Alain Scriban Vice-président à la FNPP

« Malgré le sacrifice de la pêche de loisirs, personne n’est satisfait »

Nous sommes présents à toutes les réunions de la DGAMPA aux côtés des représentants de la pêche professionnelle et nous avons du mal à saisir l’état d’esprit qui règne dans cette structure. On a l’impression que ce n’est pas très sérieux et que les paroles ne suivent pas les actes.

On se rend compte à quel point être entendu est différent d’être écouté.

Nous ne souhaitons pas exacerber le clivage entre les professionnels et les plaisanciers, mais nous avons beaucoup de mal à comprendre pourquoi il existe des règles distinctes pour chacun. Or l’argument qui est mis en avant par l’administration est évidemment la protection de la ressource. Dès lors, comment peuvent-ils justifier des décisions si disparates en fonction des pratiques ?

Et puis Bruxelles a bon dos pour l’État français. Lorsqu’une mesure contraignante est prise, ces mêmes décideurs renvoient la faute vers l’UE en nous expliquant qu’ils n’avaient pas le choix, qu’ils devaient s’aligner.

La réalité est tout autre, car ils ont d’eux-mêmes pris de nombreuses mesures qui les arrangeaient pour satisfaire tel ou tel groupe (professionnels, écologistes, etc.) et dont ils ont ensuite fait part à Bruxelles. La vérité pour cette histoire de consultation sur l’élargissement de la réglementation lieu au nord est que c’est une demande avérée des pêcheurs professionnels auprès de l’administration.

Mais plus que l’interdiction, c’est surtout la manière dont on interdit qui crée le sentiment d’incompréhension. Nous sommes tous d’accord pour protéger l’espèce, dans ce cas pourquoi ne pas faire une maille commune, par exemple, et évidemment plus haute que ce qu’elle est actuellement ? Je préciserais toutefois que la présence dans cette commission des sénateurs Médevielle et Cadec est bonne pour nous. Ils sont impliqués et comprennent les enjeux de notre loisir. En outre, il y a une vraie synergie avec le Gifap. Et la démarche de comptabilisation du nombre de pêcheurs de loisirs est intéressante, ça nourrit le débat et donne du poids à notre argumentaire dans le combat vers une réglementation plus juste. Nous pensons cependant à la FNPP que nous sommes un peu plus nombreux. Nous souhaitons donc aujourd’hui affiner ces chiffres. Nous proposons la mise en place d’un site sur lequel tous les pêcheurs en mer s’inscriraient et qui présenterait des tutos, de l’actualité sur la réglementation, etc.

Je conclurai en disant que, même si ces décideurs ont sacrifié la pêche de loisirs pour impacter le moins possible la pêche professionnelle, ils n’ont au final satisfait personne…