5 - Prenez pour le bon leurre
Quand le GPS annonce une dérive de 2 noeuds, cela équivaut à un mouvement du bateau de 1 m par seconde. C’est très rapide, et ça nous laisse imaginer le déplacement furtif de notre leurre sur le fond. Pour bien se représenter cela, regardez un point fixe tel qu’une bouée lorsque vous êtes en dérive à plus de 1,5 noeud. Vous comprendrez aisément que cette vitesse de nage se prête bien mieux à animer un poisson plutôt qu’à faire dériver un morceau d’appât.
Outre l’aspect naturel de la présentation, la lamelle de poisson dans un fort courant entraîne un nombre de ratés importants. L’idéal est de ne pas faire planer le leurre. Mieux vaut opter pour un déplacement sur le tapis sableux de manière à laisser derrière le poisson une traînée de sable boostant son attractivité visuelle. Oubliez alors la règle des 1,5 g par mètre et lestez allégrement le leurre, quitte à ce que la tête plombée gratte le fond en permanence. Le turbot étant un carnassier vorace, de nombreux leurres peuvent l’attirer. Le lançon est l’appât numéro un, grâce à son imitation souple.
Un slug de 15 cm lesté d’une tête hydrodynamique est parfait. La taille des turbots n’est plus la même qu’autrefois. De ce fait, il est souvent intéressant d’essayer un tout petit shad ou slug de 8 à 12 cm pour multiplier les touches et, parfois, sélectionner un beau spécimen, avide de friandises. Ce gabarit correspond à merveille au sprat, proie facile pour le turbot. Reste à en imiter la robe gris argenté.
Un jig de 80 à 150 g, selon le courant, permet aussi de viser le turbot. J’ai même déjà pris du turbot sur un jig de 250 g que je laissais travailler seul en vue de capturer du maquereau. À plusieurs reprises, de beaux turbots ont saisi le jig énorme qui traînait sur le fond !