Playboy (France)

YES,WEED CAN !

- — Recueilli par Pat “Arsenale ” Meignan

Alors que l’on persiste ici à criminalis­er une pratique très largement répandue, l’usage récréatif du cannabis vient d’être voté en Californie le jour de l’élection de Trump, comme quoi il ne faut jamais totalement désespérer. Dans la vallée de silicone comme sur les collines hollywoodi­ennes, la révolution verte, déjà bien avancée sur le plan thérapeuti­que, est en marche. Rencontre angeleno avec David Dinenberg, fondateur de KiND, société destinée à financer toute la chaîne de production de ce précieux or vert. Récemment il s’est associé à 50/50 avec Bill Gates pour fonder Agrisoft, une sorte de Crédit Agricole de la weed. En mieux.

votre société Kind promet à ses clients la « compliance », un terme difficile à traduire en français. Pouvez-vous nous l’expliquer ?

Oui, la compliance veut à la fois dire que nous assurons le financemen­t de toutes les étapes de la production cannabique de manière à ce qu’elles s’enchaînent parfaiteme­nt les unes aux autres, tout en veillant à leur conformité sur le plan légale et économique. Donc cela va du soutien logistique, technologi­que jusqu’au conseil sur les investisse­ments à faire… Et ils sont nombreux.

Que vous apporte la fusion de Kind avec Microsoft ?

Microsoft nous assure une renommée mondiale et un support technologi­que qu’il serait inutile de souligner ici. Ce qui veut dire que si je veux aller en France, en Espagne, en Australie, en italie, en Autriche , Microsoft nous aide à ouvrir les portes. Dès que les lois changeront tout sera prêt. Sans compter l’Amérique latine, la Colombie, l’uruguay, la Jamaïque, toutes les îles. L’appui de cette société, l’une des plus puissantes au monde, est donc considérab­le.

Êtes-vous un défenseur de longue date de la légalisati­on ?

Je suis un défenseur de la légalisati­on de la marijuana depuis toujours pour des raisons personnell­es. Je constate aussi que les gouverneme­nts dépensent trop d’argent pour jeter en prison des jeunes plutôt tranquille­s alors que les vrais criminels courent toujours. La marijuana devrait absolument être réglementé­e et taxée tout comme les cigarettes et l’alcool.

On parle beaucoup de miracle au niveau des finances publiques, comme au Colorado…

Absolument. C’est doublement gagnant : si vous cessez d’arrêter et d’incarcérer des gens, vous allez évitez de dépenser de l’argent inutilemen­t, et si vous régulez et créez une taxe, vous générez beaucoup d’argent. C’est donc une occasion unique pour le monde de changer enfin ! Et puis la mariejuana est moins dangereuse que l’alcool et le tabac. Je ne dis pas que c’est inoffensif, juste moins dangereux, et parfois même thérapeuti­que… A ma connaissan­ce, personne n’est jamais mort d’une overdose de marijuana. vous pouvez courir des risques en voiture par exemple si vous êtes sous l’influence de celle-ci, mais vous ne pouvez pas en mourir directemen­t.

Comment Agrisoft peut concrèteme­nt prendre sa part dans cette révolution ?

En assurant la compliance, nous devenons un maillon essentiel de la chaîne. En haut de celle-ci, nous procurons des logiciels pour les gouverneme­nts et les particulie­rs afin qu’ils puissent surveiller en temps réel les entreprise­s qui produisent légalement de la mariijuana, ou qui la vendent, ou qui l’utilisent dans les huiles ou dans la nourriture ou dans quelque usage que ce soit... Nos logiciels permettent d’être sûrs que les business fonctionne­nt et que les licences d’exploitati­on sont en conformité avec les lois locales et fédérales, afin que cette nouvelle industrie puisse s’épanouir.

Et en bas de la chaîne ?

Pour chaque exploitant, nous assurons le suivi des stocks, des ventes, des nouveaux impôts, nous recensons aussi les différente­s utilisatio­ns de la marijuana… Nous aurons également la capacité de stocker toutes ses informatio­ns nutritionn­elles et de faire croître sa productivi­té, localiser quelles plantes ont le mieux produit… Donc la compliance n’assure pas seulement la conformité aux normes mais promet aussi de meilleures récoltes !

C’est tout de même un support essentiell­ement technologi­que…

Oui, mais la technologi­e est le coeur de tout. Quand vous allez chez le médecin, la technologi­e ne compte pas ? Partout elle est au premier plan, même au restaurant, à l’école, partout ! La planète entière est connectée. Sans parler des progrès en génétique, qui impactent aussi notre weed business par la transforma­tion des graines. Et puis le show buisiness s’y intéresse de près aussi, il n’y a pas que les nerds. vous avez la marque de Snoop Dogg, vous avez willie Nelson qui se lance dans le Colorado, whoopi Goldberg… Ça arrive bientôt en Europe, rassurez-vous.

—“JE SUIS UN DÉFENSEUR DE LA LÉGALISATI­ON DE LA MARIJUANA DEPUIS TOUJOURS.”

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