PEUT-ON FAIRE L’AMOUR DANS UNE VOITURE AUTONOME ?
Janvier 2033, Trump City. Melania Trump, fraîchement élue présidente des Etats-unis d’Amérique et du Mexique après quatre mandats de son époux, affirme péremptoirement en tant que boss de la COP28 : « Ma priorité des priorités est que la voiture du futur soit 100% autonome et sexo-compatible. » Surprenante au premier abord, cette déclaration d’une personnalité de premier rang habituellement peu encline à se livrer sur ces thématiques ne serait finalement que la suite logique de l’évolution de l’automobile, ou, plutôt, de sa révolution tant attendue – en l’occurrence, rien à voir avec le besoin de mobilité de son cher et tendre devenu grabataire.Depuis ses premiers tours de roue, l’automobile n’est en effet pas encore parvenue à faire sa mue. un moteur, un volant, des sièges : la Peugeot 208, un des modèles les plus vendus aujourd’hui, ressemble encore bigrement à son aïeule la 205. Mais ça, c’était avant l’arrivée de la technologie autonome. BMw, célébrant ses cent ans et préfigurant le siècle à venir, nous l’a confirmé récemment via son splendide Concept vision Next 100 : les premières voitures capables de se déplacer seules d’un point A à un point B pointent le capot et avec elles, de toutes nouvelles perspectives. Puisqu’on n’aura plus à les conduire, que pourra-t-on bien y faire ?
RÉTROVISEUR AU PLAFOND
Pour répondre, considérons que la voiture autonome se rapproche d’un moyen de locomotion que nous connaissons déjà fort bien :le train. Et qu’est-ce que tout le monde rêve de faire au moins un jour dans le train ? (hormis manger un aliment dont le prix soit inférieur au PiB du Luxembourg ou essayer de dormir sans devoir insulter le Kevin et sa console portable). Faire l’amour, oui ! Mais pas comme aujourd’hui, mal installé sur la banquette arrière de votre Fuego stationnée sur le parking déserté du Macumba de Mérignac après la fermeture, ou à l’arrière d’une limousine uS conduite par Grégoire, votre chauffeur professionnel et discret. Non, en roulant. Aussi vite que vous le souhaitez. Et dans un confort inouï puisque le volant aura disparu, les sièges seront convertibles en lits, et vous aurez même tout loisir de choisir l’option « rideaux motif lapin Playboy » ou de faire installer par votre concessionnaire le must-have « rétroviseur au plafond ». Alors, tout cela semble bien alléchant, mais nous ne permet pas encore de comprendre pourquoi Melania, qui est tout de même du genre à avoir la tête sur les épaules, s’emparerait de ce sujet dans le cadre de la COP, événement peu réputé pour traiter des plaisirs de la chair. La réponse est somme toute très simple : le covoiturage. Si Blablacar a convaincu la population de sa nécessité écologique, ce nouveau mode de transport collectif présente un défaut non négligeable : on s’y emmerde royalement. Certes, sur un malentendu, on peut tomber sur quelqu’un de cool et débattre du dernier Sébastien Tellier mais, généralement, le silence semble le meilleur des compromis (et permet de ne pas se faire jeter à la première aire de repos juste parce qu’on a dit qu’on n’en pouvait plus de Radio vinci).
KISS KISS CAR
Démonstration est faite : la voiture partagée, autonome et sexo-compatible permettra donc de concilier bienfait écologique et épanouissement personnel. Le prochain site à la mode s’appellera-t-il donc Blablacul ou KissKissCar ? Nul ne le sait encore, mais une source bien informée nous indique que le nouveau constructeur Citronault, singeant les Audi A2, A3 et A4 aurait déjà déposé les noms « Citronault à 2 » pour les couples, « à 3 » pour les coquins et « à 4 » pour les échangistes. Alors, on imagine déjà les inconvénients engendrés par une telle perspective, à commencer par les photos des radars automatiques : «Chef, je ne distingue pas bien le visage sur l’image… » « Bougre d’imbécile, vous voyez bien que ça n’est pas un visage ! » Mais ceci semble bien peu de choses quand on pense à la fierté des futurs papas qui pourront annoncer à leur fiston que celui-ci a été conçu à 130 km/h sur l’autoroute du soleil.