Le congre (Conger conger)
Le congre est un cousin de l’anguille, mais il est exclusivement marin. La morsure du congre est à l’origine de sa mauvaise réputation, tout comme son anatomie, peu de gens trouvant joli un poisson au corps de serpent. Il ressemble à l’anguille, avec laquelle il est souvent confondu, mais il s’en distingue notamment par un oeil plus grand et une mâchoire supérieure proéminente. La nageoire dorsale du congre commence juste en arrière des pectorales mais s’étend très en arrière du corps au point de rejoindre la nageoire anale, très longue également, à l’extrémité caudale de l’animal. Au contraire, la nageoire caudale n’est pas différenciable, l’extrémité caudale étant simplement pointue. Les nageoires pelviennes sont absentes. Cette dernière caractéristique est d’ailleurs commune à l’ensemble des espèces du groupe des Anguilliformes, plus adaptées à la vie dans les obstacles et le substrat qu’à la nage en pleine eau. La robe du congre va du brun foncé au gris clair. Le congre habite les anfractuosités rocheuses et les épaves d’où il sort la nuit pour chasser. On le trouve depuis la zone de balancement des marées jusqu’aux limites du plateau continental. Pour le pêcheur à pied, c’est surtout une rencontre de l’extrême bas de l’estran, lors des grandes marées, notamment en cherchant les homards et les ormeaux dans les zones rocheuses. La croissance du congre est rapide, l’animal pouvant mesurer 3 mètres pour un poids de 60 kg, mais sur l’estran, on rencontre des spécimens beaucoup plus petits, souvent moins d’un mètre. Ce poisson très fort et toujours en mouvement peut à tout moment donner un coup de mâchoires lorsqu’il est manipulé. Sans être très dangereuse, la morsure donne une vilaine plaie, le congre râpant profondément la peau avec ses petites dents et mettant la chair à vif sur une large surface. Néanmoins, en le serrant correctement en arrière de la tête, on évite facilement la morsure. Le congre est délicieux mais il faut consommer uniquement la partie médiane du corps. La portion caudale présente tellement d’arêtes qu’elle est quasi inconsommable.