaire de la Loire, s’est approché dans le chenal à une vitesse excessive de 18 noeuds. On n’arrête pas ainsi un tel géant. Le capitaine du SM Albatross, navire panaméen a pris la décision d’effectuer une « giration, c’est- à- dire un très grand cercle pour perdre de la vitesse et revenir au même endroit », peuton lire dans les colonnes de Ouest France. Seulement le navire est sorti du chenal et est passé à 200 m des hauts fonds qui bordent le phare du Pilier, haut lieu pour la pêche des grisets. Si la mer n’avait pas été haute en cet instant, il aurait certaineme­nt talonné sur les récifs avec les conséquenc­es que l’on n’ose pas imaginer. Il n’aurait plus été question de pêche pour un sacré bout de temps…

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Les lamproies s’agrippent sur la tête des tacauds et merlans.
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